Il est vrai qu'un logiciel de puzzle, aussi performant soit-il, ne remplacera jamais le fait de fouiller dans une boîte en carton pour trouver la bonne pièce parmi les centaines encore en vrac dans l'emballage. Ca ne remplacera pas non plus les joies d'assembler deux malheureux morceaux laissés dans un coin pour plus tard. Un logiciel, c'est rigide, ça ne laisse pas le droit à l'erreur. Lorsqu'une pièce ne s'emboîte pas dans une autre, c'est que sa place n'est pas ici. Inutile de forcer ou même de raboter la pièce comme certains le feraient, ça ne sert à rien. Il faut en trouver une autre. Alors où est le plaisir de s'offrir un tel jeu, qui plus est sur console, un support qui ne permet pas d'admirer ses oeuvres une fois qu'elles sont complètes ? Autant je peux comprendre que sur PC, un petit passage par l'imprimante permette de garder des traces de ses exploits, autant sur PSone, je ne vois pas à quel niveau se situe l'intérêt.

Tout seul, Jigsaw n'a en effet qu'un intérêt proche du néant. On pioche le puzzle que l'on veut faire parmi les 150 tableaux classés par thèmes qui nous sont proposés et on le construit. Bizarrement, on n'a pas accès à toutes les pièces d'un coup, mais uniquement à certaines d'entre elles, placées en haut de l'écran. Dès qu'on en utilise une, elle se voit remplacée par une autre, de façon qu'il y en ait toujours le même nombre à portée de main. Si on ne trouve pas l'emplacement adéquat d'un morceau, on jette la pièce pour en avoir une autre. Le but est de terminer son puzzle le plus rapidement possible, en faisant le moins d'erreurs possible (une tentative infructueuse est considérée comme une erreur). Pour compliquer la tâche, des options permettent de désactiver l'affichage du contour des pièces et d'autoriser la rotation des morceaux de puzzle. Bon, une fois qu'on a terminé son puzzle, on fait quoi ? Pas grand-chose, en fait. C'est pourquoi, il faut obligatoirement considérer Jigsaw Madness comme un jeu destiné au multijoueur, c'est là où il prend tout son sens et où on s'amuse certainement le plus.

Dès lors qu'on branche une seconde manette, on commence à saisir le potentiel du titre. Jigsaw Madness est pourvu de plusieurs modes multi vraiment sympa qui font s'affronter jusqu'à quatre joueurs pour le mode classique ou seulement deux pour des duels rondement menés. Dans le jeu classique, tout le monde travaille sur le même puzzle et c'est à celui qui pose le plus de pièces. Pour les duels, la donne est différente. Chacun son puzzle, chacun ses pièces et chacun ses bonus. C'est là toute la subtilité de la chose. Afin d'être le premier à terminer son puzzle, la ruse et la fourberie sont rudement conseillées et ça passe par l'utilisation de bonus. Ils sont de plusieurs sortent ceux qui nous donnent un coup de pouce et ceux qui désavantagent l'adversaire. Parmi les petites fleurs qu'on peut s'accorder, le bonus du chien est sans conteste le plus utile car ce gentil toutou nous guide directement jusqu'à la bonne position de la pièce que l'on tient en main. Grâce à un autre bonus, on peut voir se dessiner les contours des pièces à poser. En ce qui concerne les crasses que l'on peut envoyer à son adversaire, on note un bonus qui inverse les mouvements du curseur et un poulpe qui noircit les pièces pour dissimuler leur motif. Enfin, le dernier bonus disponible est un miroir. Lorsqu'il est utilisé, il renvoie à l'expéditeur un certain type de malus. Par exemple, si vous utilisez un miroir avant que l'autre joueur utilise un poulpe contre vous, vous ne subirez aucun désagrément alors que l'adversaire recevra lui-même le poulpe qu'il aura envoyé. D'autres petites variantes entrent en jeu pour le multijoueur, mais le principal est résumé au-dessus.

Finalement, un titre qu'on pensait parfaitement inutile, se transforme en titre fort sympathique grâce à ses options multijoueurs. Les règles sont simples, la prise en main rapide et on se laisse facilement prendre au jeu. Demandez à Romendil qui n'a pas voulu lâcher la manette ce matin !