Comme chaque année, les films de Noël se pressent dans les salles de cinéma mais aussi sur console, histoire de bien ratisser large. Et comme chaque année, on a donc droit à des adaptations moisies. Là en l'occurrence, THQ fait très fort dans la catégorie navet.
Et voilà, Noël approche et avec lui, une horde de films remplis de bonheur écoeurant et de festivités carillonnées où on vous dit quand être joyeux et quand faire la fête. Ouais youpi !! V'là le gros joufflu, paix sur terre aux hommes de bonne volonté, blabla, enfin vous voyez quoi... Oui je suis un vieil aigri et je vous dis zut, en même temps je suis pas aidé non plus, quand on me colle un jeu de Noël de ce calibre, on risque pas de me donner goût à la Saint Santa Klaus.
Basé sur le film d'animation du même nom dans lequel "joue" Tom Hanks, le Pôle Express sur GBA est un sérieux challenger pour le titre de jeu de plates-formes le plus creux qui soit. C'est simple, je sais à peine comment en parler de cette véritable ode lyrique à la platitude. En gros, le jeu consiste à traverser le train en sautant sur des tas de bagages et en évitant des obstacles. Portes qui claquent, objets mobiles divers et jets de flammes ou de vapeur qui sortent d'on ne sait trop où. Tout ça pour collecter 3 grelots afin de pouvoir ouvrir la porte en fin de niveau. C'est plat, mais plat, vous pouvez pas imaginer. Tenez, c'en est à un point tel que si le jeu continue à s'aplatir il va devenir concave et finalement se retourner sur lui-même. Ca va être spectaculaire attention, protégez vos yeux.
Alors pour tenter de se montrer original et diversifié, Le Pôle Express intercale des phases de jeu censément palpitantes entre deux traversées léthargiques. Faire du ski sur le toit du train ou enfiler les aiguillages sont deux exemples qui ne témoignent que d'un fait : la seule chose qui me fasse palpiter dans tout ça, c'est la perspective d'éteindre la console pour faire la sieste. Techniquement, on ne sera pas le moins du monde étonné de constater qu'il n'y a pas grand-chose à voir. Certes, les décors sont assez fins et colorés, mais totalement morts. Le plus gênant à ce niveau étant le parfait manque de fluidité du jeu, l'animation est poussive, lente et saccadée, rendant le soft encore plus soporifique. Mais ce qui choque en premier lieu reste le personnage en lui-même. Modélisé avec à peu près autant de soin qu'un lemming il y a 10 ans, il pousse le vice jusqu'à être animé à l'arrache, avec des mouvemente mal décomposés, lui donnant une démarche totalement raide. En d'autres termes, si le Pôle Express sur GBA était un être humain, ce serait le genre mal gaulé, boiteux, qui s'habille comme un sac et s'avère triste comme un bonnet de nuit en pilou gris.
- Graphismes10/20
Les décors, bien qu'assez fins, sont redondants et manquent de vie. Le personnage est animé avec paresse et modélisé avec autant d'entrain.
- Jouabilité4/20
Les commandes répondent avec du retard, le gameplay est mou comme une chique en plus d'être plat comme une poêle à crêpe trop neuve.
- Durée de vie9/20
Le niveau de difficulté destine clairement le jeu aux très, très jeunes joueurs, et on avance dans le jeu à la vitesse d'un TGV.
- Bande son7/20
Un thème unique qui se décline sous diverses variations toutes aussi fades les unes que les autres. Décidément, rien à sauver dans tout ça.
- Scénario/
Le Pôle Express atteint des sommets d'ennui sur lesquels aucun oiseau ne pourra jamais bâtir son nid sous peine de se voir pris d'une violente mélancolie. Creux au possible, peu maniable et d'une banalité totale, cette adaptation GBA du film est à éviter à tout prix.