Retour aux sources du FPS le plus primaire, Painkiller avec sa réalisation de rêve, son atmosphère soignée et son gameplay défoulant s'est fait une belle place dans la ludothèque de nombre de joueurs. C'est donc avec une joie non dissimulée que l'on accueille ce premier add-on.
Y a pas à dire, pour jouer à Painkiller, mieux vaut être bien portant, parce que si vous vous traînez la crève en ayant du mal à garder les yeux ouverts, ben je vous garantis que ça devient un sport dangereux. Surtout dans le cas de cet add-on qui n'a pas l'intention de vous laisser souffler. Pour la petite histoire, on précisera que Daniel, notre héros maudit, se doit de poursuivre sa lutte contre les démons. Puisque l'entêtement est un défaut tout diabolique, le démon Alastor en est affublé et n'a pas l'intention de laisser l'âme de notre héros reposer en paix. Enfin bon blablablabla, tout ça pour dire qu'on va encore en mettre plein la tronche à une horde d'ennemis fous furieux.
Les habitués ne vont pas être très surpris par Battle Out Of Hell. Tout comme le jeu de base, son charme repose sur une action effroyablement rapide et une diversité du level design et de l'ambiance renouvelée à chaque niveau. D'ailleurs, les créatifs se sont bien lâchés pour nous servir des maps à la grande classe. Très rapidement, on goûtera à une bonne dose de folie douce malsaine avec l'arrivée dans un abominable orphelinat rempli de gosses démoniaques. Suivra ensuite le niveau de la fête foraine, un pur délire qui a tout du tableau de ce à quoi pourrait ressembler une fête en enfer, le tout avec ses petites lumières et sa musique légère et joyeuse. Et ainsi de suite. Mais malgré cette variété, on trouvera néanmoins quelques passages moins inspirés ou peut-être trop exploités. Le tour sur les montagnes russes de la fête foraine justement, aussi fun soit-il, aurait mérité d'être raccourci.
Bien sûr, cette diversité d'ambiance qui fait tout la charme du jeu et lui évite de sombrer dans une pénible répétitivité s'accompagne d'un character design tout aussi créatif. On a droit à toutes sortes de nouveaux ennemis travaillés et complètement barjots. En revanche, du côté des armes, on est resté simple chez People Can Fly, seulement 2 nouveaux outils à trancher du démon. Le premier est une variante du lance-pieux qui projette de petites barres à mines. Il fera également office de fusil de snipe et vous devinez donc que certains niveaux contiendront de vastes étendues sur lesquelles vous pourrez employer cette fonctionnalité. La chose n'est pas forcément très heureuse et même si on est loin des séances de snipe d'un jeu tactique, on y trouve une cassure du rythme habituel du jeu. Et on ne peut pas dire qu'il s'agisse là de ce qu'il y a de plus passionnant à faire dans Battle Out Of Hell. La seconde arme inédite est une mitrailleuse couplée à un lance-flammes, et c'est toujours très drôle ce genre de jouet.
L'add-on nous permet donc de retrouver tout ce qu'on aimait (ou pas) dans Painkiller, une action haletante et un délire visuel constant. Mais tout n'est pas rose, à commencer par la durée de vie de la galette qui n'excède pas les 5 ou 6 heures. On pardonnera ce détail en signalant que Battle Out Of Hell est vendu à un prix dérisoire de 20 euros. Autre ennui qui en revanche est franchement énervant, rien n'est venu nous débarrasser d'un problème déjà pénible dans Painkiller, les ennemis perdus. Vous n'êtes pas sans savoir que pour débloquer un accès, il faut en premier lieu avoir accompli un ménage complet de la moindre vilaine bête. Seulement ces idiots ont toujours cette fâcheuse manie de se bloquer dans un mur ou de disparaître dieu sait où, vous laissant bloqué et sans autre choix que de partir à leur recherche, ou pire, de recharger une partie. Il est vraiment regrettable de renouer avec ce bug de pathfinding handicapant. Encore un petit regret, les boss gigantesques qui ont quasiment disparu au profit d'adversaires bien moins colossaux.
On ne se quittera pas sans un mot du multijoueur. Extrêmement faiblard à ce niveau, Painkiller gagne avec cet add-on 2 nouveaux modes un CTF et un mode Last Man Standing. Un petit plus bienvenu accompagné de nouvelles cartes. Mais pas de quoi concurrencer le jeu en solo qui reste la meilleure partie du titre.
- Graphismes18/20
Visuellement le jeu a toujours autant de style et de charisme grâce à un design qui se renouvelle à chaque niveau et qui témoigne d'un sacré boulot de la part des concepteurs graphiques chez People Can Fly. Techniquement, on reste au niveau de Painkiller, c'est donc excellent.
- Jouabilité16/20
Aucune véritable nouveauté en termes de gameplay dans cet add-on qui mise surtout sur l'apport de nouvelles cartes et qui prolonge simplement le jeu de base. Mais on retrouve toutes les qualités de Painkiller et pour le prix, on peut s'estimer tout à fait satisfait malgré une ou deux séquences moins réussies que d'autres.
- Durée de vie9/20
Ouille, avec des niveaux qui se bouclent en 15 à 30 minutes, la durée de vie de l'add-on est vraiment minuscule. Son prix aide à ne pas s'arrêter sur ce problème.
- Bande son16/20
Composante essentielle de l'ambiance, la bande-son assure son rôle à merveille, que ce soit au niveau des effets ou des thèmes musicaux.
- Scénario/
People Can Fly nous sert un add-on bien court et qui aurait pu corriger quelques défauts de-ci, de-là mais pour tout fan de Painkiller avec un prix aussi attractif, on ne voit pas pourquoi on se priverait de ces 10 nouvelles missions vraiment de bonne qualité. Bon, sur ce je vous quitte, c'est l'heure de mon cachet. D'ailleurs, vu que je viens d'éternuer 2 fois, vous serez gentils de me dire à "tes souhaits" et à "tes amours".