Les jeux de courses ne sont plus ce qu'ils étaient. Aujourd'hui, pas question d'arpenter le bitume si les pilotes ne prennent pas un maximum de risques et si les véhicules ne volent pas en éclats à la fin de la course. Dans l'esprit d'un Burnout 3, on découvre avec Flat Out une autre facette du jeu de courses arcade et le résultat ne laissera personne indifférent.
Flat Out fait partie de ces jeux pour lesquels il est facile de partir avec un a priori plus ou moins négatif et surtout totalement injustifié. Des jeux de courses automobiles, on en a vu passer des dizaines, que dis-je, des centaines, et peu d'entre eux bénéficiaient de l'étincelle suffisante pour les faire sortir du lot. Difficile, par exemple, de rivaliser avec un titre aussi décoiffant que Burnout 3 question vitesse ou qu'un Gran Turismo 4 pour le réalisme et la réalisation. C'est pourquoi l'équipe de Bugbear Entertainment est partie avec l'ambitieuse idée de proposer un jeu qui, sans être exceptionnel, s'avère réussi à tous les niveaux et surtout réponde aux attentes de tous les amateurs de jeux de courses. Voilà comment nous nous retrouvons aujourd'hui avec un titre qui enchaîne les arguments alléchants et sur lesquels nous allons nous attarder pas plus tard que tout de suite.
Le premier point qui me vient à l'esprit concernant Flat Out, c'est le travail effectué au niveau des crashes. Les courses favorisant clairement les collisions et les vols planés, il n'est pas rare de heurter plus ou moins violemment un élément du décor ou un concurrent, ce qui donne lieu à de terribles accidents qui entraînent la dégradation progressive du véhicule. Et c'est là que le moteur physique du jeu impressionne. En fonction de la nature de la collision, les parties de la voiture qui ont été touchées se détachent, sautent, tombent littéralement sous l'effet du choc avec une crédibilité étonnante. En l'espace de cinq minutes, on peut voir son véhicule se désosser pièce par pièce avant de finir malgré tout la course en pôle position. En fait, même si les dommages nuisent à la conduite, les développeurs ont souhaité ne pas pénaliser le joueur sur ce point qui est justement mis en avant dans Flat Out. En revanche, ceux qui opteront pour une conduite réaliste, proposée en option au départ, devront prendre en compte tous ces éléments dans le pilotage.
Maintenant, on peut se demander comment l'équipe de Flat Out s'y est prise pour favoriser à ce point les crashes sans pour autant que cela nuise aux courses. En pratiquant un peu, on se rend compte que les tracés comportent des difficultés qui n'interviennent pas dans les autres jeux du genre. Par exemple, il n'est pas rare de faire tomber tout un échafaudage en heurtant simplement un pilier. Mais là où le problème serait réglé par une simple perte de temps dans n'importe quel autre titre, le joueur de Flat Out doit anticiper les conséquences de son geste en prenant en compte le fait que les obstacles créés par la chute du pilier constitueront très vite autant d'objets à éviter jusqu'à la fin de la course. Non seulement les éléments du décor sont destructibles, mais les interactions se font avec des obstacles dynamiques dont la physique est gérée pendant toute la durée de la course. Brisez une barrière et vous vous retrouverez à traîner une planche sur plusieurs dizaines de mètres, pour la retrouver au tour suivant là où vous l'aviez laissée. Quittez la piste et vous disperserez tout autour de vous des pneus et autres obstacles susceptibles de heurter n'importe quel véhicule. Non seulement c'est impressionnant à voir, mais cela ajoute également un élément stratégique à prendre en compte pendant les courses, d'autant que les tracés regorgent d'éléments de ce type.
Ainsi, même si la vitesse n'est pas hallucinante, l'intérêt des courses ne fait pas défaut à Flat Out. La plupart des tracés comportent une multitude d'embranchements qui constituent autant de raccourcis et de hors-pistes sauvages ne menant à rien, et tout cela donne envie de connaître chaque portion du terrain sur le bout des doigts. La prise de risque étant omniprésente dans Flat Out, le joueur se retrouve forcément à un moment où un autre confronté à l'effet "rag doll". Un élément du jeu qui ne manque pas de surprendre et de diviser les joueurs, même si l'idée est à prendre au second degré et constitue avant tout un bonus plus qu'un élément clé du jeu. Cet effet se traduit, lors des crashes les plus violents, par l'éjection spectaculaire du pilote façon Crash Dummies. C'est original et dans la mesure où ça ne nuit pas aux courses, les crashes violents étant finalement suffisamment rares, pourquoi s'insurger ? Ceux qui apprécient l'idée pourront d'ailleurs s'amuser à découvrir les différents défis bonus qui sont proposés, comme le fait d'éjecter le pilote le plus loin possible ou le plus haut possible. Sans être exhaustif au niveau des défis bonus, on peut également citer le mode Démolition qui s'apparente assez à un Destruction Derby. Bien sûr, il est possible de jouer à plusieurs, en alternance ou en écran partagé, et la marge de progression est bien dosée. Elément crucial pour certains joueurs, le tuning est également autorisé dans le jeu, et l'on peut customiser ses véhicules à loisir. Surprenant et divertissant, Flat Out constitue donc une très bonne surprise et se révèle finalement complémentaire aux autres titres du genre sur consoles.
- Graphismes16/20
Sans atteindre la qualité des jeux de courses les plus réalistes du moment, Flat Out profite d'une réalisation soignée, et surtout d'un moteur physique très convaincant. La gestion des dégâts est poussée à l'extrême et la possibilité d'interagir avec des éléments du décor dont la physique est gérée tout au long de la course est bluffante.
- Jouabilité15/20
Ce ne sont pas les sensations qui priment dans Flat Out, mais chaque joueur devrait trouver son bonheur grâce au pilotage arcade ou réaliste. La gestion des dégâts et les interactions possibles ajoutent du piment aux courses, et l'effet "rag doll" est un plus à prendre au second degré.
- Durée de vie15/20
Flat Out comporte un mode Carrière divisé en trois catégories, plus d'une vingtaine de tracés, un grand nombre de défis bonus, des possibilités de tuning et des modes multijoueurs. De quoi s'occuper.
- Bande son13/20
Qu'on accroche ou pas au style des musiques de Flat Out, il faut reconnaître qu'elles sont bien dans l'esprit du jeu et accentuent le côté arcade du soft.
- Scénario/
-
Avec Flat Out, Bugbear est parvenu à se démarquer dans une catégorie où l'originalité est loin d'être évidente. Le jeu étonne par la gestion très poussée des déformations des véhicules, il surprend par le rôle essentiel des interactions et des collisions avec les éléments du décor, et interpelle quant à l'effet "rag doll". Au final, Flat Out constitue une bonne surprise et se révèle complémentaire aux autres titres du genre sur ce support.