Lorsqu'un éditeur essaie de sortir une compilation regroupant plusieurs jeux de société dans un jeu vidéo, on est toujours un peu méfiant. Et lorsqu'on sait qu'en plus, l'éditeur en question c'est Midas, la méfiance se transforme en inquiétude, car par le passé cette boîte a fait paraître des titres tous plus mauvais les uns que les autres. Mais ne nous lançons cependant pas dans ce test empli de préjugés et voyons concrètement ce que ce soft a dans le ventre.
Ce qui frappe au premier abord quand on arrive sur le menu principal, c'est que le titre dispose d'un mode histoire (appelé "Tactics"). Pensant être en présence d'une simple compilation de jeux de société, on est bien évidemment intrigué et on lance immédiatement une partie. On assiste alors à une petite conversation à la manière d'un RPG. Le design des personnages en présence rappelle d'ailleurs fortement l'esprit manga présent dans beaucoup de productions vidéoludiques japonaises avec des héros aux yeux disproportionnés et des coupes de cheveux dans le plus pur style Dragon Ball Z. Je vous passe le pseudo-scénario de ce mode : vous serez un membre de la résistance et vous devrez lutter contre l'armée du maléfique Jejune en vue de libérer le territoire de Brun, l'univers des jeux de plateau.
Ce territoire est divisé en 15 régions et chacune est contrôlée par un boss de l'armée de Jejune. Vous commencez la partie alors que vous avez 50% d'influence sur chaque région. Pour conquérir une région c'est très simple : il faut faire passer votre influence à 100%. Pour cela, il faut gagner des challenges contre les hommes de Jejune. Si vous parvenez à conquérir toutes les régions, la victoire sera à vous. Les challenges proposés changent selon les régions : chacune a en effet son jeu de société. Dans l'une d'entre elles il vous faudra gagner aux dames, dans l'autre aux échecs ou au backgammon... Si vous avez bien suivi vous savez donc que 15 jeux différents sont proposés puisqu'il y a 15 régions.
Le problème, c'est que la plupart des gens sont loin de connaître les règles de tous les jeux présents et c'est pourquoi un petit tour dans le manuel (en français) ou dans les explications in-game (en anglais) s'impose. On regrette un peu que tout se fasse sous la forme de textes : on aurait bien aimé pouvoir avoir accès à de petits cours pendant qu'on joue. Cela aurait été certainement une méthode plus ludique pour apprendre les règles que de simplement lire des textes pas toujours très clairs. Mais bon, passons sur ce détail et revenons sur ce mode histoire qui décidément constitue bien le bon point (le seul) du titre.
Effectivement, hormis cette intéressante idée du mode histoire, le reste du jeu est assez lacunaire. Déjà, sur le plan graphique, il s'avère que les plateaux auraient vraiment mérité un meilleur traitement, parce que là, les développeurs ne se sont pas foulés. Des animations risibles, des décors pauvres... Certes, cela reste lisible et c'est bien le principal dans ce style de jeu, mais quelques effets auraient été les bienvenus. Il en est de même pour l'ambiance sonore qui est absolument catastrophique. Mieux vaut ne pas aborder la question des musiques. Celles-ci sont aussi agréables que les compositions de Charly Oleg à la grande époque de Tournez Manège. Quant aux bruitages, c'est tout aussi mauvais : peu présents et de qualité très douteuse ils ne vous inciteront pas à jouer.
Cependant, on doit bien admettre que les différents jeux présents ont bien un réel potentiel d'amusement, mais dans le cas présent, ce potentiel est vraiment gâché ! Déjà, il faut savoir que seuls trois niveaux de difficulté sont présents, et c'est vraiment trop peu pour ce genre de jeu. Ensuite, pour quitter une partie, on est obligé d'attendre que ce soit son tour. Pas pratique ! Enfin, il s'avère que les règles de certains jeux ne sont pas les plus communes. Aux dames par exemple, lorsqu'on cumule deux pions, la dame ne peut se déplacer que vers les cases voisines et pas sur toutes les cases de sa diagonale. Mais bon, c'est peut-être une variante des règles que je ne connaissais pas. Même si l'idée de départ de proposer plusieurs jeux de société dans un jeu vidéo est louable, il s'avère au final qu'Ultimate Mind Games ne donne pas une totale satisfaction. Lacunaire sur bien des points (graphismes, absence de modules d'entraînements qui nous aideraient à progresser...), il n'arrivera pas à vous convaincre pleinement.
- Graphismes6/20
Il n'y a eu aucun effort pour rendre les plateaux particulièrement beaux. De plus, les animations nous montrant le déplacement des pions, cartes et autres pièces des différents jeux ne sont pas du tout convaincantes.
- Jouabilité8/20
Même si on a accès aux différentes règles du jeu une fois que l'on est dans le soft, on regrette l'absence de cours particulier en situation réelle de jeu. Il faut donc se contenter de suivre les explications données sous forme de textes en anglais. Dommage ! Autre défaut, il est obligatoire d'attendre notre tour de jeu pour pouvoir quitter la partie.
- Durée de vie10/20
Seul, le titre a relativement peu d'intérêt à cause du trop faible nombre de niveaux de difficulté pour ce type de jeux (3). A plusieurs, il pourra cependant vous occuper un peu plus longtemps, mais rien ne vaudra jamais les jeux de société originaux pour ça.
- Bande son4/20
Des musiques au synthétiseur dans le plus pur style des années 1980, des bruitages quasi-inexistants, c'est vraiment mauvais !
- Scénario/
Lorsqu'on fait le bilan de ce qu'apporte Ultimate Mind Games, on s'aperçoit qu'on ne peut lui accorder qu'un seul bon point : avoir pensé à inclure un mode histoire. Il est d'ailleurs vraiment dommage que les développeurs n'aient pas été plus loin dans cette voie. Hormis cela, il n'y a rien de bien palpitant dans ce jeu : réalisation technique décevante, niveaux de difficulté pas assez nombreux, absence de modules d'entraînements qui permettraient de suivre des cours selon sa progression... L'intérêt du jeu ne décolle véritablement que quand on y joue à plusieurs, et encore, mieux vaut alors se faire une partie sur les jeux de société originaux, bien plus conviviaux.