Basé dans un univers cartoon à l'histoire pas vraiment suffisamment passionnante pour que j'use les touches de mon clavier neuf à vous en parler, Future Tactics : The Uprising reprend à sa sauce les ingrédients du jeu de tactique au tour par tour, mais dans une interprétation simple et accessible, lui conférant un côté Worms 3D. Rien de bien compliqué dans tout ça donc. Chaque équipe joue à son tour, optant pour diverses actions, parmi lesquelles on trouvera le déplacement, le tir ou des actes passifs de soin, protection ou repos.

Optant pour une approche abordable, les actions ne se gèrent pas par le biais de points mais d'une manière fluide et plus naturelle. Pour vous déplacer, il suffira de se diriger au sein d'un périmètre plus ou moins vaste. C'est là que l'on commencera à rencontrer les premières difficultés. "Déjà ?" Oui, oui, ça fait peur pour la suite n'est-ce pas ? Donc ici, on dit bienvenue à la caméra qui se gère au clavier. Après tout, c'est vrai ça, pourquoi s'encombrer avec la souris, au diable les convenances, faisons fi des normes et ensemble clamons haut et fort : non aux accessoires qui rendent la vie plus facile. Donc, gérer la caméra est un calvaire, si on veut résumer. J'en profite pour signaler la gestion calamiteuse des commandes en général. Si vous n'avez pas de pad, point de salut. Par défaut, le jeu propose de contrôler la focale avec le quatuor ZQDW et les déplacements avec le pavé numérique. Bon, allez savoir pourquoi, dans le jeu on se retrouve à se diriger avec le pavé numérique pour certaines directions et avec le pavé directionnel pour d'autres. En essayant sans succès d'arranger les choses, on peut au passage admirer les jolies zones de texte du menu qui ne rentrent même pas dans l'écran et débordent comme mon dernier coloriage. Bravo les gars !

Bon, une fois qu'on a bougé, il reste à faire feu et alors là on rigole, enfin les deux premières fois, après on a juste un rictus nerveux collé sur le coin des lèvres. Pour tirer, le jeu passe en vue subjective et affiche un viseur. Bon, toujours aussi révolutionnaires et ravacholes jusqu'au bout des ongles, les développeurs n'ont pas, là non plus, jugé utile d'avoir recours au mulot. Donc, paf, direction le pad. Et là, stupeur, angoisse et horreur se mêlent dans un cocktail d'effroi frappé, le viseur s'agite dans tous les sens comme une salamandre épileptique sous acide. Il est impossible de le stabiliser sans déclencher la phase de tir. Dans son test console, le breton Logan disait : "J'imagine que cela à été pensé dans le but de rendre plus difficile le shoot". Moi j'imagine surtout que ça n'a pas été pensé tout court. A part être insupportable, ça n'a aucune utilité. Du coup, c'est bien simple, c'est parfaitement injouable. Et quand on conjugue ça avec les problèmes de caméra, on obtient un sacré duo. On galère pour faire des choses toutes bêtes, on a du mal à évaluer les distances, les obstacles et surtout si on est ou pas à l'abri d'une attaque.

De plus le jeu est particulièrement mal conçu, ce qu'il doit notamment à l'apparition régulière de nouveaux ennemis, apparition imprévisible et hautement contradictoire avec la notion d'anticipation pourtant fondamentale dans un jeu de tactique, même simpliste. Quand on se retrouve d'un coup d'un seul avec un nouvel ennemi à 3 pas du personnage, on peut faire une croix sur la belle tactique qu'on avait mise au point. Voire, mourir comme un idiot. Avec tout ça, ce qui est censé être un soft plutôt enfantin devient un jeu franchement dur. De toutes façon, quand on voit le doigté et la patience qu'il faut pour simplement aligner le viseur... moi j'imposerai jamais une chose pareille à un enfant. Même à la pire des pestes.

On arrive à un nouveau stade de cette descente aux enfers, la qualité technique. Le terme qualité étant à prendre au sens qualitatif, soyons clairs, parce que des qualités on n'en voit pas l'ombre de la trace de la queue ici. Le design cartoon est assez banal et surtout, la 3D est d'un niveau lamentable avec des personnages et des environnements qui se voudraient rondouillards mais qui ont bien du mal à dissimuler leurs polygones anguleux. Le jeu est bien évidemment truffé de bugs, histoire d'être certain de nous sortir la totale pour se faire haïr. Alors oui, il y a un potentiel ludique certain derrière tout ce tas de saleté, mais le tas est si haut qu'on aperçoit même plus le côté fun du jeu. En 1 mot : oubliez.