Pourquoi ne pas se familiariser à l'art du duel Kohai avec Rusty et les autres membres de la série Duel Masters ? Atari nous en offre l'occasion avec cette adaptation PS2 qui respecte bien l'esprit de la série en axant son gameplay sur des duels de cartes par monstres interposés. Entre Magic l'Assemblée et Yu-Gi-Oh!, Duel Masters se démarque sans réellement réussir à nous convaincre.
Avec sa jaquette tape-à-l'oeil et son booster de 10 cartes offertes pour l'achat du jeu, Duel Masters ne manquera pas d'accrocher le regard du fan de la série qui arpenterait innocemment les rayons dédiés aux jeux vidéo. Au-delà du dessin animé et des Trading Cards, ce titre nous invite à prolonger les duels sur nos consoles, seul ou contre un ami. On y trouve pas moins de 139 cartes issues du jeu de base et de ses trois extensions disponibles, ainsi que 5 cartes inédites créées uniquement pour le jeu vidéo.
Que vous soyez néophyte ou inconditionnel de la série, vous serez bien inspiré de commencer par le tutorial qui vous rappelle l'essentiel des règles de base. Une fois les principes des duels assimilés, libre à vous de défier divers adversaires en mode Arcade ou de vous lancer carrément dans le mode Histoire. Au nombre de cinq, les éléments naturels qui interviennent dans Duel Masters sont appelés "civilisations". On commence donc par choisir un personnage dont le deck de cartes est lié à l'une de ces cinq civilisations : la nature, l'eau, le feu, la lumière ou les ténèbres, chacune d'entre elles donnant lieu à cinq arènes différentes dans lesquelles s'effectueront les combats.
Le jeu se déroule suivant un scénario assez succinct qui tente de rester fidèle à la série tout en permettant au joueur de défier les principaux héros du dessin animé. L'aspect se traduit toutefois simplement par la possibilité d'effectuer des déplacements limités sur une carte pour faire avancer la trame principale. Mais il est aussi parfaitement possible de s'attarder dans les différents lieux pour se battre contre un maximum d'adversaires afin de gagner des cartes supplémentaires et d'engranger de l'expérience. Par ailleurs, si vous avez du mal à choisir votre personnage de départ, sachez qu'il vous faudra de toute façon jouer avec les cinq protagonistes pour accéder au tournoi des cinq couleurs. A certains endroits, vous aurez également la possibilité de revendre vos cartes pour gagner de l'argent ou de faire des échanges avec d'autres joueurs. Le menu permet bien sûr de gérer son deck de cartes et d'examiner chacune d'entre elles en détail.
Mais passons maintenant aux duels proprement dits. Si l'interface demeure assez sobre, elle permet tout de même de visualiser à la fois la main du joueur et la zone de combat où les monstres sont représentés en 3D. Lorsqu'un affrontement s'engage entre deux créatures, l'attaque est retranscrite au moyen d'une cinématique que l'on peut choisir de désactiver si l'on souhaite accélérer les duels. Le design des monstres et des personnages n'est hélas vraiment pas convaincant, et les cinématiques n'impressionnent guère. Reste à voir si les possibilités stratégiques rattrapent un peu le reste. On constate sans grande surprise que le jeu s'inspire assez de certains autres jeux de Trading Cards de renom, tels que Magic l'Assemblée. On retrouve en effet les notions de mal d'invocation et d'engagement pour les créatures qui viennent d'effectuer une action et deviennent par là-même vulnérables au tour suivant. De plus, il faut également sacrifier des cartes pour stocker des points de mana de nature diverse.
La bonne idée vient du fait qu'on peut gérer les phases d'un tour dans n'importe quel ordre, ce qui n'est pas plus mal. On peut par exemple attaquer une cible avant de sacrifier une carte, puis invoquer un monstre avant d'attaquer à nouveau. Notez qu'en mode Extrême, les duels sont plus stressants et plus rapides puisque chaque mouvement s'effectue en temps limité. L'utilisation des sorts requiert également des points de mana d'une nature bien précise, mais leurs effets ne sont pas aussi importants que dans un jeu comme Yu-Gi-Oh! L'autre particularité, c'est la nécessité de détruire cinq boucliers avant de pouvoir donner le coup de grâce à l'adversaire. Lorsqu'un bouclier est détruit, la carte qui le représentait est envoyée dans la main de son propriétaire. La difficulté vient du fait que seuls les monstres dotés de la capacité de blocage peuvent contrer une attaque ennemie pour défendre un bouclier. Si l'on excepte quelques subtilités telles que l'évolution de créatures et les effets inhérents à leurs capacités spéciales, il est évident que ce Duel Masters s'avère trop limité en termes de stratégie. Par conséquent, il est fort probable que seuls les fidèles de la série y trouveront leur compte.
- Graphismes10/20
Non seulement le design déçoit au niveau des monstres et des protagonistes, mais en plus les cinématiques qui illustrent la résolution des combats sont également peu convaincantes.
- Jouabilité12/20
L'interface est bien pensée puisqu'elle permet de visualiser à la fois la zone de combat et la main du joueur. Mais si le jeu est ergonomique, il n'en reste pas moins lassant de par le manque de possibilités stratégiques offertes.
- Durée de vie13/20
139 cartes, c'est plutôt faible pour prétendre renouveler convenablement les parties, d'autant que les règles n'autorisent pas énormément de variantes stratégiques. Même à deux joueurs, on se lasse rapidement.
- Bande son11/20
On appréciera le doublage français qui s'avère plutôt réussi, même si je ne saurais vous dire si les voix de la série ont été conservées ou non. Côté musiques et bruitages, c'est beaucoup mois séduisant.
- Scénario10/20
Impossible de s'intéresser au déroulement scénaristique du jeu dans la mesure où les duels s'enchaînent sans que l'on comprenne vraiment ce qui se passe entre chacun d'eux. Ceux qui connaissent déjà la série apprécieront tout de même le contexte.
Duel Masters apporte une nouvelle façon d'appréhender les duels de carte dans le style Magic ou Yu-Gi-Oh! Malheureusement, si le système de jeu fonctionne plutôt bien, les parties ont du mal à se renouveler. La faute à un nombre de cartes trop limité et à un manque certain de possibilités stratégiques.