Tel un phoenix qui renaît de ses cendres, Altered Beast nous fait l'honneur d'un retour annoncé de longue date. Après des années de silence, la série bénéficie en effet d'un remake orchestré par Sega. Pour tout vous dire, au vu de cette version preview, on en vient à penser qu'il aurait peut-être mieux valu laisser dormir la licence au fond d'un tiroir.
L'évocation du nom Altered Beast doit très certainement faire remonter un tas de souvenirs à ceux qui ont connu la grande époque où Sega vendait des Master System et des Megadrive. C'est en tout cas ce qui se passe dans ma petite tête de testeur lorsqu'on me parle de ce titre. Je revois très précisément le premier niveau du jeu, son héros en slip qui d'un coup prenait l'apparence d'une bête sauvage et sanguinaire, et sa difficulté impardonnable qui nous faisait tout reprendre depuis le début quand on perdait. Lorsque Sega annonçait en 2003 qu'il planchait sur un remake, on ne pouvait alors qu'espérer que cela se ferait dans le respect du jeu original, cette illustre icône du jeu vidéo. Mais de respect, en est-il vraiment question aujourd'hui ? L'heure est au profit, pas au respect. Et puis que penser de Sega qui fait subitement savoir qu'il ne distribuerait pas Altered Beast outre-Atlantique ? Non, finalement on ne plaçait plus grand espoir dans cette nouvelle version du mythique jeu. Force est de constater que nous avions raison.
Depuis sa première apparition sur Master System, Altered Beast est un beat'em all dont le héros a l'incroyable faculté de se changer en plusieurs bêtes, exactement comme Manimal en fait, mais en un poil plus violent. De ce point de vue, le jeu n'a pas beaucoup évolué. Notre personnage est toujours polymorphe, capable de se transformer en plusieurs créatures déchaînées. La première est un loup-garou, puis viendront dans le désordre un aigle, un yéti, un triton, un dragon, un minotaure, un grizzly, un tigre-garou, et une chose non identifiée. Tous ces changements interviennent suite à une expérience génétique pas totalement concluante dont vous avez été le héros. De génétique, il en est d'ailleurs question tout au long du jeu, non seulement en découvrant les nouvelles mutations, mais aussi en apprenant de nouvelles combos. Grâce à l'ADN récolté sur les monstres à tuer, on se forge de nouveaux coups pour guerroyer de plus belle.
Malheureusement, le titre reste toujours très plat. Les combats se veulent bestiaux, mais à part les gerbes de sang qui viennent parfois s'échouer sur l'écran, ils n'ont rien de véritablement barbares. Ils sont même terriblement soporifiques à vrai dire dans la mesure où les monstres croisés sont assez balèzes et qu'il leur faut des dizaines de coups avant de mourir. En 2D à l'époque, le jeu passe aujourd'hui en 3D. Mais attention, pas une 3D fine et agréable comme on aurait souhaité, non. Sega opte plutôt pour une 3D vieillissante aux couleurs ternes et aux gros polygones apparents. On se demande alors quelle est la finalité de ce remake. Pour nous ravir, il fallait simplement que Sega reprenne la base de la série en l'habillant juste d'une réalisation graphique qui nous en mettrait plein les yeux. Manque de bol, seulement la moitié du contrat est rempli et je doute que d'ici la sortie du jeu, l'autre le soit aussi. Je suis même prêt à prendre les paris. Rendez-vous fin février pour le verdict.