Si cela fait déjà plusieurs mois que Le Roi Arthur n'est plus à l'affiche dans nos salles obscures, le jeu, lui, n'est pas encore sorti. Il devrait arriver sur consoles en même temps que le DVD arrivera sur nos platines, c'est-à-dire dans les premiers jours de février.
Que l'on ait vu le film ou non, le jeu inspiré du Roi Arthur a un air de déjà-vu. On jurerait en effet que les développeurs de Krome Studios aient fait un copier-coller du code source du Retour Du Roi pour réaliser leur jeu. C'est dingue comme les deux titres peuvent être similaires, et pas seulement parce qu'il s'agit de beat em all épiques ! Le Roi Arthur applique consciencieusement les éléments qui ont fait le succès du jeu d'Electronic Arts en espérant connaître le même succès. La façon de jouer est la même, avec les mêmes coups d'épée, les mêmes armes de jets, la même évolution des personnages en fin de niveau, et la même façon de passer constamment d'images du film aux images du jeu.
Cela dit, on reste bien moins impressionné par le Roi Arthur que par les combats menés par Aragron, Frodon et les autres. Le problème vient sans conteste de la pauvre mise en scène des combats et des cinématiques entre les niveaux. C'est très mollasson, et pas spectaculaire pour un sou malgré tout le soin visiblement apporté aux transitions graphiques et à la bande-son (elle aussi très marquée par la partition du Seigneur des Anneaux). Les acteurs parlent beaucoup pendant les combats et les armes s'entrechoquent dans un boucan assez convaincant. Finalement, il n'y a guère que les cris des ennemis, trop "Steven Seagalesque" dans leur genre, qui prêtent à sourire et qui passent difficilement.
La mise en scène disais-je. Toujours très plate, elle manque de vivacité et fait rapidement sombrer le titre dans un beat ultra classique et peu motivant. Sans l'élan épique qu'auraient pu insuffler des situations toujours plus dramatiques ou même l'ajout d'effets spéciaux pour dynamiser les combats (qui a dit ralenti ?) on se rend bien compte de toute la futilité du gameplay. Il suffit de taper comme un porc sur les boutons de sa manette pour progresser. Et inutile de prétendre le contraire, j'ai fait le test. J'ai voulu me la jouer un peu plus subtile en cherchant à varier mes coups, à utiliser l'arc quand nécessaire ou encore à chercher à maîtriser les combos, rien n'a vraiment fonctionné. La seule manière qui porte ses fruits est celle qui consiste à foncer dans le tas, en poussant un grand cri alors qu'on pilone la touche d'attaques rapides.
Le dernier souci qui nous aura gêné sur le jeu, et qui ne sera malheureusement pas rectifié, c'est la longueur des niveaux. Fatalement, puisque la progression est très plate, on sent bien défiler les minutes pendant qu'on joue. Les étapes semblent interminables, et comme il n'y a pas de checkpoint il faut constamment recommencer au début du niveau si on a le malheur de mettre le genou à terre à quelques coups d'épée de la fin. Long et pénible, le Roi Arthur a aussi la tare de ne pas savoir se renouveler assez vite. Pour ne vous donner qu'un exemple, je citerai le premier environnement qui nous suit pendant 5 niveaux. Il s'agit du passage où Arthur et ses troupes doivent protéger la charrette d'un évêque. Première phase : défendre la charrette. Deuxième phase : diriger Arthur à cheval jusqu'à la charrette. Troisième phase : défendre de nouveau la charrette. Quatrième phase : s'éloigner de la charrette pour chercher le repère des bandits. Cinquième phase : tuer le chef des bandits qui ont attaqué la charrette. On bout d'un moment, on en n'a plus grand-chose à fiche de cette maudite charrette ! A priori, ça part donc moyennement, mais on va quand même être mignons et attendre sagement la sortie du titre avant de dire du mal.