Un an à peine après avoir remis la série Prince Of Persia sur de bons rails, Ubi Soft rappelle son félin princier. Un an, ça peut paraître court, mais c'était largement suffisant pour repenser encore une fois le titre. Pas de bouleversements majeurs, mais des changements qui donnent naissance à un tout nouveau prince, tout aussi agile mais plus mature et plus sombre. En bon seigneur qu'il est, il nous honore d'une version preview pour nous donner un aperçu de ses nouvelles péripéties.
Toujours sous le charme du conte des Milles Et Une Nuits que la PoP Team nous livrait l'année dernière, l'arrivée du nouveau volet de Prince Of Persia transforme la vision que l'on se faisait de cet univers enchanteur. Désormais, le conte vire au cauchemar éveillé, du genre de ceux que l'on finit par trouver beaux, voire attirants. Plus sombre, plus mature, plus adulte, plus violent, Prince Of Persia 2 nous offre une alternative aux décors voluptueux du premier volet sans pour autant renier sa richesse graphique ni son aura si envoûtante. L'histoire reprend quelques années après la défaite du vizir. Grâce à sa pirouette temporelle, le Prince est parvenu à refermer le sablier du temps et à résoudre les dégats qu'il avait causé. Depuis, il est poursuivi par une créature démoniaque qui le traque sans relâche et qui n'aura de cesse de le faire jusqu'à sa mort. Renseignement pris aurpès d'un vieillard, il s'agirait du Dahaka, une créature apparue en même temps que les déboires chronologiques du premier épisode. En brisant les lignes du temps, le Prince a peut-être évité la mort mais il a aussi donné naissance à ce monstre effroyable. Le seul moyen pour lui de survivre est de revenir dans le passé et de détruire les sables avant même qu'ils ne soient créés.
Si le contrôle du temps occupe toujours une place importante du gameplay de ce PoP 2, il n'est plus son élément central. Les combats, plus nombreux qu'auparavant, lui partagent la vedette grâce à un nouveau système sobrement baptisé FFFS pour Free Form Fighting System, rien que ça. Plus souple à prendre en main, et plus riche à manier, ce système nous donne davantage de libertés dans les affrontements en nous permettant de mieux choisir quel type de coup porter à ses adversaires. Les combos sont alors plus nombreux et à l'écran cela se traduit par des acrobaties incroyables du Prince. Même entouré d'une demi-douzaine d'ennemis, il nous sort des chorégraphies incroyables où on le voit trancher le bide du premier, rebondir sur le crâne du second avant de lui planter l'épée dans le dos, puis tournicoter autour d'un pilier en rasant de près les derniers adversaires encore debout. Du fait que l'on ne combat plus des créatures de sable mais des monstres, le jeu se montre sous un jour plus violent et plus sanglant. Les têtes volent et les corps se disloquent dans des cris de douleur loin des hurlements entendus précédemment.
Plus noir, cet épisode l'est aussi dans ses décors. Le Prince évolue dans un premier temps au sein d'une forteresse en ruines, sombre et malfaisante. Grâce à des téléporteurs, il peut naviguer entre présent et passé mais on n'est pas non plus dans un trip à la Soul Reaver où les plans parallèles doivent être utilisés pour progresser. Dans PoP 2, on suit scolairement la progression qui nous est imposée à travers les salles souvent tout en hauteur qu'il faut escalader. Les passages de plates-formes n'ont donc pas été oubliés, il y en a encore une bonne dose, largement de quoi s'appercevoir que le Prince n'a rien perdu de ses talents d'équilibriste. Parmi la liste impressionnante de mouvements qu'il est toujours capable d'éxecuter (courir sur les murs, faire le roue autour d'une barre fixe, longer les corniches...), quelques nouvelles figures ont fait leur apparition. Le Prince peut maintenant se servir de longs rideaux ou drapés pour descendre en douceur d'un étage trop élevé. Il est aussi capable de courir sur un mur tout en se tenant d'une main à une corde. Cette figure de balancier lui permet de prendre un peu d'élan avant d'enchaîner par un autre wall run puis atteindre le rebord plus loin. Enfin, le Prince peut ramasser une seconde arme, s'en servir pour se battre ou la lancer pour planter un ennemi contre un mur.
Même si le design général s'est assombri, le jeu n'en demeure pas moins magnifique. Je ne devrai peut-être pas dire ça dans une preview, et attendre la version test pour porter un jugement sur la technique, mais tant pis, on peut le clamer sans détour : PoP 2 est sublime. Non pas qu'il soit une véritable prouesse graphique avec des effets spéciaux de partout, non, ce n'est pas ça. Il est sublime dans le vrai sens du terme, beau, tout simplement. Il se dégage encore une fois une vraie âme de chaque décor. Ils ne sont pas là uniquement pour servir de terrain de jeu au Prince, on sent qu'ils ont un vécu, un passé. Arriver à rendre ce sentiment dans un jeu vidéo est une grande prouesse qu'avait accompli le volet précédent. Son successeur semble bien parti pour suivre le même chemin.