Dans la famille des jeux de stratégie temps réel, je voudrais un titre se déroulant pendant la Seconde Guerre Mondiale et qui permet de jouer aussi bien les troupes de l'Axe que les troupes alliées. Dans ce domaine, il y a le choix. Mais la grande spécificité de War Times c'est qu'il donne au joueur la possibilité de bâtir sa base et de créer ses propres unités en pleine bataille.
Et oui, contrairement à la majorité des STR récents prenant pour cadre la guerre 39-45, le titre de Legend Studio vous permet de créer vos propres unités tout au long des missions. Le jeu va même plus loin puisqu'il est aussi possible de construire des bâtiments tels que des casernes, des tours de défense... Qui dit constructions et création d'unités dit aussi gestion de ressources et War Times ne déroge pas à cette règle. Ce sont donc deux matières premières qu'il faudra se procurer : le minerai (en envoyant des ouvriers dans les mines) et le pétrole (en construisant des puits à certains endroits). En l'occurrence, la phase de construction et de gestion des ressources, si elle est dorénavant absente de la majorité des STR se déroulant pendant la Seconde Guerre Mondiale, prend ici une place importante et il est indispensable de soigner cet aspect si on veut progresser dans le jeu.
Concrètement, le solo se décompose en deux modes : l'escarmouche que nous aborderons un peu plus tard dans cette preview et la campagne. Ou plutôt devrais-je dire les campagnes puisque deux aventures distinctes sont jouables : une dans laquelle on contrôle l'armée de l'Axe et l'autre les troupes alliées. La première commence le 6 octobre 1939 en Pologne et la seconde le 27 mai 1940 avec l'opération Dynamo. Tout le jeu se déroule d'ailleurs sur le front Européen. Côté escarmouche et multijoueur, on retrouve trois modes de jeu : "mêlée", "victoire totale" et "protéger le général". C'est jusqu'à 14 participants (joueurs ou IA) qui peuvent prendre part aux combats. Il est possible de déterminer le pétrole et le minerai dont on dispose au départ mais aussi la limite de population. Hélas, on s'aperçoit vite une fois dans le jeu que la fluidité n'est pas de mise lorsque les unités sont trop nombreuses et ce, même sur un PC puissant. C'est le signe incontestable d'une mauvaise optimisation.
Et ce n'est pas le seul défaut du jeu. En effet, le pathfinding n'est vraiment pas au point : il arrive fréquemment que vos unités n'arrivent pas à rejoindre le point que vous leur avez assigné et qu'elles restent bêtement bloquées contre un rocher ou dans une forêt. Autre défaut : l'intelligence artificielle n'est pas très convaincante. Les troupes adverses prennent parfois de drôles de décisions. La réalisation non plus n'est pas fantastique. Les graphismes en 3D paraissent un peu vieillots et ne sont pas au niveau de ce qui peut se faire actuellement, mais c'est surtout au niveau des animations que le bât blesse : peu réalistes, elles sont très loin du standard de qualité auquel on est désormais habitué. Côté contenu, on dispose de 32 missions pour les deux campagnes et de 35 cartes en multi et escarmouche. Il est même possible de créer ses propres maps grâce à l'éditeur fourni. Enfin, on retrouve 70 unités et 80 bâtiments appartenant aux quatre pays en présence : Allemagne, Royaume-Uni, Etats-Unis et U.R.S.S.. Le jeu semble donc assez riche pour vous occuper quelques heures si et seulement si, vous arrivez à passer outre ses nombreux défauts.
Terminons par aborder un point qui tient une grande place dans l'instauration de l'ambiance de n'importe quel jeu : la bande-son. Celle de War Times est très moyenne : musiques et effets sonores basiques, voix françaises peu convaincantes. La crédibilité de l'ensemble en prend un coup. "C'est le temps de la peur, le temps du chaos, le temps de la guerre", voici comment est introduit le jeu sur le site de l'éditeur. Si on voulait ironiser là-dessus et après avoir vu tourner la bête, on pourrait aussi dire que c'est le temps des animations pourries, le temps du pathfinding défaillant et le temps de l'IA catastrophique. Bon, ne nous emballons pas trop car ce n'est qu'une version preview que nous avons eu entre les mains et comme je le dis souvent, il y a encore de l'espoir pour la version finale. Hélas, vu la somme de travail qu'il faudrait fournir pour sortir un jeu de qualité, permettez-moi de douter du résultat final.