Prenez un globe terrestre et choisissez un point au hasard sur la sphère. Supposons que vous êtes à la tête du pays que vous venez de désigner et que vous avez tout pouvoir pour diriger votre territoire comme vous l'entendez. Que ferez-vous ? Tenterez-vous de redresser l'économie de votre pays pour essayer de consolider vos alliances avec la nation voisine ou bien développerez-vous la recherche militaire pour déclarer la guerre à vos ennemis ? Dans SuperPower 2, vous êtes le maître du monde et seules les limites de votre imagination détermineront la portée de vos ambitions.

Le principe de SuperPower 2 n'est d'ailleurs pas sans rappeler le film WarGames, qui date de 1983, où un jeune homme provoque une guerre mondiale en croyant jouer à un simple jeu vidéo. Les possibilités offertes dans le titre de GolemLabs n'en sont pas si éloignées, et je ne peux m'empêcher de penser que le petit programme Joshua qui se lance en même temps que le jeu n'est autre qu'un clin d'oeil au super ordinateur de WarGames qui portait justement ce nom-là. Mais peu importe, ce qui compte, c'est qu'en matière de stratégie géopolitique, SuperPower 2 met la barre très haut. Que vous jouiez librement en mode personnalisé ou que vous tentiez de mener à bien l'un des scénarios proposés, les possibilités qui vous sont offertes en matière de gestion politique, militaire et économique sont plutôt consistantes. Ca tombe bien, puisque vous allez devoir impérativement gérer ces trois aspects du jeu. Notez que les informations qui entrent en compte sont des données réelles issues de la CIA, des Nations Unies et de l'armée.

Les conséquences qui émanent de l'invasion d'un pays ennemi n'impliquent pas seulement d'assurer un contrôle militaire sur ce territoire. Il s'agit également de maîtriser les implications politiques en promulguant un traité d'annexion, sachant que pendant ce laps de temps d'autres pays vont tenter de libérer les régions occupées. Si l'on vous demande d'améliorer la santé économique d'un pays, vous devrez gérer les taux d'inflation, augmenter le PIB et la production des ressources, réduire le chômage et le niveau de corruption. Heureusement, pour chaque mission proposée, on vous révèlera un certain nombre d'indices pour vous permettre de savoir comment aborder le problème et quelle stratégie mettre en place. Les objectifs varient bien évidemment en fonction de la situation du pays que vous contrôlez et de ses ambitions prioritaires. Autant vous dire que la dimension stratégique est assez conséquente.

On a en tout cas plaisir à constater que les développeurs ont fait un réel effort pour rendre leur titre plus attractif et moins austère que pour le premier volet. L'interface regorge toujours autant de menus et de sous-menus, mais leur classement ainsi que le système de couleurs qui intervient pour mettre en évidence différents aspects sur les cartes thématiques accentuent considérablement la lisibilité du jeu. On joue désormais sur une carte en 3D où l'on peut faire tourner le globe terrestre comme on le souhaite. La mini map permet d'accéder instantanément à n'importe quel point du globe et le niveau de zoom est impressionnant. De plus, on peut maintenant assister aux batailles en temps réel, simplement en zoomant sur les points chauds. Certes, ça n'est pas très impressionnant à voir, mais c'est plus parlant pour suivre les conflits et observer si les opérations se déroulent comme prévu.

Avec 193 pays qu'il est possible de gérer, vous imaginez bien que les unités produites sont plutôt nombreuses. Il suffit d'améliorer la recherche militaire pour renforcer ses troupes dans les domaines de son choix, tout en gardant un oeil sur ses finances. Le résultat de votre macro-gestion pourra amener des conséquences diverses : signature d'un traité, formation d'une alliance, ou même déclenchement d'une guerre nucléaire. On peut mener à bien des actions clandestines, comme le sabotage, l'espionnage ou le terrorisme, mais il faudra en assumer les implications. Je préfère vous dire qu'on est loin d'avoir évoqué toutes les possibilités du jeu, ce qui est plutôt rassurant. Malgré tout, on peut reprocher le manque de scénarios proposés. Un problème compensé toutefois par la possibilité de créer une infinité de parties personnalisées, et de participer à des confrontations jusqu'à 32 joueurs sur internet.

Maintenant, il est clair que les rêveurs et les pacifistes resteront perplexes devant cette vision réaliste des plans diplomatiques qui régissent les conflits modernes. Les avions de chasse n'ont certes pas l'élégance d'une hirondelle en vol, mais leur utilité est de toute autre sorte. Alors s'il est vain de chercher un soupçon de poésie dans un titre comme SuperPower 2, les froids calculateurs et autres génies diplomatiques y trouveront tout de même de quoi tester l'efficacité des plans de conquête qui germent dans leur cerveau en ébullition.