Time of Defiance est un jeu très original de par son principe. Il s'agit en effet d'un MMOSTR, un jeu de stratégie temps réel massivement multijoueur. La partie continue donc que vous soyez dans le jeu ou pas. Si le concept peut sembler intéressant de prime abord, on s'aperçoit très vite en jouant que le titre accumule les points faibles et ne justifie absolument pas que l'on dépense le moindre euro d'abonnement.
Et oui, car comme la plupart des MMORPG, ce MMOSTR est payant. Même si en achetant la boîte vous aurez droit à trois mois gratuits, il faudra ensuite mettre la main au porte-monnaie pour continuer à jouer. Et c'est bien là que le bât blesse. En effet, les qualités intrinsèques du jeu ne sont pas assez nombreuses pour justifier le paiement d'un abonnement. Déjà, graphiquement ce n'est vraiment pas ça. Vous n'avez qu'à voir les screens qui ornent ce test pour vous en convaincre : c'est moche. Les unités sont cubiques, les effets de lumière inexistants et les textures très peu détaillées. Et ce n'est pas l'ambiance sonore qui va relever le niveau car l'impression qui domine c'est le vide : pas de musiques et peu de bruitages. Bref, c'est le dépouillement sonore le plus complet.
Cette réalisation très décevante empêche d'apprécier l'univers du jeu qui semblait très sympathique. En fait, nous sommes sur le continent Nord de Nespanona. Chaque joueur est à la tête de son propre empire et doit conquérir le maximum d'îles possibles. Ces lieux sont très prisés car ce sont eux qui permettent d'avoir les ressources minières nécessaires à la construction d'édifices, à la fabrication d'unités ou à l'achat de matériel exotique du mystérieux Clan Huit, un puissant empire commercial. Lorsqu'on débute le jeu on ne dispose que de quelques unités de reconnaissance, de combat, de transport et d'une île qui constituera votre quartier général. Ce n'est qu'en explorant les territoires voisins que vous pourrez agrandir votre empire en prenant possession d'autres îles et ainsi devenir plus puissant. Et question taille de l'univers on est servi, puisque le jeu dispose d'une carte faisant environ 4000 x 4000 Kilomètres.
Bien évidemment, si une île que vous convoitez est déjà occupée par un autre joueur ennemi, il est possible de la lui prendre en envoyant vos vaisseaux de guerre détruire ses défenses. Hélas, les combats se révèlent assez peu intéressants à l'usage. Tout se fait quasiment automatiquement : vous définissez la stratégie d'ensemble de vos troupes (attaque de tous les vaisseaux ennemis, seulement des vaisseaux armés...) et vous attendez que la lutte s'achève. Le plus souvent c'est celui qui a les unités les plus puissantes et nombreuses qui gagne. L'aspect stratégique des batailles est donc réduit à sa plus simple expression. Le jeu ne tient ainsi pas compte des formations, des placements par rapport à l'adversaire...
La gestion tient une grande place dans le jeu. Il faut s'occuper des ressources de son empire, définir des routes de commerce pour lier les lieux de production aux lieux de consommation... Même si tout cela est assez complet, on remarque que le gameplay est vraiment à revoir. Ainsi, les déplacements sont vraiment trop lents ce qui, il faut bien l'avouer, aboutit souvent au fait qu'il faille attendre qu'une unité soit bâtie, qu'une autre soit arrivée à destination pour pouvoir faire ce à quoi on pensait au départ. Et comme il faut parfois patienter plusieurs dizaines de minutes il n'est pas rare que l'on ait oublié le pourquoi du déplacement effectué. Une interface poussée de gestion planifiée des tâches n'aurait pas été un luxe, parce qu'en l'état, c'est vraiment laborieux. Les développeurs sont visiblement conscients du problème puisqu'outre les différents chats accessibles à tout moment dans le jeu, on a aussi accès à des bars, sortes de chats thématiques où on peut discuter en attendant que vos unités daignent arriver à destination. Evidemment, dans les autres STR, une accélération du temps est disponible pour remédier aux problèmes des déplacements trop longs et des temps morts, mais dans Time of Defiance ce n'est pas le cas puisqu'il s'agit d'un jeu multi et que cette option aurait déphasé les joueurs qui ne joueraient alors plus à la même vitesse.
Les parties de Time of Defiance durent en général de 21 à 28 jours. Le jeu continue même si vous n'êtes pas connecté (votre récolte de ressources se poursuit, vos routes commerciales restent actives...). Mais vous pouvez aussi vous faire attaquer lorsque vous êtes absent, c'est pourquoi vous devez toujours veiller à avoir des tours de défense et des bâtiments de guerre prêts à la riposte. Ils agiront au mieux en votre absence. Le concept est donc original, mais la réalisation et le gameplay ne suivent pas. Ca aurait pu se pardonner pour un jeu sans abonnement, mais puisqu'il faut payer 7 Euros par mois, ça ne passe pas !
- Graphismes7/20
Time of Defiance vous propose de faire un bond dans le temps. Et pas dans le futur, mais bien dans le passé. En effet, les unités manquent cruellement de polygones, les effets de lumière sont risibles, bref, on est loin du standard actuel.
- Jouabilité10/20
Déjà, mieux vaut oublier le jeu si vous voulez avoir affaire à des combats intéressants. En effet, on a finalement que très peu de contrôle sur les vaisseaux qui se placent à leur guise. Le côté gestion aussi est lacunaire à cause d'un gameplay lourd, lent et peu pratique.
- Durée de vie10/20
Il n'y a que très peu de chances pour que vous vous abonniez au jeu au delà des trois mois gratuits. En effet, les parties sont très répétitives et l'ennui guette.
- Bande son8/20
Aucune musique n'est jouée pendant les parties et les bruitages sont minimalistes.
- Scénario/
Partant d'un principe original, Time of Defiance ne parvient cependant pas à convaincre totalement. Sa réalisation aussi bien graphique que sonore s'avère être très décevante et le gameplay mou, lent et peu pratique est propice à l'endormissement. De plus, les combats sont vraiment très ennuyeux puisqu'on ne fait que regarder les unités se tirer dessus sans véritablement agir pendant les batailles. Notre avis aurait pu être plus indulgent si le jeu ne réclamait pas un abonnement, mais là c'est très limite.