Ce qui frappe au premier abord dans le jeu c'est le peu de modes disponibles. Ou plutôt devrais-je dire de mode disponible au singulier puisqu'il n'y a en effet seulement un mode carrière. Et quand on sait que le jeu ne comprend que 8 petits niveaux, il y a de quoi être inquiet au sujet de la durée de vie. Et on a raison de s'en préoccuper puisqu'Emergency Firefighter est vraiment court. Bon, on met quand même quelques heures à le terminer, mais ce n'est pas parce que le titre d'Interactive Vision est long, c'est surtout parce que l'on a affaire à de nombreux bugs qui vous imposent souvent de quitter le jeu, lorsqu'ils ne font pas tout simplement planter le PC ! A chaque instant on a donc peur d'être bloqué par un tel problème d'autant que l'on ne peut pas sauvegarder en cours de mission. Cette instabilité, il faut bien l'avouer, n'aide pas à bien s'immerger dans l'ambiance.

Et question immersion, on ne risque pas non plus d'être ébloui par le réalisme du jeu que ce soit d'un point de vue graphique, sonore ou scénaristique. Concernant ce dernier point justement, le jeu se vente d'être directement tiré de la réalité, et bien permettez-moi d'avoir un doute. En effet, voir que quelque soit l'intervention que vous aurez à effectuer vous êtes seul et simplement aidé par votre chef qui vous dicte les objectifs à la radio c'est très limite. Vous avez déjà vu des pompiers qui n'agissaient que seul ? Qui ne bénéficient d'aucun soutien et opèrent sur toutes leurs opérations en solitaire ? Le scénario est donc totalement fantaisiste d'autant qu'il n'y a aucun lien entre les différents niveaux. Il s'agit quasiment toujours des mêmes objectifs : couper le gaz, éteindre un incendie et sauver les victimes, ce qui fait que l'ennui guette forcément au bout de quelques minutes. En plus, il arrive parfois que l'écran affiche un échec de la mission sans que l'on sache très bien pourquoi. Si vous avez le malheur de sortir du trajet prédéfini par les développeurs : échec de la mission. On ne peut pas faire plus linéaire et répétitif. En fait, seuls les décors changent. Si encore ils étaient réussis cela pourrait relever le niveau mais ce n'est même pas le cas.

En effet graphiquement, on fait un bond de quelques années en arrière. C'est bien simple, on dirait que le moteur est de la même génération que celui qui avait été utilisé pour Tomb Raider 2. Les décors sont pauvres, les textures fades et le tout manque cruellement de polygones si bien qu'on se retrouve avec un très beau représentant de ce que peut être un jeu cubique. Ne parlons même pas des flammes dont le comportement est beaucoup trop linéaire et prévisible pour être réaliste. Mais attendez car ce n'est pas tout ! Le jeu se paie même le luxe de ne pas être fluide ! C'est très surprenant vu le peu de détails présents à l'écran et cela prouve s'il y en avait encore besoin la programmation lamentable du soft : ça plante, c'est moche, c'est mal optimisé, vraiment ce n'est pas la joie. Et pourtant la configuration sur laquelle on a fait tourner le titre est très puissante (P4 3,2 GHz, 1 Go de RAM DDR2, ATI X800XT 256 Mo). C'est à n'y rien comprendre. Côté son non plus on n'atteint pas des sommets c'est le moins que l'on puisse dire. La musique est basique et sans saveur, mais ce sont surtout les bruitages qui déçoivent. Déjà, ils ne sont pas assez présents et leur qualité laisse à désirer. Les flammes ne font quasiment aucun bruit, pourtant on aurait aimé que le feu crépite ou entendre des planches céder sous la chaleur... Il n'y a rien de tout cela et c'est surtout le vide et le silence qui se fait entendre. Côté prise en main non plus ce n'est pas folichon. Seul le clavier est pris en compte, dommage car une compatibilité avec la souris n'aurait pas été de trop pour avoir la possibilité de faire tourner la caméra plus facilement qu'avec des touches. Bref, Emergency Firefighter réussit l'exploit d'être à la fois moche, inintéressant, bugué et injouable.