Suivant à la lettre la politique du "Tant que ça marche, je continue", Koei nous sortira bientôt la version Xtreme Legends de son Samurai Warriors sorti sur PS2 le 24 juin dernier. Apportant de nouveaux personnages et modes de jeu, ce titre se veut avant tout à destination de ceux qui ne possèdent pas la version originale du soft. Mais le plus embêtant ne semble pas se situer dans cet amalgame de challenges mais bel et bien dans une technique ou un gameplay qui ont beaucoup de mal à satisfaire le joueur exigeant.
Quand on se frotte à un jeu de Koei, il est une évidence qui nous fait comprendre que nous allons avoir droit à un contenu des plus riches, gorgé de modes de jeu, d'informations historiques, etc. Si cet aspect n'est bien sûr pas sujet à critiques, ce qu'on peut par contre reprocher à la plupart des titres de l'éditeur est un gameplay assez nuancé qui semble ne pas avoir été peaufiné bien longtemps. Samurai Warriors Xtreme Legends n'échappe pas à cette règle et nous ressert tout ce qui a fait le succès (ou l'insuccès) de Samurai Warriors.
Ainsi, la première chose qu'il va falloir éviter est de se perdre dans tout ce que le jeu nous propose. Si nous laisserons de côté les dizaines d'autobiographies de généraux que vous pourrez incarner ou les descriptifs de missions, des armes, des objets et techniques ou encore le visionnage de cinématiques, passons rapidement aux challenges à proprement parlé. Et là attention, préparez-vous à retenir votre souffle. Avant de passer en revue le contenu de la galette, sachez que vous pourrez importer vos personnages de Samurai Warriors afin de continuer l'aventure avec vos enfants chéris. Ceci étant dit, poursuivons notre aventure. Ouvrons ainsi le menu Fight qui recèle une manne ludique composée d'un Story Mode, Free Mode, d'un Survival Mode et d'un Versus Mode.
Passons donc au Story Mode. Ce dernier, comme son nom l'indique va vous proposer d'incarner un des quatre personnages historiques disponibles afin de vivre son histoire. Rempli de cinématiques ou de missions spécifiques au héros, ce mode fera la part belle au charclage puisque vous devrez remplir des objectifs (défensifs ou offensifs) en repoussant constamment les assauts de centaines de soldats ennemis. En somme, une fois choisis vos lieutenants, vos objets ou vos armes, vous devrez aussi répondre à l'appel de vos hommes (si ces derniers ont des problèmes avec les factions ennemies) et venir à leur secours. Le Free Mode, lui, se voit doté de 19 personnages. Une fois choisi son champion, vous devrez choisir un des 4 scénarios du mode Story puis effectuer les scénarios le constituant. En fait, ce mode est la quasi réplique du mode Histoire mais sans tout ce que ça implique de cinématiques, etc. Le Survival Mode comportera autant de personnages jouables et vous demandera uniquement de tuer le maximum d'ennemis afin de gagner de l'argent. Terminons enfin avec le mode Versus qui est scindé en trois sous-épreuves. La première, le Duel, sera un combat à l'arme blanche tout ce qu'il y a de plus "basique" entre deux personnages. Le second, Sumo, vous demandera de combattre des gardes suivant les règles du célèbre sport japonais. En somme, vous combattrez aux côtés d'un autre personnage et le vainqueur sera celui qui aura éjecté le plus de gardes de la surface de combat. Pour terminer citons le Gate-Keeper dans lequel l'écran se scindera en deux et où vous et un ami (ou la console) devrez repousser les assauts d'assaillants, le gagnant étant celui qui en laisse le moins passer.
Comme vous le voyez, d'un strict point de vue quantitatif, Samurai Warriors Xtreme Legends fait très fort, même si plusieurs modes de jeu se ressemblent beaucoup et n'apportent rien à l'ensemble. Mais ce qui énerve le plus ne tient pas à cet aspect là mais plutôt au gameplay qui n'évolue absolument pas d'un jeu à l'autre, que ce soit pour Dynasty Warriors ou la jeune saga des Samurai Warriors. Ainsi, si le jeu se permet d'afficher beaucoup de gardes à l'écran, la PS2 souffle constamment et ceci se traduit par des ralentissements assez présents ou un brouillard omniprésent. Ensuite, les angles de caméra sont catastrophiques et si on peut replacer l'objectif derrière son combattant, l'angle de vue est trop proche de nous pour qu'on ait une bonne visibilité d'ensemble. Ceci est agaçant dans le sens où il aurait suffit d'une vue un peu surélevée pour palier à ce problème. De plus, si on peut disposer d'un nombre important d'armes ou utiliser des pouvoirs magiques, le tout est extrêmement redondant avec des missions beaucoup trop longues qui vous obligent à faire beaucoup d'allers-retours sur la carte en frappant tout ce qui bouge (ou presque). Je veux bien qu'il s'agisse d'un beat'em all de luxe mais Koei pourrait tout de même penser à faire évoluer le principe de sa série. On peut d'ailleurs se dire que la société ne cherche pas à modifier le matériau de base, sachant que chaque opus de la série se vend comme des petits pains au Japon. Il est ainsi dommage, que le tout s'enlise dans un manque de créativité au détriment d'une productivité de masse.
Pourtant le jeu dispose d'un superbe design nous apportant des personnages magnifiques, charismatiques et très variés. Cela induit des héros débordants de personnalité (à quelques rares exceptions) qui auront accès à des techniques spécifiques ou à des pouvoirs magiques différents. Mais une fois encore, ceci ne servira qu'à faire plus de dégâts dans les troupeaux d'ennemis qui vous chargeront ou à pourfendre les lieutenants adverses un peu plus coriaces.
Maintenant, on attendra d'avoir une version définitive entre les mains (prévue pour le 25 février 2005) pour réellement juger de la qualité du soft puisque la version Preview reçue comportait quelques bugs graphiques et un frame-rate défaillant. De plus on notait de nombreux problèmes d'IA, jusque dans les démos tournantes où il arrivait que des personnages se coincent dans des décors ou n'arrivent pas à contourner des obstacles afin de poursuivre leur route. Bref, une première approche un peu fraîche pour un jeu qui possède pourtant un background somptueux à même de nous faire revivre le passé féodal du Japon.