Wow ! En voilà un jeu qu'on avait oublié ! On pensait Kao le kangourou à jamais perdu au fond d'un tiroir, mais pas du tout, le vif animal est de retour, toujours muni de ses deux gros gants de boxe rouges et de sa bonne humeur communicative. Au fil de ses bonds, il n'y a plus qu'à le suivre dans sa nouvelle aventure.
Lointain souvenir de la Dreamcast, console sur laquelle il fit ses premiers pas, Kao avait rencontré un accueil plutôt encourageant à ses débuts. Et puis plus rien. Aucune suite n'était envisagée, le pauvre kangourou se voyait condamné à terminer sa carrière dans l'oubli et l'indifférence la plus totale. C'était sans compter sur le studio Tate Interactive qui retrouve un jour le marsupial, errant comme l'ombre de lui-même. Tate lui offre l'hospitalité et décide de faire quelque chose pour Kao. Il lui propose alors de le remettre sur les rails du succès en lui confectionnant un nouveau jeu dont il serait le héros. Fou de joie, il n'a pas fallu longtemps pour convaincre Kao de renfiler les gants et de repartir à l'assaut des jeux vidéo. Du coup, le voici qui bondit simultanément sur PC, PS2, Xbox et GameCube. Les retrouvailles sont rapides. On est content de revoir Kao, mais ce n'est pas comme s'il avait beaucoup changé durant ces années de silence. Mis à part un short bleu qu'il a eu la décence d'enfiler (rappelons que Kao se baladait à poil dans le premier volet...), il s'agit toujours du même petit kangourou plein de vie, prêt à venir en aide à ses amis dès que l'un d'eux a besoin de lui. Comme par hasard, c'est exactement ce qu'il se produit aujourd'hui puisqu'un chasseur s'est mis en tête de capturer tous les animaux pour compléter sa collection de trophées. Evidemment, il n'y a que Kao qui puisse intervenir, après tout c'est lui le héros du jeu, non ?
Jeu de plates-formes dans la plus grande tradition du genre, Kao The Kangaroo : Round 2 a tout du titre propre sur lui et qui n'a rien à se reprocher si ce n'est un manque flagrant d'originalité. Comme on l'avait déjà noté pour le premier volet, Kao navigue constamment d'une influence à l'autre, en piochant partout quelques éléments avant de mijoter sa propre soupe. En jouant avec le kangourou boxeur, on pense principalement à Rayman et à Crash Bandicoot, les deux stars de la catégorie. Au premier, il emprunte un univers presque féerique, au second, il prend carrément des séquences entières de gameplay, telles que les poursuites avec des bêtes sauvages. Vous savez, ce genre de passages où la caméra se place en contrechamp avec le chemin qui se découvre à la dernière seconde pour mettre vos réflexes à rude épreuve. La plupart du jeu reprend donc les séquences traditionnelles de la plate-forme, un peu comme si Kao 2 n'était qu'un exercice de style qui regrouperait les meilleurs passages du genre, une sorte de best-of de la plate-forme, si vous préférez. Cependant, si on peut s'appesantir sur le manque d'originalité, on peut difficilement réprimander Kao sur ses performances. Il nous livre un jeu certes très banal, mais pourtant efficace de bout en bout. Les niveaux colorés sont remplis de sauts à effectuer sur des plates-formes en équilibre précaire, d'ennemis à abattre et d'items à collecter. La recette est connue, mais fonctionne encore une fois. Les mouvements de l'animal sont globalement les mêmes que la dernière fois qu'il officiait dans un jeu. Bien sûr, il peut boxer tout ceux qui oseraient s'approcher d'un peu trop près, mais il peut également leur asséner un violent coup de queue ou même les déstabiliser avec ses boomerangs. Il peut aussi embarquer dans des tonneaux pour dévaler une rivière agitée ou enfiler un casque ailé afin de planer dans les airs.
Côté réalisation, le jeu est à l'image de son contenu : c'est propre et sans fioritures. On est loin de l'exploit technique, c'est vrai, mais sans prétention, Kao parvient à instaurer sa patte que ce soit au niveau des musiques très agréables, ou des graphismes tout en couleurs chaudes et dépaysantes. Bien que le titre vise particulièrement les jeunes joueurs, rien n'empêchera quelqu'un d'un peu plus âgé de venir faire la connaissance de Kao. La seule contrainte sera de posséder une manette pour contrôler l'animal. Car s'il est bien possible de jouer avec le clavier, le maniement n'est pas forcément pratique. Notamment pour gérer les caméras qui ont un peu de mal à suivre dès qu'il s'agit d'apprécier précisément les distances de sauts. Si vous êtes muni d'une manette, alors il n'y aura plus aucun problème, vous êtes prêt pour suivre le kangourou en short.
- Graphismes12/20
Kao évolue dans des paysages mignons qui débordent de tons vifs et chaleureux. Le design très naïf de l'ensemble prédestine tout particulièrement le jeu aux jeunes utilisateurs, de même que les animations qui renvoient tout à fait aux dessins-animés de notre enfance.
- Jouabilité14/20
Encore une fois, Kao ne cherche pas à prendre des risques en innovant à quelques niveaux que ce soit, mais simplement à assurer un gameplay simple et efficace. C'est très classique, mais ça fonctionne.
- Durée de vie10/20
Kao n'est pas vraiment difficile et comme on bénéficie d'entrée d'un nombre de vie illimité, les vingt niveaux sont rapidement bouclés.
- Bande son12/20
L'utilisation d'instruments exotiques (beaucoup de percussions) donne un gout très agréable aux musiques. Les voix sont par contre assez anodines. Il faut dire que les personnages du jeu manquent vraiment de charisme.
- Scénario/
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A l'image du premier épisode, le second round de Kao s'avère être un jeu amusant mais qui a encore du mal à trouver sa propre voie. Les influences sont évidentes, mais qu'à cela ne tienne, les ficelles utilisées sont solides et soutiennent parfaitement les nouvelles aventures du kangourou.