Les australiens de Krome Studios comptent bien imposer Ty, leur tigre de Tasmanie, comme un incontournable de la plate-forme. Après les présentations faites lors d'un premier épisode plutôt sympathique, voici une suite moins réjouissante.
Venu de nulle part, Ty avait investi nos petits écrans il y a deux ans, entraînant avec lui son short à fleurs et son paysage australien. A l'époque, on saluait sa réalisation tout en s'interrogeant sur le manque de caractère du personnage. En piquant à droite à gauche des touches de gameplay ou de design, le jeu laissait en effet s'envoler son identité propre au profit d'un pot-pourri de tout ce qui peut se faire ailleurs. Pour son retour aujourd'hui, c'est à peu près la même chose. La différence vient du fait que la réalisation n'impressionne plus vraiment puisqu'elle n'a pas beaucoup évolué depuis la dernière fois. Ty 2 n'est pas joli, il n'est pas vilain non plus. Techniquement, on ne peut pas vraiment lui en vouloir. Sans grande prétention, le jeu offre tout de même de beaux décors, très représentatifs du continent austral sur lequel se déroule toute l'action. C'est surtout au niveau du design que ça coince. Les personnages n'ont absolument aucun charisme, que ce soit le héros lui-même, ses amis ou les ennemis. Ca peut paraître bête, mais ce détail joue beaucoup sur l'intérêt que l'on peut porter au produit. En l'occurrence, on ne se passionne pas pour cette bande d'animaux (des koalas, des grenouilles, des lézards...) et leur sort nous devient vite égal.
L'histoire reprend là où elle finissait dans le premier épisode. Boss Cass, un casoar ridicule, est sous les verrous, mais il ne compte pas y laisser ses plumes. Dès le début, il parvient d'ailleurs à s'échapper, aidé en cela par sa bande de reptiles vicieux. Ty est sur le coup, mais ne peut empêcher l'évasion du volatile. Une fois en liberté, l'oiseau fonde alors l'état de Casspolis afin de profiter d'une immunité diplomatique partout où il se rend et bafouer les lois à loisir. De son côté, le tigre de Tasmanie met en place une unité de sauvetage ayant pour but de sillonner le territoire et de venir en aide à tout un chacun dans n'importe quel type de situation. Du fait de cette structure, Ty se voit confié tout un tas de missions sans rapport les unes avec les autres. Le fil conducteur de son combat contre Boss Cass apparaît sporadiquement lorsqu'il s'agit d'aller bouter l'arrière-train de l'un de ses sbires.
Il en résulte un jeu extrêmement décousu qui n'offre aucune prise pour accrocher le joueur, rien pour l'aider à rentrer dans l'univers enfantin du titre. On est devant un jeu de plates-formes tout à fait quelconque qui tente parfois de se montrer original en intégrant des phases de jeu différentes. On a par exemple l'occasion de participer à des courses de kart ou de prendre les commandes de grands robots de combat. Mais ces séquences n'arrivent pas à atteindre leur but. Mal intégrées dans le jeu, elles font plus office de mini-games qu'autre chose. Le plat principal est donc composé de plates-formes et d'action. Muni de ses boomerangs, Ty passe son temps à cogner les ennemis pour récolter des gemmes qui lui permettront d'acheter de nouvelles armes et d'autres bonus salutaires.
En fait, il manque à Ty un élément fédérateur, quelque chose qui lui donnerait une certaine unité dans son déroulement. Là, il faut souvent parcourir la carte d'un bout à l'autre en voiture pour trouver une nouvelle mission à remplir. Les trajets sont longs et ennuyeux et bien souvent il arrive de se retrouver face à une impasse avec un chemin qui ne se débloquera qu'une fois que vous aurez acquis un certain type de boomerang. On est alors obligé de rebrousser chemin jusqu'au village pour acheter l'objet nécessaire avant de repartir à l'attaque. Ca devient vite lourd et pénible. Comme en plus les trajets ne sont pas particulièrement nerveux, on aurait aimé pouvoir éviter ces séquences inutiles.
Mou, Ty 2 l'est aussi dans sa bande-son. Les thèmes auraient pu être sympa, mais ils sont bien trop répétitifs et finissent pas lasser. Le doublage est pour sa part assez mauvais. Les dialogues tombent constamment à plat, même lorsqu'ils sont teintés d'humour. Les comédiens ne sont visiblement pas dans le ton, comme si eux aussi avaient compris que ce Ty 2 n'avait rien de passionnant. Qui pourrait leur en vouloir ?
- Graphismes12/20
Ty 2 offre des décors mignons et colorés où la prouesse technique n'est pas une priorité. On peut apprécier qu'il n'y ait pas de ralentissements, même lorsque l'écran est chargé d'ennemis, mais on aurait vraiment aimé un design plus inspiré et une galerie de personnages plus travaillés.
- Jouabilité12/20
Même s'il y a plusieurs phases de jeu différentes (plates-formes, courses, combats...), on s'ennuie beaucoup du fait d'un rythme assez lent et d'un manque de cohésion entre les 50 missions. Les allers-retours incessants finissent aussi par saouler.
- Durée de vie13/20
Les 50 missions de Ty 2 vous retiendront une petite quinzaine d'heures. En parallèle, vous débloquerez des mini-jeux dont un mode kart à deux joueurs.
- Bande son9/20
Le manque de rythme du jeu est assuré par des musiques hautement répétitives et par des dialogues plats, sans âme.
- Scénario/
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Un petit jeu de plates-formes qui ne se donne pas les moyens de décoller. Avec un peu plus de soin accordé au déroulement des missions et à la réalisation globale du titre, il y aurait eu de quoi faire. Là, on s'ennuie.