S'il est une série qui représente dignement les couleurs du catch US sur console, c'est bien la série Smackdown ! A l'inverse, s'il en est une qui n'a toujours pas réussi à faire ses preuves, c'est Raw. Lorsque les deux se rencontrent, ça provoque forcément un clash dont nous sommes aujourd'hui les témoins privilégiés.
Quand on voit le gouffre qui les sépare, on ne peut être qu'étonné de constater que les deux séries Smackdown! et Raw sont éditées par THQ. Toujours plus complète, plus soignée et plus intuitive, la série Smackdown! est logiquement devenue la référence de catch au fil de ses cinq épisodes passés. Elle remonte aujourd'hui sur le ring pour filer une bonne leçon à sa petite soeur Raw et lui montrer qu'elle n'est pas au top pour rien. Depuis quelques temps, THQ nous sort un épisode par an, ce qui veut dire que par rapport au précédent volet, il ne faut pas s'attendre à des tonnes et des tonnes d'améliorations. Il y en a quelques unes, évidemment, mais globalement, la série ne connaît pas un bond aussi énorme que l'année dernière avec la sortie de Here Comes The Pain.
Le mode Saison est certainement le mode qui connaît le plus de bouleversements. On se souvient que les volets précédents nous permettaient des balades dans les vestiaires afin de tailler le bout de gras avec d'autres catcheurs ou les provoquer à l'abri des regards indiscrets. Dans Smakdown! Vs Raw, on ne retrouve pas vraiment cette liberté. Le "scénario" se met en place directement, sans nous donner jamais l'occasion d'inspecter les lieux. On suit les conversations et on décide du dénouement de la discussion, c'est à peu près tout. Dommage. En contre-partie, tous les catcheurs sont doublés par leurs doubles réels. Si tout le monde s'exprime de vive voix (en anglais), votre propre catcheur reste quant à lui étrangement muet. Il faut simplement suivre ses lignes de texte à l'écran (évidemment aussi en anglais). Ceux qui réclamaient un doublage ont visiblement été entendus, il aurait simplement été souhaitable que le doublage en question soit plus soigné. Les voix sont souvent noyées sous une reverb gênante, et puis bon, les catcheurs ne sont pas non plus réputés pour leur jeu d'acteur...
Si plusieurs choix doivent être faits durant le mode Saison, l'histoire reste grosso modo la même, avec peu de fins différentes. Malgré tout, les choix se montrent cruciaux pour définir la personnalité de notre personnage. Effectivement, le jeu introduit une nouvelle donne pendant les matches. Selon notre loyauté ou au contraire notre goût pour l'interdit, on se voit affublé d'une nouvelle jauge à remplir. Si on a décidé de se la jouer fourbe, la jauge réagira aux prises non réglementaires que l'on peut déclencher. Par exemple, si vous retenez trop longtemps une prise alors que l'arbitre vous a déjà demandé de lâcher, vous ferez monter la jauge. A l'inverse, si vous êtes clean, le niveau de la jauge grimpera suite à toutes les attaques régulières que vous pourrez mener. Une fois plein, ce compteur permet de déclencher un mouvement spécial pour les tricheurs ou une sorte d'état de grâce pour ceux qui combattent à la régulière. Cette once de tactique est la bienvenue dans les combats et ne demande qu'à être développée dans les prochains volets de la franchise. Sur le ring, ce choix Clean / Dirty n'est la seule nouveauté. On trouve aussi plusieurs types de "mini-jeux" qui se déclenchent en plein match. Ils interviennent à des moments clés mais ne sont jamais trop intrusifs. Il s'agit par exemple d'appuyer le plus rapidement sur la touche indiquée ou de faire monter une jauge de puissance avant d'asséner un coup. Pour les Divas, il y a aussi un nouveau système de fessées bien humiliant.
Pour le reste, on se retrouve avec le système de prises et d'attaques de Here Comes The Pain, très bon au demeurant. Il n'y a donc pas à s'en faire concernant l'aspect combat, la série conserve son niveau de qualité qu'on lui connaît. Elle conserve également sa tonne de modes de jeu en solo ou en multi, avec ou sans manager. De l'Elimination Chamber, au Royal Rumble, en passant par Hell In A Cell ou First To Blood, tout est là avec en prime un nouveau mode : Parking Lot Brawl. Il s'agit ici de se battre sur un parking et d'envoyer son adversaire sur les voitures pour les détruire. Les amateurs des Divas n'ont pas été oubliés, les combats entre filles sont toujours là, notamment au travers du mode "spécial pervers" Bra And Panties (soutien-gorge et petites culottes dans le texte).
Cet épisode est aussi l'occasion de défier son petit monde online. Pour la première fois, THQ propose de se connecter pour jouer à distance contre d'autres personnes que son petit frère. Malheureusement, les modes online sont ultra limités et se contentent de deux sortes de matches : un contre un et Bra And Panties. Face à la déferlante de modes dans le jeu offline, on peut trouver ça un peu mesquin.
Reste que malgré tous les petits défauts qu'on peut trouver ça et là, Smackdown! Vs Raw est un excellent jeu de catch. La déception que l'on affiche vis à vis de certains points n'est qu'une réaction face à tout ce que l'on avait pu découvrir de neuf dans le volet précédent. Car il ne faut pas se leurrer, on peut regretter que le mode histoire soit plus dirigiste ou que le casting des stars soit plus restreint (seulement une quarantaine de catcheurs), il n'en reste pas moins que le titre a de multiples qualités que ne manqueront pas d'apprécier les fanas de ce sport-spectacle. Je pense par exemple à l'éditeur de catcheurs, de PPV, de poses, d'équipes et même de ceintures ! Un régal pour le connaisseur.
- Graphismes16/20
Même si on rechigne encore devant quelques bugs graphiques (cheveux qui passent au travers des épaules, collisions approximatives...), Smackdown! Vs Raw affiche une galerie de visages très détaillés. on peut reconnaître chaque catcheur dès sa première apparition. Les rings sont aussi très appréciables avec les effets pyrotechniques qui se mettent en marche à l'entrée des combattants et le public qui brandit des pancartes pour encourager son personnage favori.
- Jouabilité17/20
Peu de changements par rapport à Here Comes The Pain sont à signaler. Le système de prises et de garde est le même, tout comme celui pour les coups. On peut définir la personnalité de son catcheur ce qui fait apparaître une jauge à remplir. Pour les Divas, il y a aussi une option servant à donner la fessée à sa rivale, cette fonction n'est possible qu'en mode Bra And Panties.
- Durée de vie16/20
Les modes de jeu sont très nombreux et brassent indifféremment le multi et le solo. Il y a donc de quoi faire d'autant que plusieurs bonus sont à acheter avec l'argent gagné dans le mode saison ou dans les différents challenges proposés.
- Bande son14/20
Pour qui aime le métal, la bande-son est un véritable régal pour les oreilles. Concernant les voix, c'est moins réjouissant puisque même si tous les catcheurs sont doublés, la qualité n'est pas au rendez-vous. Mal interprétés, les dialogues sont aussi noyés sous un effet donnant l'impression qu'ils ont été enregistrés dans une salle totalement vide.
- Scénario/
-
La série Smackdown! nous prouve une nouvelle fois qu'elle domine le catch virtuel. Même si la claque n'est pas aussi grande qu'avec le dernier épisode, le fond du jeu parvient facilement à nous convaincre que s'il ne fallait qu'un seul jeu de catch, ce serait probablement celui-là.