Emu, je suis ému. Et bien oui comprenez-moi, c'est la première fois que je teste un jeu qui provient de chez Davilex. Si vous ne connaissez pas encore ce célèbre éditeur, laissez-moi vous rappeler qu'il est à l'origine des plus lamentables jeux vidéo qui existent. A croire que sa spécialité, ce sont les bonnes grosses daubes bien mauvaises capables d'immerger le joueur dans un océan de médiocrité.
Ahhh... Jouer à un jeu Davilex et mourir... Une fois au moins dans sa vie, il FAUT avoir essayé un titre de la trempe de ceux édités ou développés par nos amis néerlandais pour comprendre la chance que nous avons de pouvoir ne pas les acheter. Pourtant, pour ce qui est de Miami Vice, Davilex ne fait qu'éditer et a chargé un autre studio du développement. On aurait donc pu s'attendre à quelque chose d'un peu moins mauvais qu'à l'accoutumée. Mais tel un Label Rouge du ratage total, la marque Davilex a un rang à tenir. Après K2000, c'est donc bien la série Deux Flics à Miami qui se voit massacrée. Diffusée pour la première fois dans les années 1980, elle raconte l'histoire de deux flics qui n'avaient a priori rien en commun : l'un est blanc, Sonny Crockett (un play-boy divorcé roulant en Ferrari et vivant sur un bateau avec un alligator). L'autre est métis, Ricardo Tubbs (venu à Miami pour essayer de retrouver l'assassin de son frère). Ce duo de choc mène une lutte sans merci contre le crime organisé. Pour beaucoup, Miami Vice est considéré comme une série culte grâce à sa musique mélangeant le hard rock, le raggae... ce qui était très novateur à l'époque.
Novateur le jeu ne l'est en revanche pas du tout. Il s'agit d'un banal shoot à la troisième personne. Vous incarnez les deux flics Crockett et Tubbs dans une enquête sur l'assassinat d'un trafiquant de drogue et vous devez parcourir une quinzaine de levels pour remonter jusqu'au commanditaire du meurtre et démanteler tout le cartel. Les missions se déroulent toujours de la même façon : on avance dans le niveau en prenant soin de bien tuer les ennemis qui se mettent en travers de sa route. Le tout est donc très linéaire : le joueur est placé sur des rails et il n'en sort jamais. A certains moments, il est cependant indispensable de changer de personnage. Chacun a évidemment ses spécificités. En gros, Tubbs est plus résistant et plus fort, mais en contrepartie, Crockett est plus agile. Bref, il faut essayer de choisir la personne la plus adaptée à la situation. On peut aussi donner des ordres à celui qu'on ne dirige pas. Mais les instructions restent très limitées : suis-moi, fonce dans le tas, couvre-moi...
Tout cela aurait pu être assez sympa si seulement le gameplay n'était pas aussi pourri. Alors déjà, il faut savoir que la caméra prend un malin plaisir à changer d'angle en plein gunfight, ce qui est souvent fatal. Ca corse vraiment les choses car les sauvegardes ne se font qu'à la fin des niveaux. Mourir des dizaines de fois à cause de cette caméra et devoir recommencer le même niveau encore et encore, vous imaginez le calvaire. Et lorsqu'on ajoute à ça le fait que vous devez tout le temps recadrer cette satanée caméra à la main, on voit tout de suite que l'aspect intuitif du jeu en prend un petit coup derrière les oreilles. Et encore, ce ne serait rien si le titre n'était pas aussi inintéressant. Ce qui est très drôle c'est que les ennemis semblent être aussi intelligents que des grains de sable posés sur un radiateur. Ne me demandez pas pourquoi j'utilise cette comparaison, je ne le sais pas moi-même. Toujours est-il que les adversaires ne font que tirer, tirer et encore tirer et ce, même si vous êtes planqué derrière un mur. Ils ne tenteront absolument pas de bouger pour vous prendre à revers, ils n'établissent aucune stratégie. Tout ce qu'ils savent faire c'est vous viser et tirer.
Remarquez, le pire, c'est qu'ils arrivent souvent à vous toucher même si vous êtes à couvert ! Dans Miami Vice, comme dans la plupart des jeux Davilex, les balles ont l'étrange don de traverser les objets. Ainsi, les murs et autres caisses ne semblent pas les gêner le moins du monde. Il est aussi possible d'utiliser ce bug à son avantage en tirant à travers le décor. C'est vraiment du grand n'importe quoi ! On en vient à se demander si les développeurs savent ce qu'est la gestion des collisions. Et que dire de la réalisation technique du jeu qui est à l'image de tous les titres Davilex : lamentable. On reconnaît immédiatement leur patte. Et oui, car il y a bien un style Davilex. Pour l'identifier, c'est très simple : les effets de lumière par exemple ne sont que des traits blancs, les textures sont pourries et l'animation va toujours plus loin dans le ridicule. Tiens, ce n'est pas mal du tout ça comme mot de la fin : ridicule, ça caractérise à merveille le jeu.
- Graphismes10/20
Ne soyons pas mauvaise langue, Miami Vice est un peu moins moche que les précédents titres de Davilex. Bon, évidemment on n'échappe pas aux traditionnels bugs graphiques et on est très loin de la qualité que peuvent atteindre les jeux de la concurrence.
- Jouabilité5/20
Entre la caméra qui n'en fait qu'à sa tête en changeant brutalement d'angle en plein gunfight, l'intelligence artificielle qui parvient à se faire oublier tellement elle est absente, et les balles qui traversent les murs, je crois qu'on peut dire que Miami Vice touche le fond.
- Durée de vie4/20
J'admire les gens qui vont essayer d'aller jusqu'à la fin du jeu. C'est tellement mauvais que je me suis arrêté bien avant.
- Bande son10/20
Si le menu principal reprend le générique de la série, pendant le jeu on nous sert des bruitages insipides et des voix en anglais sans intonation.
- Scénario8/20
C'est l'histoire de deux flics qui poursuivent les méchants...
Avec Miami Vice, Davilex complète à merveille son catalogue composé exclusivement (et c'est un exploit) de daubes. Comme l'éditeur nous y a habitué, c'est sans surprise que l'on retrouve un jeu bourré de bugs, totalement inintéressant et injouable. Un très joli cadeau à s'offrir si on se sent des tendances masochistes.