Garfield n'est définitivement pas fait pour les jeux vidéo. Suite à sa piètre prestation sur PC et PS2, le chat bedonnant fait les yeux doux à la GBA. Mais rien à faire, le charme n'opère pas. Voilà pourquoi.
Dans le monde de la BD, Garfield est à classer dans la catégorie de ce que j'appelle les copier-coller. J'entends par là que d'une case à l'autre, le dessin ne change pas, ou très peu. L'humour passe alors essentiellement par le texte, les gags à répétition et les réflexions que peuvent se faire que par les personnages. Un peu comme Snoopy de Schultz et beaucoup comme Le Chat de Philippe Geluck. A partir de là, comment peut-on penser un instant sortir Garfield du support papier qui lui va si bien ? Lui qui passe son temps à ronfler dans sa boîte et à vider le frigo de par son appétit sans limite, comment peut-on l'imaginer en train de bouger et de donner du rythme à un film ou un jeu vidéo ? C'est mission quasi-impossible, hélas. Certains ont tout de même essayé puisque ce n'est pas la première fois que Garfield se trouve héros d'un jeu. Cependant, jamais personne n'a réussi à transcrire l'esprit de la bande dessinée.
The Game Factory, à qui l'on doit cette cartouche GBA, n'est pourtant pas loin et touche même du bout du doigt cet esprit insaisissable. En effet, son jeu est à l'image de la bande dessinée : mou et super répétitif, ce qui, dans notre domaine, n'est pas forcément un compliment. Et oui, si couché sur papier, Garfield fait de sa mollesse et de sa paresse un vrai élément comique, ça passe beaucoup moins bien dans un jeu où tout n'est affaire que de rythme. Je peux me tromper, mais rares sont les joueurs à délibérement allumer leur console pour bâiller aux corneilles devant un chat qui se déplace à deux à l'heure et qui ne fait pas grand-chose de ses journées...
A la recherche de son ours en peluche Pooky, Garfield n'est pas ce qu'on pourrait appeler un animal très actif. Même si Pooky lui manque, il ne va pas franchement se fatiguer à fouiller chaque recoin de la maison et des cinq autres environnements du jeu pour le retrouver. Il va juste faire ce qu'il fait de mieux, marcher tranquillement d'un pas non décidé vers la sortie du niveau. Les phases plates-formes se limitent à éviter les trous et à chasser les insectes (papillons, guêpes...) qui embêtent le matou. Rien de bien compliqué en somme, même en mode difficile on se surprend bien plus à chercher un semblant de challenge que l'ours en peluche disparu.
Tous les personnages de la BD répondent présents ce qui nous permet de croiser Jon, Odie ou encore la bande de souris qui vit dans les murs de la maison. Même les araignées que Garfield adore écraser à coup de journal sont là. Par contre, point de journal à disposition ce coup-ci puisque la seule défense de Garfield sera sa manière assez crétine d'agiter les bras comme s'il cherchait à s'envoler. Entièrement en 2D, le jeu n'est pas spécialement agréable au regard. Les sprites sont mal découpés et leurs animations mal rendues. Oui, oui, j'ai bien bien dit que les sprites étaient mal découpés, car on a vraiment l'impression que les développeurs ne se sont pas fatigués et qu'ils ont simplement scanné des planches de BD puis détouré les personnages qui les intéressaient. Qu'ils aient ou pas utilisé cette technique, le résultat n'est pas très heureux. Le même triste constat s'applique aux musiques, avec parfois des problèmes de rythme dans les mélodies. Question bruitages, enfin, c'est aussi la "loose" puisqu'on note qu'ils sont souvent décalés avec les actions qu'ils sont censés illustrer. Le "boing" des sauts intervient par exemple une fois que le chat est en l'air. Vous me direz qu'il ne s'agit que d'un détail, mais de fil en aiguilles, chaque mauvais point s'accumule dans la litière de Garfield pour donner au final un jeu qui nous dégouterait presque de la bande dessinée. Heureusement, il suffit de se replonger dans un album pour se rassurer sur le caractère comique du chat fainéant et de son maître stupide.
- Graphismes8/20
Fidèle à la BD. Peu être même trop puisqu'il semblerait que les sprites soient directement issus des planches de Jim Davis, le créateur de Garfield. Quoiqu'il en soit, les sprites sont mal découpés et les décors très plats.
- Jouabilité6/20
Cette cartouche est une vraie simulation de paresse. Il n'y a rien à faire, si ce n'est éviter les trous et les insectes qui virevoltent de part et d'autre. C'est lassant et peu stimulant.
- Durée de vie10/20
La longueur des niveaux pourrait prétendre à offrir une bonne durée de vie mais hélas, la monotonie nous gagne et on jette l'éponge très vite.
- Bande son7/20
Sans imagination, les musiques tentent d'accompagner les pérégrinations du chat. A contre coeur, on se laisse bercer. Réduits au strict minimum, les bruitages ont parfois un train de retard avec l'action en cours.
- Scénario/
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Garfield aurait mieux fait de rester couché le jour où il a accepté d'apparaître dans cette cartouche GBA. Bien que le jeu soit à l'image du personnage(mou du genou), on a du mal à trouver un quelconque intérêt à cette supercherie pas vraiment ludique.