En tant qu'androïde plus ultra que perfectionné, Gadget est voué à combattre le crime durant des lustres. Empoté, un peu idiot, moins impressionnant que Robocop, la création de Jean Chalopin bénéficie malgré tout d'une grande notoriété chez les papys nostalgiques et les plus jeunes, lesquels ont pu redécouvrir le show au travers d'une toute nouvelle série. C'est d'ailleurs cette dernière, Gadget & Gadgetinis, qui sert de support au titre qui nous intéresse aujourd'hui, avant tout destiné à nos têtes blondes qui sont censées nous êtres chères...
Faisant suite à la la série des années 80, Gadget et les Gadgetinis se la joue Nouvelles technologies en y introduisant une bonne grosse louche de robots, représentés par les petits "neveux" cybernétiques de Gadget et répondant au nom de Gadgetinis. Exit Finot, le chien dévoué et débrouillard de Sophie et bonjour les petits androïdes surpuissants. Alors que la série évolue avec son temps, le dessin animé s'adresse toujours aux petits n'enfants désireux de rigoler un bon coup devant les péripéties loufoques du flic le plus gaffeur de tous les temps, ex aequo avec l'inspecteur Clouzot. On pouvait donc se douter que l'adaptation vidéoludique reprendrait le même concept en y insufflant une nouvelle dimension faite de 3D, de plates-formes, d'action et d'humour. Mais si l'atmosphère de la série transparaît bien dans le jeu, les développeurs semblent avoir oublié en chemin à qui ils s'adressaient, le gameplay étant sujet à bien des malheurs, tout comme la durée de vie bien maigrichonne.
Jetons un oeil à la notice explicative pour voir de quoi il en retourne...mon dieu que vois-je ? Aux quatre coins du monde, les gens deviennent fous et la panique gagne la terre entière. Cet étrange phénomène semble dû à un gaz créé par le docteur Mad, l'ennemi juré de Gadget. Ce dernier va ainsi devoir détruire les laboratoires où est fabriqué ce gaz. Pour l'aider, il pourra compter sur le soutien de sa nièce Sophie et des Gadgetinis, Diget et Fidget. Le scénario n'étant là que pour amener une trame susceptible de faire avancer l'histoire et par la-même le joueur dans les niveaux, passons rapidement sur le titre en lui-même. Considéré comme un jeu de plates-formes, vous devrez sauter toutes les dix secondes afin de progresser, envoyer balader vos ennemis grâce à vos pouvoirs ou récupérer des items disséminés tout au long des stages. De plus, Diget et Fidget viendront parfois vous voler la vedette au travers de petites phases de tirs, dans lesquelles vous devrez aligner les hommes de Mad qui vous chargeront sans réfléchir.
Le sujet étant propice à une tel genre de jeu, on ne pourra qu'être désappointé devant les nombreux défauts du titre. Premièrement la durée de vie est bien mince vu que le jeu est composé de 4 petits niveaux qu'on bouclera en une matinée. Chacun des niveaux est constitué de plusieurs chapitres mais vu que les items de soins sont légion, tout comme les vies supplémentaires à récupérer, le joueur terminera d'une traite l'aventure, un peu embêtant même pour un titre destiné aux enfants qu'on nous vend 20 euros. Ensuite, un autre souci vient de la gestion de la caméra qui est pénible à plus d'un titre. Alors que l'objectif se placera derrière vous dans la majeure partie des cas, il est énervant de constater que si vous avez par exemple l'idée de revenir en arrière, Gadget sera alors de face, le chemin s'ouvrant devant vous étant alors masqué. Vous devrez donc repositionner la caméra manuellement en la faisant tourner ou en optant pour un repositionnement automatique. Dommage qu'on se retrouve souvent dans ce genre de situation, ceci devenant vite lourd. On pourra aussi reprocher une certaine lenteur dans les déplacements de notre inspecteur préféré. De plus, il est idiot de voir que le jeu nous oblige à utiliser un gadget bien précis afin d'avancer. Je prendrai l'exemple du second niveau où vous vous retrouvez face à un précipice. A ce stade, on pensera mettre à profit l'hélicoptère pour atterrir sur le promontoire qui nous fait face mais il n'en est rien. Vous devrez en effet sortir votre ventouse pour vous accrocher sur une plate-forme volante puis sauter de l'autre coté. Après, hormis ces défauts, le jeu demeure assez plaisant à parcourir, d'autant que plusieurs bonnes idées sont là pour simplifier la vie du joueur.
Prenons les pouvoirs de Gadget qui, au nombre de 10, vous seront indispensables pour venir à bout de vos adversaires ou tout simplement pour accéder à des endroits a priori trop lointains. Pour ce qui est de votre panoplie vous trouverez des poings et des jambes extensibles, votre gogo-gadgeto hélicoptère, des chaussures magnétiques pour se fixer à une plate-forme lorsque celle-ci se retourne, ou encore des ventouses qui ont à peu près le même effet que le gadget évoqué plus avant. Ensuite, votre parapluie vous servira à planer, l'imperméable vous permettra de renvoyer des projectiles et vous pourrez également utiliser de jumelles et d'un revolver à chewing-gums. Pour vous familiariser avec votre panoplie d'agent secret, vous rentrerez souvent en contact avec Sophie, grâce à votre communicator, votre gentille nièce vous renseignant sur l'utilisation de tel ou tel gagdet. Comme je le précisais plus haut, les Gadgetinis interviendront également mais le tout s'arrêtera à des séances de tirs où vos neveux pourront user d'un pistolet laser ou de lance-missiles afin de venir à bout des ennemis qui vous barreront la route. Enfin, Gadget devra ramasser 300 poings ou 300 tournevis afin d'améliorer la puissance de ses coups ou bien récupérer automatiquement de l'énergie, une réparation s'enclenchant automatiquement si l'énergie de l'inspecteur venait à être trop faible.
Techniquement, on pouvait tout de même s'attendre à mieux. Non pas que le design ne soit pas respectueux de celui de la série, mais c'est plutôt le faible nombre d'ennemis (deux ou trois par niveau) qui fait peur. De plus les décors deviennent vite redondants au sein d'un même environnement. Vous pourrez cependant voyager entre Las-Vegas, la Chine, l'agence de la WOMP où travaille Gadget et bien sûr la base du docteur Gang. Graphisme en 3D, teinté d'un très léger cel-shading, le rendu visuel n'est pas si vilain que ça mais les lieux visités sont bien trop vides pour satisfaire. Heureusement que chaque fin de niveau sera marquée par la confrontation avec un boss qui demandera une technique particulière pour être vaincu. En ce qui concerne la bande-son, il est heureux de constater que le soft profite d'un doublage français assez bien rendu. En contrepartie, les musiques gavent très vite et plusieurs bugs sonores sont à signaler, notamment quand on frappe les ennemis, ce geste ne s'accompagnant pas toujours d'un son. Gagdet & Gadgetinis n'est pas un jeu qui doit avoir honte de ce qu'il est mais nonobstant son faible prix et son orientation "jeune public", on ne peut que lui reprocher sa longévité toute relative et des problèmes de gameplay un peu agaçants. Ceci dit, si vous aimez la série, ou à plus large échelle la création de monsieur Chalopin, vous devriez pouvoir vous laisser porter par un titre certes moyen mais qui conserve malgré tout une ambiance conviviale.
- Graphismes9/20
Quatre environnements un peu vides malgré la présence de couleurs flashy. Le style graphique est assez proche de celui du dessin animé mais les ennemis sont malheureusement en petit nombre puisque seuls 2 ou 3 types d'adversaires différents sont présents par niveau. On aurait aussi aimé un peu plus de diversité dans les pièges. Par contre la dizaine de gadgets qui constitue votre panoplie d'agent secret est bien rendue et qui plus est fort utile.
- Jouabilité10/20
L'utilisation de vos gadgets est aisée car très assistée. Par exemple lorsque vous utiliserez votre gogo-gadgeto hélicoptère, vous n'aurez qu'à appuyer sur un bouton pour choisir votre destination puis valider pour vous y rendre. La gestion de la caméra souffre aussi de petits défauts, ce qui rend fastidieux certains sauts. Enfin, l'IA des ennemis est plus que moyenne, surtout à partir du deuxième niveau où ils ne vous attaquent quasiment jamais !
- Durée de vie6/20
4 niveaux composés de plusieurs chapitres qu'on finira en une matinée. Les items d'énergie sont nombreux, vos crédits également et la difficulté du titre se résume à obtenir les 300 gants de boxe et tournevis pour améliorer votre puissance.
- Bande son9/20
Un doublage français pas si mal que ça, des musiques vite saoulantes et des bruitages cartoonesques qui pointent parfois aux abonnés absents. On a entendu mieux.
- Scénario/
Ne contestant nullement le fait que le jeu soit à destination des plus petits, il est de plus en plus fréquent que ce type de production dispose d'une durée de vie réduite et d'une réalisation approximative. C'est un peu le cas de ce Gadget & Gadgetinis qui reste tout de même fidèle à l'anime et vous octroiera quelques passages sympathiques à découvrir. Cependant il aurait fallu trois ou quatre niveaux de plus, une réalisation plus affirmée et un intérêt un peu plus poussé par le biais de situations variées pour étancher notre soif vidéoludique.