Il aura fallu presque un an au petit scarabée survolté de I-Ninja pour trouver sa voie jusqu'au PC. Ce long périple n'aura pas été vain puisqu'il aura permis de revoir quelques petits détails qui plombaient la version console.
C'est marrant comme certains jeux que l'on n'attendait pas forcément parviennent à créer des petites surprises fort distrayantes. C'était le cas de I-Ninja lors de sa sortie l'année dernière. Malheureusement, et en dépit de toutes ses bonnes idées, des petits soucis de maniabilité gâchaient un peu le plaisir, et reléguaient le titre dans la catégorie "sympa, sans plus". Effectivement, comme l'avait très judicieusement noté Dinowan dans son test, I-Ninja traînait avec lui une jouabilité pas particulièrement adaptée à son héros, un jeune ninja super actif qui n'arrête pas de remuer et qui ne peut tenir en place plus de deux secondes. C'est bien simple, ce bonhomme a de l'énergie à revendre, il faut toujours qu'il court et qu'il saute partout. Cela ne poserait pas de réels problèmes, si ce n'est que ce ninja est constamment muni d'un sabre et que bon, la lame est super affûtée. D'ailleurs, lorsqu'il parvient à libérer son maître de la puissante mâchoire d'une bête féroce, Ninja ne trouve rien de mieux que de jouer avec son arme et de blesser le vieux sage. Enfin, quand je dis "blesser"... disons qu'en moins de deux, le maître perd la tête. Qu'à cela ne tienne, il va quand même aider son protégé dans une mission de la plus haute importance : retrouver une série de pierres.
Le ton est donné, I-Ninja est un jeu qui va droit au but, et qui n'a qu'une ambition : nous donner du bon temps. Pour cela, il pioche plusieurs ingrédients propres aux jeux d'action et d'aventure pour concocter un mélange certes peu homogène (dans le sens où il y a vraiment de tout), mais qui passe plutôt bien. Sportif dans l'âme, Ninja ne va pas se contenter de sabrer ses ennemis et de faire le zouave avec sa chaîne en se balançant comme Tarzan, il va aussi courir sur les murs, jouer l'équilibriste sur un tonneau, prendre les commandes d'un lance-missiles ou encore s'agripper à de grosses boules et les faire rouler à la manière de Super Monkey Ball. Le programme semble chargé comme ça, mais les séquences trouvent leur place assez naturellement. On pourra simplement reprocher à certaines d'entre elles de s'étendre un peu en longueur, notamment la séquence de bataille navale où les bateaux mettent beaucoup de temps à couler.
Généralement assez casse-gueule, le mélange de genre est un exercice délicat qui ne réussit pas à tout le monde. I-Ninja réussit néanmoins à déjouer la plupart des pièges grâce à son ambiance bonne enfant qui scelle les parties les unes aux autres. Cette ambiance se veut avant tout non prises de têtes. On n'est pas là pour se prendre le chou sur un scénario tordu ou sur les états d'âme d'un quelconque héros schizophrène, mais uniquement pour s'amuser avec un petit personnage dynamique dans des niveaux hauts en couleurs à défaut d'être techniquement au point. C'est vrai qu'au niveau de la réalisation, I-Ninja n'est pas au top de ce qui se fait, mais on s'en fiche car le plaisir de jeu prime. Par rapport à la version console, le titre se montre plus docile et plus facile à prendre en main. Je ne sais pas si la maniabilité a vraiment été revue, ou si je suis simplement plus doué que Dinowan, toujours est-il que faire progresser ce petit bonhomme se fait assez facilement et sans anicroches. La caméra n'a pas besoin de nos sollicitations pour se placer correctement, elle le fait toute seule comme une grande fille. Au final, c'est avec un plaisir non dissimulé qu'on (re)découvre I-Ninja et qu'on accompagne ce ninja turbulent dans sa chasse aux pierres maléfiques.
- Graphismes12/20
Sans prouesse technique, I-Ninja distille son univers joyeux fait de belles couleurs bien chaudes et d'animations rigolotes. Si les scènes cinématiques pixélisent pas mal, le reste est parfaitement net, avec de très rares ralentissements.
- Jouabilité15/20
D'une prise en main agréable, le ninja se laisse dompter aisément, peut-être même plus facilement que sur consoles. La variété des séquences de jeux est un plus indéniable qui permet au titre de ne pas tourner en rond.
- Durée de vie14/20
Si certaines phases peuvent sembler un peu longues, la globalité du titre se dévore assez vite. Par contre, on y revient facilement que ce soit pour battre ses records ou juste pour se détendre devant l'écran.
- Bande son11/20
D'influences techno, les musiques ne prennent jamais le pas sur l'action. Même si elles sont très répétitives, on arrive facilement à en faire abstraction pour se concentrer sur l'action. Les quelques rares voix françaises passent plutôt bien.
- Scénario/
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Sans crier gare, I-Ninja semble avoir trouvé la bonne formule pour nous distraire. En puisant simplement à la source de l'amusement et sans se perdre dans les règles marketing du "toujours plus impressionnant", le ninja devient vite très attachant.