Premier Manager après s'être fait mangé tout cru par Super.panda sur PC vient se prendre une tôle sur console. Toujours aussi peu compétitif face à la concurrence, le soft de Zoo Digital rentre au vestiaire la queue basse. Hop retour à l'entraînement les gars.
On persiste et signe, chez Zoo Digital, à vouloir nous servir du Premier Manager. Voilà un jeu à l'austérité qui ferait blêmir d'ennui un cadavre. Certes, la gestion n'est pas une discipline qui s'accommode de cotillons et de fantaisies, mais de là à nous gaver de tableaux grisâtres aux icônes grossières, de menus dénués de la moindre musique de fond, etc. On atteint véritablement des sommets de lourdeur et de mauvais goût, alors fatalement, à la vue, le jeu se montre déjà horriblement rébarbatif. La navigation elle-même dans les menus, si elle n'est pas vraiment complexe, est néanmoins fastidieuse au possible.
Et si les menus sont austères, les matches le sont tout autant car au contraire de titres tels que LFP Manager, Premier Manager n'offre pas de représentation en 3D des rencontres, on fera donc avec 22 points rouges et bleus se déplaçant sur un rectangle vert.. Au moins a-t-il la décence de nous proposer un semblant d'ambiance avec quelques cris de supporters en délire. Mais point de commentaires en revanche. Toutefois, l'aspect repoussant d'un jeu de gestion n'est pas nécessairement rédhibitoire en soit. Quoi que dans le cas présent, c'est tout de même vraiment moche et inconfortable.
Alors question : sous ce fatras infâme, le jeu cache-t-il au moins un gameplay un tant soit peu motivant qui puisse lui laisser une chance face aux pointures que sont LFP ou le plus modeste Roger Lemerre ? Pas vraiment non. L'aspect gestion étant simplifié à l'extrême, les possibilités sont du coup très réduites. La personnalisation des infrastructures par exemple, se borne à leur taille. Quant d'autres nous laisse libre de choisir jusqu'à la couleur des tribunes, ici on choisira tout juste le nombre de places. Si au moins cette simplification était réellement synonyme de vulgarisation, on se montrerait magnanimes, mais Zoo Digital a trouvé le moyen de pondre des possibilités minimalistes que l'on gère avec une interface confuse et brouillonne, qui donne immanquablement le sentiment d'avoir été bâclée. Forcément, l'intérêt de l'ensemble est plus que douteux.
Ultime affront, le contenu maigrichon qui lui non plus ne soutient pas la comparaison avec ses concurrents. 16 divisions pour 6 championnats seulement et un total de 10 000 joueurs. C'est bien peu vis à vis des attentes dans la discipline qui a un goût prononcé pour l'exhaustivité. Quant aux noms, si ceux des joueurs sont officiels, ce n'est pas le cas pour les autres membres du personnel ou les stades. Décidément ça se confirme, il n'a rien pour lui ce pauvre malheureux, et en fait de Premier Manager, c'est plutôt en bon dernier qu'il termine sa course.
- Graphismes6/20
Pas de 3D pour les matches, des menus laids et absolument pas soignés, grossiers de surcroît. L'esthétique ne laisse même plus à désirer, elle est simplement absente.
- Jouabilité6/20
Pourvu d'une base de données restreinte et d'une ergonomie discutable en dépit de la simplicité de son gameplay, Premier Manager 2004-2005 est non seulement peu stimulant pour les amateurs mais il trouve aussi le moyen d'être déplaisant à pratiquer.
- Durée de vie7/20
Fatalement, avec un contenu aussi maigre et un gameplay si peu attirant, on fait vite le tour du jeu. A peu près aussi rapidement qu'on vient à bout de la rédaction de son test.
- Bande son6/20
Quelle bande-son ? Des clics dans les menus, une musique abominable heureusement de courte durée juste avant les matches et quelques bruits de foule pendant la rencontre. Le monde du silence.
- Scénario/
Cumulant une base de données rikiki, des possibilités très limitées à une interface à la fois pataude et d'une laideur absolue, Premier Manager 2004-2005 n'a guère d'arguments pour vous détourner des autres références en matière de gestion de ballon rond. On se demande pourquoi on irait investir dans une cale à meuble aussi chère quand on en trouve des lots de 5 à 3 euros chez un bon quincaillier. Allez hop, c'est au coin de la rue.