Les Sims quittent leurs banlieues chics et bourgeoises pour s'installer en ville, à l'abri des lampadaires et des néons roses bonbon. C'est un tout nouvel univers qu'ils vont découvrir et auquel ils vont devoir s'adapter. Une vraie jungle abritant des loups assoiffés de gloire et de fortune, mais aussi de quelques personnalités qui les accompagneront dans leurs premiers pas. Comme c'est urbain.
Ne vous y trompez pas, s'ils ont changé de patronyme, les Urbz sont bel et bien des Sims. Ils sont juste plus branchés, plus in, plus bat et plus hype que des Sims normaux. Normal, ils vivent en ville, là où toutes les modes se font et se défont, là où le diktat de l'image est roi, là où se tailler une réputation est devenu religion et où le culte de la personnalité est une institution. Tout le principe des Urbz repose sur l'apparence, sur cet habit qui ne fait pas le moine mais qui a ici une importance quasi vitale pour qui ne veut pas finir ses jours cloîtré dans un appart, abandonné de tous. Dans Les Urbz, il faut se montrer, prouver aux autres qu'on a de la personnalité (en copiant la leur, sic...) et se forger un réseau de connaissance dans toute la ville.
Si le home sweet home représente le principal terrain de jeu d'un Sim, le Urb ne préfère pas s'y éterniser, ce n'est pas comme ça qu'il remplira son carnet d'adresses, vous comprenez. Dans la manière de jouer, cela se ressent par une interface de construction moins approfondie. Il est toujours possible de meubler son petit chez soi comme on le souhaite, mais cet aspect n'est pas le plus développé du titre. Ce n'est pas le plus pratique non plus puisque pour acheter des meubles, il faut obligatoirement passer par les boutiques en ville et donc perdre du temps en se cognant deux chargements abominablement longs. Juste pour vous donner un ordre d'idée, mon chronomètre a affiché 1 mn 25 de chargement entre chaque zone (et encore, sur la version Xbox !). Multipliez ça par deux, et vous aurez un aperçu du temps perdu à attendre. Les allers-retours entre maison et quartiers sont donc à proscrire autant que possible, en fait, on ne rentrera chez soi que pour des questions d'hygiène. Prendre une douche tous les trois ou quatre jours n'a jamais fait de mal à personne. Au contraire.
Dans Les Urbz, on laisse donc volontiers l'aménagement d'intérieur pour des choses tout aussi futiles, comme étoffer sa garde-robe en fonction du style en vogue dans le quartier que l'on visite ou se nouer des relations capables de faire grimper notre popularité. Le but est de pouvoir passer le barrage imposé par colosse et accéder à l'espace VIP de chaque quartier. La marche à suivre pour y parvenir suit un schéma presque inébranlable durant tout le jeu. On commence par parler aux autochtones, un petit bonjour ici, une accolade par là. On chatouille ce Urb et on fait une confidence à un autre. Bref, on tente de s'intégrer par tous les moyens. en parvenant à récupérer la sympathie d'un Urb, celui-ci nous fait don d'une nouvelle technique pour interagir avec les autres. Cela peut être l'enseignement de la bise ou l'apprentissage d'une méthode de drague plus poussée. Si parler ne suffit pas à vous imposer, car c'est bien de cela dont il s'agit, alors il faudra faire un tour à la boutique du coin et se relooker de la tête aux pieds. On choisit là des vêtements, mais également une coupe et une couleur de cheveux, un type de piercing, l'endroit où on veut le mettre, etc. Les styles sont vraiment très poussés, Les Urbz se veut plus une caricature de la vraie vie qu'autre chose. Les codes vestimentaires sont exagérés pour que l'on puisse reconnaître du premier coup d'oeil qui vient de la rue Treclass, de la plage Oloin ou du mont Diamant. Evidemment, changer de look a un prix, assez élevé il faut le dire. Pour subvenir à ce changement d'apparence, vous devrez enchaîner les petits boulots et montrer que vous êtes capable d'assurer aussi bien derrière un bar, dans un stand de sushis ou dans le dressage de furets. A chaque quartier, son métier. Les jobs sont différents, mais la façon de bosser est similaire, il faut rapidement reproduire les séquences de touches qui apparaissent à l'écran. Mieux on travaille, plus on est payé.
Globalement, c'est à peu près tout ce que réserve Les Urbz et je dois avouer que le jeu reste finalement assez décevant sur certains aspects. La lassitude vient vite gagner le joueur puisqu'à part proposer de nouveaux objets ou de nouvelles interactions sociales avec les autres Urbz, on tourne quand même bien en rond. Dès qu'on comprend la technique permettant de faire grimper sa popularité dans un quartier, il suffit de l'appliquer à un autre endroit, et c'est dans la poche. En d'autres termes, le titre ne parvient pas vraiment à se renouveler au fil de la progression. C'est dommage, car à l'inverse quelques progrès on été fait sur la gestion du personnage. Les facteurs d'appétit, d'hygiène, de distractions, d'énergie et de petits besoins sont bien plus facilement gérables que par le passé. Je veux dire que si on néglige un aspect pendant un peu de temps, on parvient en un rien à rectifier le tir sans galérer comme un âne comme c'était parfois le cas dans Permis de Sortir.
Techniquement, Les Urbz déçoit aussi de par les multiples ralentissements qu'il nous fait régulièrement subir. Le frame-rate n'est pas au top de sa forme, et cela se ressent à l'image. Au point de vue sonore par contre, c'est autre chose. La contribution de certains artistes connus comme le groupe Black Eyes Peas apporte une touche Hit Machine susceptible d'en agacer plus d'un. Disons que si le style vous plaît, no problemo, vous allez vous régaler sur les rythmes débilisants du jeu. Si au contraire ce genre de musiques vous insupporte, vous n'aurez plus qu'à couper le son de votre téléviseur (ou ripper un CD sur la version Xbox). Pour finir sur une note résumant à elle seule l'impression laissée par le titre dans son entier, on parlera de la jouabilité, moyennement convaincante. Comme toujours, on dirige un curseur et non directement son personnage. Le curseur connaît quelques problèmes de précision et puisque la caméra a quelques absences, on galère un peu.
- Graphismes14/20
Stylisé à l'extrême, le design des Urbz a le mérite de nous montrer des personnages hauts en couleurs et facilement identifiables. On sait toujours à quel groupe appartient tel Urb. Cela dit, les ralentissements sont vraiment trop présents et gênent le plaisir de jeu.
- Jouabilité13/20
Evidemment, il faut passer par un temps d'adaptation pour maîtriser toutes les fonctionnalités du jeu. Mais même après s'être appliqué à manier le curseur, il reste toujours un sentiment d'imprécision dans les contrôles. Pour sa part, le gameplay avoue rapidement ses limites.
- Durée de vie15/20
Contrairement à Permis de Sortir, il n'existe pas de mode libre. Les Urbz n'a qu'un seul mode de jeu qui nous fait enchaîner des objectifs au fur à mesure que les quartiers de la ville s'ouvrent à nous. Anecdotique, le mode deux joueurs n'apporte rien de plus, si ce n'est un champ de vision minuscule (écran splitté).
- Bande son14/20
Musiques de d'jeunz pas forcément du goût de tout le monde, malheureusement mais qui, dans le style, sont tout à fait correctes. De là à en faire un vrai argument commercial comme l'a fait Electronic Arts en placardant le sticker mentionnant la présence de Black Eyed Peas.
- Scénario/
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Pour être méchant, on pourrait dire que le principe des Urbz reste aussi superficiel que le sujet traité (les fringues et la cool attitude), mais c'est davantage le manque de renouvellement au fil du jeu qui dérange. On finit par toujours faire la même chose, d'où une lassitude qui se manifeste bien trop tôt. Dommage, car il y avait de quoi faire, en incluant par exemple des objectifs plus variés entre chaque quartier.