Les Indestructibles, c'est le titre d'un film d'animation avant d'être un jeu vidéo. Et ce n'est pas n'importe quel dessin animé car celui-ci est issu des fameux studios Pixar à qui l'on doit déjà quelques perles comme Toy Story ou encore Monstres & Cie.
Sixième film des studios Pixar, Les Indestructibles narre l'histoire d'une famille de super-héros. Bob Parr (Monsieur Indestructible, disposant d'une force surhumaine), sa femme Hélène (Elastigirl, qui peut étirer son corps dans tous les sens) et leurs enfants Violette (qui a le pouvoir de se rendre invisible), Flèche (qui peut courir aussi vite qu'un guépard) et Jack Jack (le bébé). Ils vivaient paisiblement leur vie en essayant de faire le bien autour d'eux. Jusqu'au jour où, suite à un incident, le gouvernement interdit toute activité de super-héros pour préserver la sécurité des citoyens. Mais cette vie normalisée ne durera qu'un temps et très vite, nos amis reprendront du service et devront sauver le monde d'un terrible danger. Si le film a connu un succès phénoménal aux Etats-Unis c'est grâce à son humour. En effet, Les Indestructibles parodie gaiement les films de super-héros tels que Superman, Spider-Man... On espérait retrouver cet esprit dans le jeu, hélas, c'est la déception.
En effet, le jeu se contente de n'être qu'une succession de niveaux sans véritable lien entre-eux, si bien que l'on a souvent du mal à saisir le fil conducteur qui mène notre famille dans un lieu ou dans un autre. Il y a bien quelques extraits du film, mais ceux-ci sont notoirement insuffisants pour instituer une histoire cohérente. En fait, on contrôle successivement l'un ou l'autre des membres de la famille et on doit utiliser au mieux leurs super-pouvoirs. Chaque niveau a donc une thématique particulière : course, combats, plates-formes. La variété semble donc être de mise, mais au bout de quelques heures on s'aperçoit finalement que l'on fait un peu toujours la même chose. Finalement c'est très basique comme jeu et rares sont les bonnes surprises.
On est donc en présence d'un jeu d'action sans grande envergure. Les 18 niveaux s'enchaînent et le sentiment qui domine est l'ennui. Et en plus quelques défauts gênant viennent se greffer sur ce tableau déjà peu reluisant. Ainsi, on doit recadrer manuellement la caméra car celle-ci semble trouver un malin plaisir à ne pas se placer correctement. Autre défaut, la gestion des collisions est très approximative, ce qui est très gênant dans les phases de plates-formes. Je pense en l'occurrence aux niveaux où on doit utiliser les capacités élastiques de Madame Indestructible pour s'agripper au décor et ainsi franchir des précipices. Sachant que la chute est mortelle, vous comprenez tout de suite que réussir à franchir certains passages réclame doigté et précision, tout ce que la jouabilité ne vous permet pas d'avoir. Et c'est pareil pour les combats où on ne sait absolument pas où on tape. On se contente donc de s'orienter au mieux face à ses adversaires et de bourriner. Mais parfois, on ne fait que donner des coups dans le vide. On est loin de la jouabilité précise des références du genre.
Si l'imprécision des commandes est une des particularités du jeu, celui-ci est aussi caractérisé par un gameplay assez pauvre. En effet, le nombre de coups que vous pouvez faire est très limité. Conséquence directe : tous les affrontements se ressemblent. C'est d'autant plus dommage que les combats contre des hordes d'ennemis constituent une grande partie du jeu. On aurait vraiment aimé pouvoir les annihiler en déclenchant des attaques spéciales ou autres. Au lieu de ça, il faut se contenter de la présence d'un seul super-pouvoir par personnage que l'on peut utiliser seulement si la jauge dédiée n'est pas vide. Monsieur Indestructible peut ainsi asséner un coup puissant à ses adversaires, Violette peut devenir invisible...
Côté réalisation en revanche, c'est un peu mieux. Les personnages et les décors sont fidèles au film (encore heureux). De plus, la fluidité de l'ensemble est bien meilleure que sur Playstation 2. Quant au son, si les musiques et les bruitages sont bons, on a bien souvent envie de couper les remarques que disent les personnages au cours du jeu. Non pas que celles-ci soient mal dites (les comédiens s'en sortent bien), mais en fait elles sont trop répétitives. Entendre à longueur de partie les mêmes phrases, c'est très vite lassant. Bref, Les Indestructibles est comme beaucoup d'adaptation de film d'animation : ce n'est pas un mauvais jeu, mais c'est un jeu moyen, ordinaire et basique qui n'arrivera pas à convaincre les joueurs qui ont un minimum d'exigence.
- Graphismes14/20
Décors et personnages sont respectueux du film d'animation de Pixar.
- Jouabilité12/20
C'est très moyen. Le gameplay est assez pauvre à cause du nombre de coups limité que l'on peut exécuter et la gestion des collisions est très approximative. En outre, on est souvent obligé de recadrer manuellement la caméra qui ne se place absolument pas de façon judicieuse.
- Durée de vie10/20
Même si le jeu réclame plusieurs heures pour être achevé, ce qui est dans la moyenne des jeux du genre, il faut bien avouer que c'est en grande partie dû à la difficulté du jeu plus qu'à la longueur des 18 niveaux du jeu. En effet, certains passages sont très délicats à passer et une bonne part de chance est souvent nécessaire.
- Bande son13/20
Si les musiques et les bruitages sont très bons, c'est du côté des voix que le bât blesse. En effet, les remarques que prononcent les protagonistes tout au long de la partie sont plus répétitives et soûlantes que drôles.
- Scénario8/20
Le scénario n'est vraiment pas assez développé. Les niveaux s'enchaînent et on a bien souvent droit à aucune explication sur le pourquoi du comment.
Petit jeu d'action sans grande envergure, Les Indestructibles parvient tout de même à nous distraire quelques instants. Cependant, on regrette vraiment que le film d'animation n'ait pas bénéficié d'une meilleure adaptation vidéoludique. En effet, le jeu n'est qu'un enchaînement de niveaux sans véritable lien entre eux. Le scénario est quasi-inexistant. Et le gameplay n'est pas assez riche et intéressant pour relever la sauce, si bien qu'on s'ennuie ferme. Non, décidément, on est encore en présence d'une licence cinématographique mal exploitée.