Ils sont de retour ! Brushing impeccable pour Michael Knight, jantes lustrées pour sa voiture KITT, le fier duo revient pied au plancher grâce à Davilex qui ne se lasse décidément pas de ce qu'il fait. C'est tant mieux, nous aussi on adore !
Davilex est un peu notre studio chouchou, celui dont on attend impatiemment les nouveaux jeux et qui provoque immanquablement des mini-guerres à la rédaction afin de déterminer qui aura l'immense honneur de se voir décerner l'écriture des tests. Non pas que les jeux Davilex soient bons, oh non, ils sont même carrément médiocres, mais ils donnent généralement lieu à des articles plutôt inspirés. Pourquoi ? Car forcément un studio qui s'acharne à s'enfoncer toujours plus loin dans le ridicule, ça ne peut être qu'attendrissant et du coup, même si Davilex ne sait toujours pas faire de bons jeux, ces gens-là ont fini par gagner notre sympathie la plus hypocrite.
On savait que cette fin d'année marquerait le retour d'un Davilex en grande forme, avec pas moins de deux projets quasi simultanés (K2000 2 et Miami Vice). L'expérience nous a prouvé que lorsque le studio se concentre sur un seul et même sujet il a déjà beaucoup de mal à convaincre. L'inconnue était donc de voir ce que cela pouvait donner lorsqu'il s'éparpille de la sorte. S'il faut encore patienter un peu avant de pouvoir se prononcer sur le cas de Miami Vice qui sortira dans quelques semaines, le verdict est déjà prêt pour K2000 2. On tient là du grand Davilex, mes amis ! Un titre bâclé, dont on aime chercher les bugs, les incohérences, les défauts de programmation et les lacunes techniques. N'allez surtout pas croire qu'il s'agisse de méchanceté gratuite, pas de ça avec nous. Les jeux Davilex sont réellement mauvais. Le studio ne semble pas en avoir conscience et c'est bien ça qui nous plaît.
C'est la seconde fois que Davilex profite de la licence K2000. La première fois, on pouvait se dire qu'il ne connaissait pas bien son sujet et qu'il tâtonnait un peu pour trouver un angle efficace rendant hommage à la série kitschissime (sans pour autant y parvenir, cela va de soi). Avec cette suite, il n'y a plus d'excuse, le studio était censé réagir, corriger ses erreurs et rectifier le tir. Mais c'est mal connaître les p'tits gars de Davilex ! Ces gens-là sont de vrais pitbulls, quand ils tiennent un concept, ils ne le lâchent pas et l'exploitent jusqu'à plus soif. Leur série Machin-Chose Racing n'en est qu'un des plus pitoyables exemples. Donc pour K2000, rien n'a changé. On se croirait dans le premier volet, au pixel buggé près.
Le titre reste donc un jeu de course/action s'hasardant dans quelques séquences de plates-formes bien douteuses, merci au turbo propulseur de la voiture à loupiotes. Au long des 11 missions que compte le mode histoire, on dirige KITT dans des niveaux tout vilains avec pour objectifs de scanner des bornes informatiques ou d'éviter des missiles téléguidés complètement stupides. Les ennemis qui osent se mettre devant notre capot ne sont pas beaucoup plus malins non plus. Ils obéissent parfaitement à la ligne de conduite idiote qui consiste à vous foncer dessus tout en tirant autant que possible. Le challenge n'en est que plus exaspérant (si tant est que celui-ci existe vraiment) puisqu'évidemment, la maniabilité est désastreusement horrible. Avec tous les gadgets dissimulés sous la carrosserie de KITT, avec son programme qui lui permet de parler, d'analyser son environnement, d'interagir avec celui-ci, cette idiote de voiture n'est même pas capable d'ajuster son viseur, elle ne peut tirer que droit devant elle. Cela entraîne des contraintes de gameplay dont on se serait largement passé. On aurait aimé ne pas avoir à faire de créneaux pour devoir viser un ennemi, tout comme on aurait aimé que le pilotage de la voiture soit plus souple et non pas assimilé à celui d'une voiture à friction.
Inutile de s'attarder sur la réalisation. Vous connaissez la politique de Davilex, plus c'est laid, mieux c'est. C'est effectivement très moche, moins que la série des Racing, mais à peu près autant que le premier épisode de K2000. Les bugs se sont faits un peu plus discrets, mais je vous rassure, ils sont bien là. On peut voir des problèmes essentiellement liés à l'ombre de la voiture qui refuse de se dessiner sur certaines textures, ou au moteur physique qui persiste à croire que KITT ne pèse pas plus lourd qu'un paquet de Chipster à moitié entamé. Comme on a été bien sages, on a droit à la vraie musique de la série en guise de bande-son. Les dialogues sont pour leur part en anglais sous-titrés, leur interprétation laisse à désirer... à désirer de meilleurs comédiens, cela va de soi.
Voilà, vous savez tout, ou presque sur la suite de K2000 concocté avec amour par Davilex. Il ne reste plus qu'à ajouter que plusieurs extraits de la série ainsi qu'un quizz sont disponibles dès le menu principal et que ces filous du marketing ont cru bon d'ajouter en tout petit derrière la boîte : "Davilex Games décline toute responsabilité des dommages éventuels causés par l'utilisation de ce produit." Comme quoi, tout ceci n'est peut-être qu'une grande plaisanterie. Une chose est sûre, ces gens-là manient le second degré avec brio.
- Graphismes7/20
Nouvelle pièce d'un artiste incompris, K2000 2 s'inscrit parfaitement dans l'oeuvre de Davilex. La simplicité et le dépouillement ne suffiraient pas à définir le style adopté, il faudrait aussi parler de bugs pour être complet.
- Jouabilité7/20
Probablement sûr de son coup, Davilex semble avoir fait l'impasse sur une quelconque phase de beta-test. Sinon, comment expliquer le maniement si pathétique du véhicule ? Comment aussi justifier l'absence de viseur manuel ?
- Durée de vie5/20
Seulement onze missions qui se bouclent chacune en moins de 15 minutes. Ce qui nous donne quoi, allez, en comptant large, on va dire que vous en avez pour un peu plus de trois heures. Evidemment, si vous êtes motivé (ou saoul) vous pourrez recommencer en augmentant la difficulté.
- Bande son8/20
Ah la musique du générique. Qu'est-ce qu'elle a mal vieilli ! Toute l'ambiance des années 80 nous revient en pleine face sans crier gare. Ca fait assez mal, je dois dire. Concernant le doublage, c'est en anglais et c'est très mal joué.
- Scénario/
DA-VI-LEX ! DA-VI-LEX !
Davilex reste un grand mystère pour tout le monde. De toute sa carrière, jamais le studio n'a réussi à produire un jeu qui en vaille la peine, préférant se cantonner à ce qu'il sait faire le mieux, de bonnes grosses supercheries vidéoludiques, à l'image de ce K2000 2. Le studio changera-t-il d'optique un jour ? Peut-être. Pour l'heure on profite pleinement de toutes ses productions si rigolotes. Moi aussi je manie le second degré.