Le succès de Fire Departement à la fin de l'année 2003 appelait évidemment une suite. C'est aujourd'hui chose faite avec un second volet plus riche qui tente de corriger les erreurs de son aîné (durée de vie trop courte, absence de mode multijoueur...). C'est donc avec un a priori plutôt positif que je suis monté dans mon beau camion rouge pour aller secourir la veuve et l'orphelin dans ce jeu de stratégie brûlant (oui je sais, elle était facile).
Pour les rares personnes qui ont passé l'automne 2003 piégé dans une grotte et qui ne connaissent donc pas encore le principe des jeux Fire Department, rappelons-le brièvement. Comme le titre le laisse penser, il s'agit bien de contrôler les soldats du feu et de leur donner des ordres pour accomplir différents objectifs (sauvetage de victime, extinction d'incendies...). A la manière d'un STR, vous disposez d'un certain nombre d'unités terrestres (camions, sapeurs, médecins...), mais aussi, et c'est une des nouveautés de ce deuxième opus, aériennes (hélicoptères bombardiers d'eau, Canadair...) pour remplir les missions qui vous sont confiées. Evidemment, chaque unité a ses spécificités, et il faut donc utiliser au mieux les compétences de chacune pour réussir. Dans FD2, grâce aux différents renforts qui vous seront accordés au cours de la partie, il est possible de contrôler jusqu'à 40 pompiers et 10 véhicules d'intervention simultanément.
Evidemment, pour planifier une véritable stratégie d'attaque, il est possible d'utiliser la pause active et c'est d'ailleurs absolument indispensable car le challenge est déjà très important dans le niveau de difficulté le plus faible. Certains niveaux du jeu sont d'une taille trois à quatre fois plus importante qu'auparavant et on remercie les développeurs d'avoir ajouté une carte permettant de voir les lieux. C'est vraiment très utile et c'était l'une des options qui manquait cruellement dans le premier volet. Les objectifs aussi sont plus variés grâce à la présence de formes de feu différentes. Outre l'incendie classique de type A, on retrouve les feux de classe B (hydrocarbures...), C (d'origine électrique) et D (métallique). Si vous utilisez de l'eau sur un feu de classe C, cela n'aura qu'une seule conséquence : l'électrocution du pompier qui tient la lance. Bref, il faut tenir compte du type de feu avant d'agir. La variété des unités est aussi plus importante que dans le premier volet et certaines missions réclament l'utilisation de types d'unités très particulières comme les spécialistes en produits toxiques, en désincarcération et il y a même des groupes cynophiles, c'est-à-dire des secours qui se servent de chiens pour localiser des blessés sous des décombres.
Autre amélioration, il est désormais possible de sélectionner le type de comportement de chacune de vos unités. Ainsi, trois choix sont possibles : de passif où le pompier restera sur place pour remédier à tout départ de feu, à héroïque où il s'attaquera aux flammes au mépris du danger (qui a dit suicidaire ?). Hélas, l'intelligence artificielle est toujours aussi lacunaire. Les pompiers ne prennent absolument aucune initiative. Je prends un exemple : si un de vos hommes se trouve dans une pièce avec un blessé au sol, il ne tentera pas de l'évacuer si vous ne lui en donnez pas l'ordre ce qui témoigne d'un cruel manque d'autonomie. Il faut être constamment derrière eux. Ca passe encore lorsqu'on n'a que peu d'unités à diriger, mais lorsque tous les renforts sont là, ça devient vite pénible. De même, un pompier qui ne fait rien ne tentera pas d'aller aider ses collègues à éteindre l'incendie : il restera bêtement planté sur place attendant les ordres. Plus grave, lorsque vous avez envoyé un pompier ramener un blessé à l'ambulance, il ne reviendra pas de lui même sur les lieux de l'incendie, il faut lui en donner l'ordre. Affligeant !
Le pathfinding non plus n'est pas au point et il n'est pas rare de voir vos hommes choisir un chemin très dangereux pour se rendre à un endroit au lieu de contourner l'incendie. Il ne faut donc pas cliquer sur un lieu trop éloigné de leur position sous peine de voir les pompiers avoir du mal à le rejoindre même s'il est parfaitement accessible. Ces problèmes d'IA et de pathfinding sont d'autant plus regrettables que les réactions du feu sont, elles, très réalistes. On assiste ainsi à des embrasements lorsque la fumée s'accumule dans une pièce non ventilée, à des variations du sens du vent auxquelles il faut répondre rapidement par un redéploiement des effectifs... Le moteur de simulation de feu et de propagation est donc très réussi.
Mais l'une des nouveautés les plus visibles de Fire Department 2 c'est bien sûr la présence d'un mode multijoueur. Il est ainsi possible de jouer en coopératif jusqu'à 4 joueurs. Hélas, on regrette qu'il n'y ait pas de mode affrontement qui consisterait par exemple à ce que chaque joueur éteigne le plus vite possible un incendie sur une partie de carte. Mais bon, c'est déjà bien qu'il y ait un mode multi alors n'en demandons pas trop. Un effort aurait en revanche pu être fait pour mettre à disposition des joueurs un outil de recherche de parties sur internet du type GameSpy. En effet, dans FD2, il faut connaître le numéro IP du créateur de la partie pour la rejoindre ce qui oblige les joueurs à se donner au préalable rendez-vous (par le biais du forum officiel par exemple). Pas très pratique ! Bref, même si Fire Department 2 est bien meilleur que son prédécesseur (plus riche, plus long, un peu plus beau), ce n'est pas encore le hit escompté, la faute surtout à l'intelligence artificielle déficiente et au mode multijoueur sans option de recherche automatique de parties.
- Graphismes14/20
On remarque une petite amélioration graphique comparé au premier volet, mais il n'y a pas non plus de quoi s'extasier.
- Jouabilité14/20
Dans l'opus précédent, on regrettait l'absence d'une carte de chaque niveau. Et bien ce grief n'a plus lieu d'être puisqu'il y en a désormais une. En revanche, le principal point faible de Fire Department 1 : l'intelligence artificielle pose aussi problème dans ce nouveau jeu.
- Durée de vie13/20
Ce deuxième opus est un peu plus long que son prédécesseur grâce aux cartes plus vastes et un peu plus nombreuses (12 au lieu de 10). Le mode multijoueur apporte un petit plus au titre. Bref, la durée de vie est raisonnable sans plus.
- Bande son14/20
L'ambiance sonore, même si elle n'est pas exceptionnelle, est tout à fait honnête. Les bruitages sont crédibles.
- Scénario/
Que ce soit bien clair, Fire Department 2 est bien meilleur que son prédécesseur. Il y a de nouvelles unités, un mode multijoueur... Oui, mais voilà, l'effet de surprise ne joue plus et l'intelligence artificielle n'a pas assez progressé. Ainsi, on se retrouve à devoir dire à un pompier de secourir un blessé alors que celui-ci est juste à côté de lui... Mais malgré ça, le jeu intéressera quand même ceux qui ont aimé le premier volet et plus généralement les amateurs de STR qui préfèrent lutter contre les flammes que contre les trolls.