On savait Capcom prompt à nous proposer des titres au concept parfois très recherché, mais avec Under the Skin, on atteint le point de non retour. De son titre original Panic Maker, Under the Skin nous projette dans la peau d'un alien bien décidé à semer la zizanie sur la planète Terre. En résulte un chaos urbain sans queue ni tête qui ferait presque passer les Bratisla Boys pour des gens normaux. Il fallait oser !
Ne vous êtes-vous jamais demandé de quoi la vie d'un extra-terrestre pouvait être faite ? Cosmi en est un, et il vient de la planète Malice. Malgré son apparence ridicule et sa forte ressemblance avec un certain Ahuri de Final Fantasy, Cosmi est on ne peut plus sérieux à l'heure où je vous parle. Comme tous les "maliciens" de son âge, il doit enfin passer les épreuves qui lui permettront d'atteindre la majorité, et rien ne pourrait le motiver davantage. Quitte à ne pas faire les choses à moitié, Cosmi est envoyé sur la planète réputée comme la plus dangereuse : la planète Terre. Une fois parvenu à destination, il lui faudra affronter les créatures les plus redoutables de la galaxie, ceux que l'on nomme les humains. Pour réussir ce rite de passage à l'âge adulte, Cosmi devra trouver le moyen de se mêler à la population terrienne afin de prendre leur apparence pour semer la panique en leur jouant les tours les plus impitoyables qui soient.
Une mission délicate qui commence d'ailleurs plutôt mal puisque Cosmi attire l'attention des terriens avant même son arrivée en percutant un satellite de retransmission TV avec son vaisseau. Dès lors, la chasse aux aliens est déclarée et Cosmi n'aura plus une minute à lui pour souffler. Ce qui sous-entend une pression constante pour le pauvre joueur qui se verra projeté au coeur d'une panique générale qui mettra ses nerfs à rude épreuve. Under the Skin comporte sept niveaux différents auxquels on peut accéder librement une fois la première épreuve terminée. Un huitième stage caché demande en revanche davantage d'efforts pour être débloqué. L'intérêt de pouvoir accéder presque directement à n'importe quel niveau du jeu n'est pas innocent puisqu'il suffit d'avoir bouclé un environnement pour que les objets qui étaient présents soient disponibles dans les stages suivants. En règle générale, l'objectif consiste à amasser un total supérieur ou égal à 500 pièces en moins de dix minutes pour être déclaré vainqueur.
Pour cela, l'E.T. dispose d'un fusil laser qui lui permet de capturer n'importe quel être humain qui aura le malheur de croiser sa route. Une fois les données stockées dans l'appareil, il ne reste plus qu'à les transférer dans l'OVNI le plus proche de manière à prendre l'apparence de ce personnage et ainsi bénéficier de son stock d'objets. Boules de bowling, punaises, charges explosives, tous les moyens sont bons pour faire hurler de douleur et de rage les malheureux passants. Rien ne vous empêche d'ailleurs de recourir à des moyens extrêmes comme une transformation en Superman, une invasion de requins ou un lâcher d'éléphants. Vous imaginez facilement les situations rocambolesques que tout cela peut engendrer.
Certes, le gameplay qui en découle peut paraître très confus, mais il n'empêche que les plus pointilleux prendront tout de même la peine de choisir soigneusement les cibles qui paraissent les mieux armées avant de sortir leurs attaques dans un ordre favorable, histoire de les enchaîner le plus efficacement possible. Par exemple, l'aspirateur n'aura pas grand intérêt s'il n'y a aucune pièce à récupérer aux alentours. L'idée consiste alors à rechercher les endroits les plus fréquentés par les passants pour faciliter les combos et semer une panique générale parmi la foule. On y trouve même des objets piégés comme les virus qui rongent tous les autres objets en votre possession. L'humour se retrouve aussi bien dans les réactions exacerbées des victimes qu'à travers les animations du personnage dont on a pris le contrôle et qui perd ses vêtements à chaque fois qu'il se fait toucher jusqu'à reprendre finalement sa forme d'E.T.
Mais il faut aussi compter sur la présence d'individus hostiles qui n'hésiteront pas à vous mettre des bâtons dans les roues en posant des pièges ou en vous attaquant directement. Ces rivaux tenteront de vous dérober vos pièces par tous les moyens, à vous de les mettre hors d'état de nuire. Parmi eux, on trouve notamment le terrible Némésis de Resident Evil 3. Il faut dire que Capcom a eu la très bonne idée d'introduire un niveau inspiré de la ville de Racoon City ! On peut alors carrément prendre l'apparence de Carlos et de Jill Valentine pour lutter contre un Némésis au design SD (Super Deformed). Chaque niveau est ainsi axé sur un thème précis, comme le Far West ou la Transylvanie. Des alliés viennent parfois nous prêter main forte, mais rien n'est jamais joué tant que le compte à rebours n'est pas arrivé à son terme. Les renversements de situation son monnaie courante, et c'est toujours lorsqu'on croit tutoyer du doigt la victoire que l'on se fait complètement distancer par son adversaire dans la seconde qui suit. Les parties comportent toujours une période de panique qui est le moment idéal pour tirer son épingle du jeu et renverser la vapeur. Du coup, les duels à deux joueurs se révèlent assez prenants, même si, tout comme en solo, l'intérêt du jeu avoue ses limites assez rapidement. Si on ajoute à cela une réalisation perfectible, une durée de vie limitée et de réels problèmes de caméra, on comprend qu'Under the Skin doit se contenter d'une place de choix sur le rayon de l'occasion ou de la location, à défaut de mériter son prix en neuf.
- Graphismes13/20
La réalisation est approximative mais le style fonctionne parfaitement avec le concept délirant du titre. Les parties donnent lieu à une véritable panique générale qui ne prend fin qu'au terme d'une dizaine de minutes éreintantes.
- Jouabilité12/20
Dommage que le jeu souffre de réels problèmes de caméra qui accentuent la confusion régnante. Le concept est original mais il avoue rapidement ses limites, même à deux joueurs.
- Durée de vie11/20
Il suffit de réussir la première épreuve pour avoir accès à tous les niveaux, et chacun se termine en moins de dix minutes. Le mode Duel se complète en débloquant les personnages en mode Aventure.
- Bande son12/20
Si la bande-son ne manque pas d'amuser le joueur lors des premières minutes, on se lasse vite d'entendre incessamment les mêmes répliques vocales. Quant aux musiques, elles mettent bien la pression sur le joueur qui ne peut réellement souffler qu'une fois toutes les dix minutes.
- Scénario12/20
Un scénario franchement sympathique mais qui ne se relance aucunement jusqu'à la fin du jeu.
Capcom aurait pu créer la surprise avec Under the Skin. Mais l'originalité du concept et l'humour omniprésent ne suffisent pas à compenser le manque d'intérêt du jeu sur le long terme et ses faiblesses de gameplay. A découvrir en tout cas si vous appréciez les titres audacieux qui ne se prennent pas au sérieux.