Les Enfants du Nil est un city builder (un jeu de construction de cité) qui prend pour cadre une période très particulière de l'histoire puisque c'est celle des pharaons, des pyramides et des légendes de toutes sortes : l'Egypte antique. Les amateurs du genre feront immédiatement le rapprochement avec le titre de Sierra sorti au cours de l'année 1999 : Pharaon. Cependant, Les Enfants du Nil bénéficie d'un gameplay bien à lui et est entièrement en 3D.
Vous le voyez tout de suite sur les captures d'écran, le jeu n'utilise pas un classique moteur 2D avec une caméra aérienne, mais bien un moteur 3D. Loin d'être un gadget, cela permet d'observer votre cité sous toutes les coutures puisqu'il est possible de zoomer et de faire des rotations de caméra. Toutefois, il semble que le jeu soit assez gourmand et n'est pas très fluide lorsqu'on utilise le niveau de zoom le plus éloigné sur les cartes les plus chargées en bâtiments. A ce titre, un gros PC est indispensable pour gérer de façon optimale les choses. Et pourtant, graphiquement, c'est loin d'être époustouflant. C'est certes joli mais sans plus. Côté son ce n'est pas mal non plus puisque les musiques et les bruitages sont plutôt réussis.
Mais le principal intérêt des city builders n'est généralement pas dans leur réalisation mais bien dans la richesse de leur gameplay. Eh bien Les Enfants du Nil ne déroge pas à la règle et propose quelques innovations assez plaisantes au premier rang desquelles une IA beaucoup plus efficace que dans les autres titres du genre. Ainsi, les unités n'ont pas spécifiquement besoin de routes et peuvent très bien traverser des espaces non construits pour aller là où ils doivent se rendre. Même s'il est tout de même conseillé de bâtir un réseau de chemins et de routes pour faciliter les déplacements, ce n'est pas une condition sine qua none pour que les bâtiments soient déservis ou pour qu'ils fonctionnent. Cela évite d'autant les prises de tête pour savoir si telle ou telle construction est bien reliée à une route. Préoccupation que l'on avait constamment dans Pharaon et qui pouvait devenir obsédante lorsque la cité devenait très grande et qu'il fallait veiller à la liaison de tous les bâtiments au réseau routier.
Comme dans la plupart des city builders, il n'est pas possible de créer directement les unités. En fait, il faut d'abord bâtir des habitations et attendre que celles-ci viennent s'y installer. Plusieurs types de maisons existent. Elles sont divisées en 3 classes. L'habitat pour les paysans (fermiers et serviteurs), celui pour la classe moyenne (qui fait aussi office d'échoppe soit pour les biens courants soit pour les biens de luxe) et enfin les habitations pour les nobles. Il faut évidemment commencer par bâtir des fermes car ce sont elles qui vont attirer les fermiers qui sont les unités de base seules capables de produire de la nourriture (la ressource la plus importante). Pour cela, ils cultivent la terre en créant automatiquement des champs dans les endroits les plus fertiles qu'ils trouvent. On n'a donc pas à se préoccuper d'eux : ils font automatiquement le travail au mieux. Inutile de veiller à ce que la terre soit assez irriguée comme dans Pharaon. Pour plus d'efficacité, il suffit de bâtir les fermes proches du fleuve car c'est au bord du Nil que la terre est la plus adaptée aux cultures. En revanche, le fleuve connaît périodiquement des crues qui peuvent varier d'intensité. Une crue qui n'est pas assez importante n'amènera pas assez de nutriments au sol ce qui peut compromettre la récolte de la saison suivante.
Une fois que votre cité commence à avoir assez de nourriture de base, il faudra vous développer en créant des fabriques de briques. La brique est la deuxième ressource du jeu et c'est elle qui permet de construire la plupart des bâtiments. On se retrouve donc avec deux ressources principales : la nourriture et la brique. Il n'y a donc pas d'argent dans le jeu car la monnaie courante qu'utilisent vos sujets est la nourriture qu'ils ont soit récoltée eux-mêmes (pour ce qui est des paysans), soit gagnée en vendant les biens qu'ils ont produits (pour ce qui est des marchands). Mais pour que ces derniers puissent fabriquer tous les objets nécessaires à la satisfaction du peuple et au développement de votre empire il faut évidemment qu'ils aient les matières premières disponibles. S'il leur en manque une (pas présente sur la carte où vous jouez), il faudra l'importer en liant des relations commerciales avec d'autres cités voisines par le biais d'une carte de la région. Mais dans l'Egypte antique, tout n'était pas que paix et des guerres pouvaient éclater. Le jeu en tient compte et c'est pour cela qu'il faut souvent entretenir une armée qui pourra vous défendre en cas d'invasion.
Outre une campagne très longue divisée en plusieurs chapitres, le jeu propose aussi une vingtaine de scénarios indépendants dont certains peuvent être qualifiés de "bac à sable". Sur ceux-ci il est possible de développer librement sa cité en toute liberté. Petite particularité : il y a aussi un éditeur de cartes pour laisser libre cours à votre frénésie créatrice. Bref, sous des airs de Pharaon, Les Enfants du Nil propose un gameplay assez novateur pour plaire aux amateurs du genre qui devront cependant patienter jusqu'à la fin janvier 2005 pour pouvoir s'y essayer.