Pour ce second opus, direction l'Angleterre du début du siècle, près d'un phare mystérieux dont la lumière s'est curieusement éteinte sans raison. Meurtre ? Evénement paranormal ? A vous de le découvrir dans le rôle d'un jeune cartographe qui a bien du mal à comprendre ce qu'il fait là. Particulièrement lorsque son aventure l'amènera à rencontrer toutes sortes de spectres de compagnie pas nécessairement très chaleureuse.

Rapidement, on réalise que Le Phare n'a pas l'intention d'apporter de grands changements à Dark Fall. En dépit d'un scénario qui peut ravir les amateurs d'histoire de fantôme lugubre et qui vous emmènera à travers le temps visiter quelques lieux à diverses époques, la narration se montre poussive, misant presque essentiellement sur la lecture de notes, de journaux intimes et autres bouts de papier qui traînent. L'interaction avec d'autres personnages étant proche du néant, une optique qui d'un point de vue scénaristique s'explique, mais qui demeure indigeste pour le joueur. D'autant que ce dernier ne dispose pas d'un journal permettant la prise de notes et qu'il faudra une fois de plus prévoir un bloc de feuilles à grands carreaux avec marge et un joli crayon HB pour noter les informations cruciales.

L'indigestion est une constante dans l'interface de Dark Fall. Une fois de plus, c'est une lacune du premier qui revient au galop, à savoir l'impossibilité d'effectuer des rotations. On fait ça comme dans les années 90, en cliquant sur les bords de l'écran pour passer d'un tableau à un autre, en avançant, reculant, tournant, le tout sans aucune carte. On se trouve vite désorienté à chaque fois qu'on débarque dans un nouvel environnement. Pour poursuivre sur cette ergonomie archaïque, s'il est vrai qu'on n'attend pas de voir les zones cliquables apparaître en jaune fluo à l'écran, il est dommageable de constater que certains points soient si pénibles à trouver. Si les interactions sont peu nombreuses, elles sont surtout parfois ardues à dénicher, la zone se limitant à quelques pixels dans un coin pas possible du tableau. Rester bloqué pour ce genre de détails peut vite devenir agaçant.

Côté énigmes, on n'est pas nécessairement très bien servis. Certes, elles sont coriaces mais rares et le jeu repose beaucoup sur la recherche d'informations visant à débloquer une situation donnée. Ce qui pourrait encore se pardonner si au moins on profitait d'une atmosphère forte mais l'ambiance n'est assurée que par une musique anecdotique qu'on entend rarement. Pour le reste, on doit se contenter d'effets bricolés, une porte, un papier qui se déplie etc. Les environnements sont tout aussi morts, composés de tableaux statiques et dans une résolution bien basse. Fort heureusement, le design réserve des surprises et se montre soigné. Ca compense. Mais il faut bien dire qu'à moins d'être peu regardant ou amateur du genre aventure façon très, très old school, perdu au milieu d'un scénario mal mis en valeur, il va être difficile d'accrocher à Dark Fall 2.