L'histoire du jeu met tout de suite dans l'ambiance totalement délirante du titre. Jenkins, un jeune garçon de 12 ans, découvre que son voisin de palier complote pour créer une armée de lézards mutants et détruire le monde. Fait prisonnier, il va être soumis à un arc d'énergie qui va le transformer en Scaler, son alter-ego caméléon. Pour reprendre sa forme originelle, une seule solution : vaincre l'armée mutante. On voit tout de suite que les développeurs ne manquent pas d'humour et d'ailleurs, il arrive que l'on esquisse un sourire à certains moments du jeu. L'univers dépeint est lui aussi très loin d'être terne et triste puisque les couleurs vives dominent. On se retrouve en présence de graphismes colorés au design doux et arrondi. Un peu dans le genre Spyro pour ceux qui connaissent cet autre jeu de plates-formes.

On dirige donc un caméléon. Celui-ci est capable de sauter, de donner des coups de griffe et même de projeter sa langue hors de sa bouche pour attraper des bonus ou toucher ses ennemis. Dans chaque niveau il faut ramasser le maximum de Klokkies. Les Klookkies sont des sortes de boules jaunes qui peuvent s'échanger contre des améliorations (points de vie supplémentaires, augmentation de dégâts...). En outre, il faut aussi signaler que chaque level du jeu contient 10 gemmes de cristal. Si on les retrouve toutes, on a droit à une fin alternative. Et certaines d'entre elles sont bien planquées et requièrent de refaire un niveau (que l'on a pourtant complété) une fois que l'on a acquis un nouveau pouvoir permettant de débloquer un passage jusque-là inaccessible. Même si ce principe n'est pas nouveau (on l'a entre autres vu dans Rayman premier du nom), il est toujours agréable de devoir bien chercher dans chaque niveau pour accéder à tous les bonus.

Mais la grande spécificité de Scaler c'est que notre héros peut se transformer en cinq entités différentes disposant de pouvoirs propres. Ainsi, Bakudan peut lancer des bombes (utile par exemple pour ouvrir des accès bloqués par des rochers), Krock se met en boule pour écraser ses ennemis et défoncer les barrières, Doozum a la possibilité de voler, Fruzard peut tirer sur ses adversaires et Swoom peut nager. Il faut donc savoir utiliser au mieux les compétences de chacune des formes pour progresser et trouver tous les bonus du jeu. Cela apporte un peu de variété dans le titre car le gameplay varie beaucoup en fonction de l'entité que l'on dirige. Il est simplement dommage que les transformations soient imposées en fonction du level : on ne peut pas prendre n'importe quelle forme dans n'importe quel niveau.

L'apparence originale de caméléon du héros dispose d'une aptitude assez particulière : celle de pouvoir se déplacer sur des plantes à la verticale grâce à ses griffes. Cette compétence n'est pas sans rappeler celle très semblable de Gex, le héros d'une série de jeu de plates-formes éponyme qui nous mettait elle aussi dans la peau d'un agile lézard. Scaler est aussi capable de glisser habilement sur des lianes. D'ailleurs, on regrette de ne pas pouvoir le diriger lors de ces phases. En fait, on ne peut alors que sauter pour éviter les pièges et pour changer de liane. Bref, on est sur des rails. L'autre regret concerne la gestion des angles de caméra. En fait, ceux-ci sont loin d'être au point. Ainsi, il faut souvent recadrer manuellement pour y voir quelque chose. Mais le principal défaut du jeu, c'est sa durée de vie très loin d'être fantastique. En une dizaine d'heures on en a fait le tour. Ce n'est certes pas mauvais, mais on aurait aimé rester un peu plus longtemps dans cet univers attachant. Au final, même si Scaler ne tient pas la comparaison avec les grands noms de la plate-forme, il n'en reste pas moins que c'est un petit jeu sympathique qui parvient à nous divertir de fort belle manière. Et puisqu'il est vendu à bas prix, les inconditionnels du genre auraient tort de passer à côté.