Vétéran de la plate-forme, Harry, dit Pitfall Harry, repart dans la moiteur d'une jungle équatoriale pour une nouvelle expédition. Enfin, pas si nouvelle que ça puisque les joueurs consoles ont déjà pu la suivre il y a quelques mois.
Un par un, Aspyr continue d'adapter sur PC les succès d'Activision. Sans dénaturer les titres d'origine, les conversations sont plutôt de bonne qualité, comme on a déjà pu le voir avec l'arrivée de Tony Hawk, Kelly Slater ou Shaun Murray sur nos GeForce surpuissantes. Aujourd'hui, c'est au tour d'un athlète d'un tout autre genre de connaître les joies du portage, un sportif pratiquant le saut de crocodiles, l'escalade sur glace ou le balancé de liane en liane. Fils improbable de Tarzan et d'Indiana Jones, vous avez bien sûr reconnu le brave Pitfall Harry. Sans revenir sur la longue et vieille carrière ludique du personnage, on peut simplement rappeler que le héros n'est pas né de la dernière technologie puisqu'il faisait déjà ses premiers bonds sur Atari 2600 ! Malgré sa popularité, le bougre n'avait encore jamais osé le défi de la 3D. Et on le comprend, beaucoup de héros de sa génération s'y sont cassés les dents, la faute à des développeurs qui pensent qu'injecter une dimension supplémentaire peut suffire à ressusciter une série. Mais je m'égare... Revenons au cas de Harry.
Pour réussir son retour, le principal était de ne pas trahir l'esprit originel de la série. Il était nécessaire de préserver ce petit héros gringalet perdu dans une jungle remplie d'embûches en tout genre. Le scénario n'est alors qu'un prétexte pour introduire une réelle course d'orientation dans une nature luxuriante. Juste pour la petite histoire, sachez que Harry participe à une expédition, qui, évidemment, tourne mal. Les membres sont dispersés et il va falloir les réunir puis trouver un moyen de regagner la civilisation. Je vous l'ai dit, ce n'est pas le scénario qui importe, mais le parcours que va emprunter Harry et les multiples dangers qu'il va devoir éviter pour atteindre le but qu'il s'est fixé.
Et des dangers, il y en a un paquet. Plantes carnivores, indigènes, crocodiles, piranhas, scorpions, chauves-souris ou démons ne représentent qu'un tout petit échantillon de ce qui l'attend. Heureusement, Harry n'est pas sans défense. Dans un premier temps, il se servira de ses poings et de ses pieds pour assommer ses assaillants, puis il trouvera en chemin une fronde, une torche ou encore un bouclier qui lui faciliteront légèrement la tâche. Son plus grand atout reste tout de même son agilité légendaire. Un vrai petit singe ce Harry ! Il grimpe aux lianes, saute dans tous les sens, nage au milieu des crocodiles, traverse des ponts suspendus... Bref, il est capable des pires acrobaties. Le seul problème à ce niveau, c'est que le jeu n'a pas forcément été pensé pour un PC. Sur consoles, la maniabilité tenait le coup, malgré une caméra hésitante, là c'est beaucoup moins jouable. L'idée première qui consistait à manier Harry uniquement au clavier est à écarter au plus vite, car elle n'offre pas beaucoup de précision. Reste donc la solution de brancher une manette pour un peu plus de confort. Malheureusement, même avec un pad muni de deux sticks analogiques comme la notice le recommande, on se retrouve avec plusieurs fonctions qui ne sont pas gérées et qu'il faut dès lors négocier au clavier. C'est le cas de tout l'inventaire qui passe donc par des combinaisons de touches sur le pavé numérique. On joue tranquillement à la manette, et hop, dès qu'on veut utiliser la gourde, la torche ou la fronde, il faut passer au clavier. Pareil lorsqu'il faut bouger la caméra verticalement. Ces petits désagréments gâchent certainement le plaisir de jouer. De même que la bande-son qui ne propose que des voix en anglais et qui prive les plus jeunes de la compréhension de l'histoire.
Malgré tout, Pitfall reste un jeu de plates-formes tout ce qu'il y a de plus correct. La progression bien ficelée nous ramène toujours dans les niveaux déjà parcourus afin d'utiliser des objets fraîchement acquis et découvrir de nouvelles voies. Dès que vous aurez la torche, vous pourrez par exemple revenir brûler les toiles d'araignée qui bloquaient jusque-là l'entrée d'une grotte et ainsi explorer d'autres niveaux. Si on repasse souvent aux mêmes endroits, le jeu parvient à nous tenir à l'écart d'une certaine lassitude en ouvrant régulièrement de nouvelles pistes à visiter et en proposant une mise en scène vive et nerveuse. Techniquement, ce n'est pas franchement bluffant, c'est vrai, mais les animations et les cinématiques bien vivantes rattrapent aisément les lacunes graphiques. L'ambiance ferait même penser à un dessin animé ! Globalement, le constat est donc positif pour Pitfall Harry puisqu'on s'amuse pas mal à accompagner le héros dans la jungle et ses alentours. On aurait simplement apprécié que le portage soit plus abouti avec notamment une maniabilité plus adaptée au pad.
- Graphismes13/20
La 3D ne va pas si mal à l'ami Harry. Le héros est très expressif, et ses nombreuses mimiques et animations sont bien traduites à l'écran. Les décors sont très colorés, et les cinématiques adoptent une mise en scène très cartoon.
- Jouabilité12/20
Si on parvient à se débrouiller, certains points auraient mérité un peu plus d'attention. Tout n'est pas géré par le pad et il faut parfois naviguer entre la manette et le clavier pour utiliser un objet de l'inventaire. Pas pratique.
- Durée de vie14/20
Le niveau de difficulté progresse par paliers au fil des cinq grandes zones à explorer. Les deux premiers épisodes de la série ne sont pas inclus comme c'était pourtant le cas sur consoles. Dommage.
- Bande son12/20
Si les musiques sont vraiment jolies, on regrette que les dialogues ne soient pas en français comme pour les versions PS2, Xbox et GameCube.
- Scénario/
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Pour sa première aventure en 3D, Harry nous revient en forme. L'ambiance est là, le plaisir de jouer aussi. Seuls quelques petits défauts de jouabilité sont de trop. Du coup, bien que le portage soit très fidèle, on préfère encore les versions consoles, plus souples à prendre en main.