Il aura fallu le temps, mais voilà qu'arrive enfin une suite à l'un des grands noms de l'action-tactique en équipe, Ghost Recon. Mais chez Ubi, on aime compliquer les choses, ainsi ce n'est pas une mais deux suites qui arrivent en même temps. Premier coup d'oeil sur la version PS2.
Une petite explication me semble nécessaire, après tout, vous n'avez peut-être pas suivi toute l'histoire. Donc, Ghost Recon 2 se décline en 2 versions, la première développée par les parents biologiques de la série, Red Storm, et destinée au PC et à la Xbox, et une seconde engendrée par Ubi Soft Shangaï, développée pour PS2 et GameCube, avec un moteur et un scénario différent. Bref, 2 jeux à part et aujourd'hui, c'est la version PS2 qui passe entre nos mains.
On a un peu l'impression d'être dans Medal Of Honor parfois. Un aperçu de ce à quoi ressemblera Brothers In Arms ?
Pour faire bref et direct : les fans de Ghost Recon de la première heure, les Pcistes pour être bien clair mais aussi ceux qui s'y sont essayés sur les portages console, risquent d'avoir une drôle de surprise tant le jeu semble loin de son ancêtre austère. Premier changement, mais ça tout le monde l'a déjà vu, le passage à une vue TPS qui se substitue à la classique vue subjective. On philosophera dans les salons sur le changement en termes d'immersion et surtout de gameplay, la chose modifiant complètement l'étendue du champ de vision. Bref... Autre changement : la disparition dans cet opus spécialement dédié à la PS2 de la création des waypoints en cours de jeu. En même temps, vu qu'on ne dirige qu'une seule équipe (qu'on ne compose pas soi-même), c'est nettement moins utile. Une seule équipe et également un seul personnage au passage. Nous voilà donc à la tête d'une équipe de 3 hommes auxquels on pourra assigner quelques ordres. Ordonner un tir de suppression sur une zone par exemple, se regrouper ou, plus stimulant, ordonner une reconnaissance afin d'identifier les cibles ennemies. L'ensemble des commandements étant donnés en direct, via une interface proche de celle de Rainbow Six mais sans son caractère sensitif et interactif avec un objet.
Envoyer un homme en reconnaissance peut-être pratique.
En fait, à première vue, Ghost Recon 2 sur PS2 fait un peu penser à un Rainbow Six 3 mais version randonnée en Corée. Clairement, le jeu semble très nettement orienté vers l'action pure. Les missions sont d'ailleurs très linéaires, pour ne pas dire que ce sont de vastes couloirs. Les scripts sont légion pour assurer une mise en scène assez tonitruante, comme par exemple lors de la prise d'une base aérienne ennemie, l'assaut étant donné sous un raid aérien allié, ça bombarde dans tous les sens et l'écran s'emplit d'explosion et de fumée. La première mission du jeu vous amènera carrément à vous séparer de votre team pour aller seul escorter un artilleur sud-coréen, à vous de dezinguer une tripotée de soldats afin qu'il puisse exploser les chars. Déconcertant pour un habitué de GR. On a presque le sentiment de jouer à Medal Of Honor à ce moment là. Une autre mission devra même être jouée entièrement en solo.
On voit donc que ce GR2 risque de faire un drôle d'effet aux anciens joueurs. Cependant, si le titre sait s'armer correctement, on ne voit pas de raison pour qu'il tourne mal, le tout étant de savoir à quel public on s'adresse. Cette preview arbore le squelette d'un gameplay solide et potentiellement efficace avec une action intense et un aspect tactique plus simple à gérer pour des joueurs consoleux pas forcément aguerris à la discipline. Seulement il y a un paquet de couacs qui effraient un peu.
L'intelligence artificielle s'est en effet montrée très douteuse sur cette version preview, les hommes obéissant assez mal aux ordres (pour ne pas dire qu'ils m'ont envoyé bouler à de nombreuses reprises) et leur façon de s'exposer au feu sans plus de précautions est souvent troublante. Côté ennemi, c'est bien gentil de se cacher dans les coins fourbes et difficiles d'accès, mais savoir bouger est parfois salvateur, et ça, on se demande s'ils le savent.
La PS2 parvient à fournir des explosions assez convaincantes.
Techniquement, le titre s'adapte à son époque et se dote de ragdolls qui pour l'instant sont trop exagérées. Lorsqu'on utilise l'une des nouvelles armes futuristes du jeu (un étrange mélange entre la puissance d'un shotgun et la précision d'un snipe), on assiste à un spectacle qui rappelle fortement le cheat code de l'agrafeuse de Hitman 2. Pour ceux qui ne connaissent pas, il faut imaginer un type projeté en l'air à 3 mètres de son point de départ. Pour le reste, il y a de belles choses, la PS2 assure le show avec de jolies explosions et quelques effets sympathiques. Mais on paie le prix fort avec un frame-rate bas et très irrégulier.
Au final, on sort assez perplexe de quelques heures passées en compagnie de ce Ghost Recon 2. On sent le potentiel d'un jeu d'action efficace mais il y a un sacré boulot de finition à faire chez Ubi.
