Quand on aime tout particulièrement une série, on apprécie toujours d'en découvrir la genèse pour savoir comment tout a commencé. Dans le cas de Castlevania, les différents opus qui ont vu le jour sur Gameboy Advance doivent beaucoup à leur ancêtre sorti sur NES il y a presque 20 ans, et Nintendo nous donne justement l'occasion de le redécouvrir dans la gamme NES Classics.
On peut peut-être rappeler que lorsque Konami a édité la version originale de Castlevania sur NES en 1987, sa sortie coïncidait avec le 90ème anniversaire de la publication de Dracula, le célèbre roman de Bram Stocker. A ce propos, il faut préciser que jusqu'au dernier volet sorti sur PS2, la série ne s'est jamais intitulée Castlevania au Japon mais bien Dracula. Partant de là, la principale source d'inspiration du jeu paraît plus qu'évidente, et il est clair que le titre puise très largement dans le mythe du comte Dracula, mais pas seulement. Les concepteurs du jeu ont également pioché dans d'autres oeuvres fantastiques connues en enrichissant le bestiaire de Castlevania avec des créatures telles que la momie, la créature de Frankenstein ou encore la personnification de la mort.
A chaque fois que le mal se relève, des braves se dressent courageusement pour lui faire face. Castlevania n'échappe pas à cette règle ancestrale et le mythe veut que ce soit les fils Belmont qui s'y collent quand le comte Dracula émerge de son cercueil. Simon Belmont, l'héritier des fameux "vampire killers", s'arme donc de son fouet pour franchir les grilles qui signalent l'entrée du territoire du comte. Mais le seigneur des ténèbres se terre au fin fond de son sinistre manoir, et le chemin qui mène à son trône est loin d'être de tout repos. Véritable pionnier du jeu d'action, Castlevania ne s'embarrasse pas à l'époque des notions de RPG introduites dans les épisodes qui l'ont succédé. Ici, on frappe du monstre à la chaîne tout en surmontant les embûches qui parsèment les niveaux, avec sauts au-dessus du vide et plates-formes mobiles en option. Tout ça peut vous paraître banal, mais il ne faut pas oublier que le jeu, bien que parfaitement jouable et doté d'une précision millimétrée, ne brillait pas par la richesse de mouvements du personnage principal. Non seulement le héros ne peut pas changer de direction en plein saut, mais en plus il ne peut frapper qu'en face de lui ! Ca peut paraître inconcevable de nos jours, mais je vous assure qu'avec de telles contraintes en termes de jouabilité, la difficulté du jeu s'en trouve décuplée. Et comme si ça ne suffisait pas, le soft est loin d'être aussi facile qu'un titre comme Castlevania IV. Heureusement, on trouve déjà dans cet épisode la possibilité de recourir à des armes secondaires, comme la hache, la montre, la dague, la fiole d'eau bénite et le boomerang. De plus, en fouillant bien, on découvre parfois dans certains blocs des côtes de porc très savoureuses et des doubles ou triples tirs pour les armes secondaires.
Je sais bien que ce ne sont que des scripts, mais le schéma de déplacement des ennemis, allié à leur vitesse de réaction, donne presque l'impression qu'ils sont dotés d'une IA monstrueuse. Souvent imprévisibles, ceux-ci vous harcèlent avec une telle agressivité qu'il faut faire un effort de concentration permanent pour s'en débarrasser. Certains stages relèvent du véritable parcours du combattant, et comme si ça ne suffisait pas les vies sont limitées. On dispose en effet de 3 vies pour compléter un stage dans son entier, c'est-à-dire pour traverser les trois sous-niveaux qui le composent et vaincre le boss de fin. Je vous laisse imaginer le cauchemar quand on doit affronter des ennemis volants qui réapparaissent continuellement sur des plates-formes instables au-dessus du vide avant de faire face à un boss surpuissant. A ce propos, je pense qu'on peut en vouloir à Konami d'avoir imaginé un boss tel que la Mort pour clore le dernier stage, alors qu'il s'avère bien plus difficile à battre que Dracula. Bravo à ceux qui l'ont battu !
La véritable bonne nouvelle, et elle est de taille, croyez-moi, c'est que cette version GBA de Castlevania rajoute enfin une fonction de sauvegarde. Autrement dit, quand vous avez battu un boss, il vous suffit d'enregistrer votre partie dans le menu (L +R) pour pouvoir reprendre au début du stage suivant. Mine de rien, c'est tout de même énorme, puisque ça nous évite d'avoir à tout reprendre depuis le début à chaque fois qu'on éteint la console. Comme quoi, ils doivent être plus humains chez Nintendo que chez Konami... Le challenge corsé permet en tout cas de ne pas terminer le jeu trop rapidement, puisque malgré le faible nombre de stages, vous serez obligé d'y revenir souvent pour progresser. Maintenant, la note finale n'est là qu'à titre indicatif. La sortie de Castlevania sur GBA peut être considérée comme l'occasion rêvée de se procurer une légende du jeu d'action à faible coût, aussi bien pour les nostalgiques que pour ceux qui ne connaissent que les derniers épisodes de la série.
- Graphismes8/20
Du haut de sa splendeur 8 bits, le jeu est similaire en tout point à l'original. Même si la réalisation est limitée, l'ambiance gothique est tout de même bien retranscrite compte tenu des limitations techniques de l'époque.
- Jouabilité14/20
La jouabilité n'est pas à remettre en cause, c'est plutôt la palette de mouvements limitée du personnage qui rend le jeu si difficile. Malgré tout, on prend énormément de plaisir à jouer pour peu que l'on persévère.
- Durée de vie10/20
Le jeu en lui-même est relativement court avec ses six stages divisés en trois sous-niveaux chacun. En revanche, le terminer nécessite de nombreuses heures d'acharnement, mais c'est typiquement le genre de jeu où l'on s'améliore de façon visible à chaque partie.
- Bande son12/20
Ceux qui connaissent les autres volets de la série remarqueront que la plupart des thèmes connus sont hérités de cet épisode, ce qui n'est pas pour nous déplaire. La bande-son contribue énormément à l'ambiance du jeu.
- Scénario/
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Jeu old-school par excellence, Castlevania constitue l'un des pionniers du jeu d'action et il permet de redécouvrir un genre héroïque où la moindre action doit être calculée, millimétrée et anticipée pour pallier le manque de mouvements du personnage principal. Cruellement difficile, le titre de Konami compte parmi les indémodables de la NES.