Adeptes du guidon, des bruits de moteurs et fanatiques de la boue dans les genoux, on peut dire que vous êtes peu servis par les éditeurs de jeux vidéo, le motocross étant une discipline qui trouve un faible nombre de représentants corrects dans le monde ludique. Et Big Air Freestyle ne fera pas exception.
Pour être bref, on résumera en vitesse Big Air freestyle en quelques mots simples : moche, plat, incomplet et peu jouable. Voilà, bonne journée, à plus tard... ... Bon ok, puisque Lightman me frappe je continue à écrire mais c'est vraiment parce qu'il a un Bouffadou tout neuf (si vous ne savez pas ce qu'est un bouffadou,google est plus que jamais votre ami). Donc Big Air Freestyle ne réserve aucune surprise. On constate la présence dans les menus du minimum syndical, à savoir un mode championnat ou course simple, un mode freestyle histoire d'aller frimer dans une arène en faisant des tricks de ouf et un mode challenge qui revient à accomplir une série d'objectifs. En clair, ce qu'on doit trouver dans un jeu du genre, mais rien de plus. A ce stade, c'est bien entendu le mode championnat qui est le plus intéressant, intégrant un système de récompenses pécuniaires vous permettant de faire l'acquisition de nouvelles motos.
Plutôt maigre en contenu original, Big Air Freestyle a surtout un énorme problème de gameplay vu qu'il est totalement creux en matière de pilotage. S'il est vrai que les freins avant et arrière peuvent être actionnés séparément afin de mieux gérer sa direction et de prendre des virages plus serrés, il est parfaitement incompréhensible de ne pas pouvoir compresser les suspensions afin de "pré-charger" les sauts. D'une manière générale, le contrôle de la moto est extrêmement délicat. Les réactions de cette dernière sont peu crédibles, exagérées au possible mais d'une manière qui n'a rien de fun. Sans que l'on ressente une patate quelconque dans la conduite, on doit pourtant s'efforcer de maîtriser un engin qui part dans tous les sens sans vraiment comprendre ce qui se passe. Une parfaite désincarnation des sensations de pilotage et d'adrénaline du cross en fait. Du coup, on a le sentiment de pédaler dans la semoule, on dérape sans plaisir, on fait des figures sans flipper et en définitive, on s'ennuie.
D'autres accrocs viennent achever le soft, sa physique lunaire bien évidemment qui rejoint les problèmes de comportement de la motocyclette boueuse. Il faut avouer qu'une fois qu'on a vu sa moto rebondir sur le casque d'un autre concurrent sans que ça lui décale une ou deux cervicales, on a du mal à prendre le jeu au sérieux. Big Air Freestyle, c'est le cauchemar des chiropracteurs numérisé et vendu sur un mini-DVD. Pour ce qui est du reste de la technique, l'IA des autres coureurs leur permet à peine de vous éviter sur la piste et graphiquement, on est très en deçà de ce qu'on peut attendre sur GameCube, c'est grossier et les effets de projection sont peu crédibles et simplistes. Et pour m'en être pris plein les genoux et les yeux dans les stands d'enduro, je m'y connais. Une parfaite conclusion pour un titre plus que dispensable.
- Graphismes9/20
Les environnements sont simplistes, grossiers et on note un aliasing qui n'a pas vraiment sa place ici. Même visuellement la moto se comporte d'une manière complètement invraisemblable.
- Jouabilité9/20
Non content de manquer d'un poil de subtilité même pour un jeu d'arcade, la conduite ne vaut pas tripette. On perd le contrôle de la moto au moindre écart et les sensations sont purement et simplement absentes.
- Durée de vie10/20
On n'a pas grand-chose à se mettre sous la dent, mais c'est surtout l'intérêt qui fait défaut. Quand on doit se forcer pour terminer une course, c'est qu'il est temps de se dire d'arrêter. Un précepte qui marche à toutes les sauces d'ailleurs.
- Bande son12/20
D'un fond musical bourré de morceaux metalo-neo-punko-californiens dans les menus, on passe à des bruits de moteurs pas super convaincants mais potables.
- Scénario/
Big Air Freestyle est l'archétype du jeu à éviter. Maigre en contenu offrant des sensations dignes d'un saut à l'élastique du haut d'une table de chevet, sa conduite est pauvre et sa jouabilité plus que passable, le tout enrobé d'une réalisation disgracieuse.