A peine un an après la sortie de Worms 3D, Team 17 a revu sa copie et nous invite à prendre part une nouvelle fois à des joutes féroces entre vers de terre. Si l'ensemble est loin d'avoir été complètement remanié, on découvre dans Worms Forts : Etat de Siege une nouvelle approche de la stratégie à la sauce Worms.
Le point de départ de Worms Forts : Etat de Siege est le suivant. Puisque les irréductibles vers de terre ne cesseront jamais de se taper dessus dans des joutes qui durent maintenant depuis une dizaine d'années, autant leur donner une raison de se battre. Voilà comment les développeurs en sont venus à mettre au point cet épisode particulier où les Worms ne s'entretuent plus seulement pour le plaisir, mais aussi pour défendre leur cité. En découle un mix entre le STR et la recette classique de Worms, où l'on peut voir pour la première fois ces chers vers de terre bâtir leur cité et la défendre au péril de leur vie.
Le soft reprend donc la base de Worms 3D, à savoir une transposition en trois dimensions des arènes de combat où l'on contrôle les vers à la troisième personne. On retrouve le système de jeu au tour par tour qui voit s'opposer plusieurs équipes de Worms ayant chacun la possibilité d'effectuer un certain nombre d'actions à chaque tour dans la limite du temps imparti. A cela vient donc se greffer la notion de construction de bâtiments, dans le but avoué d'édifier la forteresse la plus solide possible.
La campagne solo se déroule sur quatre époques différentes, toutes liées au contexte des sièges militaires, comme la Rome et la Grèce antique, l'Egypte et le Moyen-Age. Pour espérer vaincre son adversaire, il faut désormais commencer par ériger des défenses avant de partir à l'assaut de la forteresse ennemie. A partir d'une citadelle de base, il convient de construire des tours à des emplacements stratégiques symbolisés par des étoiles, dans le but de gagner le droit d'utiliser des armes de plus en plus redoutables. Rassurez-vous, nous ne sommes pas non plus dans un STR et le développement de la forteresse est limité. Les murailles se construisent automatiquement et les bâtiments disponibles ne sont pas extrêmement nombreux. On trouve tout de même une armurerie, un laboratoire, un hôpital, des tours, des donjons et des châteaux, entre autres. Une fois bâtis, il vous suffit d'y installer un ver pour qu'il acquiert de nouveaux types d'armements.
Bien sûr, les développeurs se sont une fois de plus lâchés au niveau des attaques disponibles dans le but de rendre le soft digne de l'humour décalé de la série. On peut catapulter des vieilles femmes, des hippopotames, des frigos, des canaris de 300 kilos ou des troupes de singes sur ses opposants. Bien vu, l'âne de Troie permet d'infiltrer une forteresse ennemie en attendant tranquillement son explosion qui entraînera la chute de l'adversaire. On découvre également toutes sortes d'armes de siège : trébuchets, catapultes, balistes, arbalètes, mortiers, en plus de l'arsenal typique de Worms à base de bazookas, grenades, etc. On peut même prier un totem pour demander au dieu des Worms d'inonder le terrain, de provoquer un tremblement de terre ou une frappe nucléaire ! Mais gare à ne pas en être soi-même la victime.
Certes, il y a vraiment de quoi s'amuser, mais le jeu souffre pourtant de défauts qui gâchent le plaisir. La plupart sont dûs à la réalisation qui, comme dans Worms 3D, génère des problèmes de caméra, de rythme et de précision. Il n'est pas rare de voir l'ennemi géré par l'IA avoir du mal à atteindre une destination et louper plusieurs fois un saut avant d'y parvenir en réussissant enfin une double culbute (double saut). Il arrive que l'on se coince dans certains éléments du décor et que l'on mette un bon moment avant de pouvoir en sortir, et dans l'ensemble, le maniement délicat ne fait que nuire au rythme du jeu. La caméra nous joue parfois des tours et l'utilisation des armes se fait au pixel près alors que la 3D rend la précision extrêmement délicate. En plus de ça, l'ambiance n'est pas toujours au top, la faute à des voix et à des bruitages trop discrets. On reste donc d'autant plus sur sa faim que le jeu bénéficie de très bonnes idées, mais l'essentiel dans un Worms n'est-il pas le plaisir de jeu ?
- Graphismes13/20
La 3D est certes correcte mais la réalisation n'a guère évolué depuis Worms 3D. Heureusement, le jeu peut compter sur le charisme des Worms et sur la variété des époques historiques proposées.
- Jouabilité12/20
Comme dans le précédent volet, la 3D nuit à la fois au rythme du jeu et à la précision des actions. Les caméras posent souvent problème et rendent le déroulement des parties plus laborieux. On ne s'amuse pas autant que dans les épisodes en 2D.
- Durée de vie15/20
La campagne solo comporte une vingtaine de missions et l'on peut trouver 10 cartes pour les deathmatchs mais pas d'éditeur de niveaux. Reste heureusement les parties en Lan et sur internet.
- Bande son12/20
L'ambiance manque de voix et de bruitages percutants, ce qui ne contribue pas à la frénésie attendue lors des affrontements. L'humour est toutefois bien présent.
- Scénario/
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S'appuyant sur le système de Worms 3D, ce nouvel épisode en reprend également les défauts, ce qui ne convaincra pas ceux qui étaient restés à la 2D. Heureusement, le jeu parvient à relancer l'intérêt en intégrant un petit côté STR à travers la construction de bâtiments et le siège de forteresses. A découvrir si vous avez apprécié le précédent volet.