Les choeurs de l'Armée rouge résonnent dans mon casque, j'ai juste le temps de réviser mon alphabet cyrillique que l'installation de Red Jets se termine. Me voilà enrôlé dans l'aviation russe, sous la Guerre Froide. Pilote Jihemovitch au rapport. Da !
Red Jets n'est pas le nom d'une équipe de football américain, ni celui d'une nouvelle marque de bière, mais le titre du nouveau jeu de Interactive Vision. Un simulateur de vol qui nous place de l'autre côté du rideau de fer, dans les campements de l'aviation russe. De ce fait, la campagne principale ainsi que toutes les missions annexes qui l'accompagnent se feront à bord d'appareils de l'Armée rouge tels que le Mig-29 Fulcrum, le Su-25 Frogfoot, le Su-27 Flanker ou le Yak-141 Freestyle. Entre les quatre, on ne note pas de variations dans la manière de tenir son manche à balai, tous se pilotent à peu près de la même façon, et d'une manière finalement plutôt arcade, contrairement à ce que nous laissaient présager les communiqués précédant la sortie du jeu. Effectivement, que ce soit avec un joystick ou en se servant du clavier, le pilotage est extrêmement basique, se restreignant aux commandes minimales pour faire voler son coucou.
Dans le cockpit, on ne note pas de différences non plus entre les avions. Le même tableau de bord assez cheap se dresse devant nous et ne distille que quelques indications comme l'altitude ou le radar pour trouver les points de navigation ou les appareils ennemis. La distinction se fait donc au niveau de l'armement qu'on peut placer sous les ailes, ou plutôt du nombre de missiles que l'on peut emporter. Le choix de l'armement s'effectue avant chaque mission. Les missions, parlons-en justement. Les objectifs vous sont généralement donnés par radio par votre supérieur. On vous demandera d'abattre des cibles ennemies, d'escorter des convois ou de partir en reconnaissance. Le terrain de jeu de Red Jets est assez vaste, bien qu'il n'égale pas celui d'un Combat Flight Sim. Tous issus de la même map, les décors peinent à se renouveler réellement. Bien que les espaces vallonnés tutoient les sommets enneigées ou les côtes maritimes, la diversité n'est pas au rendez-vous et ce n'est pas la fonction jour/nuit qui y change quelque chose. On a toujours l'impression de survoler les mêmes zones, ce qui peut devenir usant à la longue.
Comme je vous le disais, le jeu comporte une campagne et des missions indépendantes. Il intègre aussi un éditeur de missions, mais pas de quoi relancer réellement la durée de vie puisqu'il s'avère très peu complet. On y choisit le point de départ de la mission, on place quelques méchants avions sur la carte et on fixe le moment de la journée pendant lequel se déroulera le vol (jour, soir ou nuit). Le mode multi est également très sommaire et ne peut se pratiquer qu'en réseau local.
A l'arrivée, on ne sait pas trop quoi penser de Red Jets. Pas vraiment mauvais, mais loin d'être génial non plus, le jeu vole plutôt vers le moyen. En fait, il lui manque l'étincelle qui ferait de lui un bon jeu et en l'état, c'est plus l'ennui qui prime. On survole de grandes étendues, pas spécialement belles, mais surplombées par de beaux nuages, sans qu'il ne se passe grand-chose à l'écran. De temps à autre, le radar s'agite pour nous indiquer la présence d'une cible - à l'horizon, cela se traduit par un petit pixel noir, qu'il faut viser et éliminer le plus rapidement possible. Bref, l'intérêt du titre ne parvient jamais à décoller et tombe bien vite à plat. Même les joueurs pris de passion pour les appareils russes ne pourront le nier. D'ailleurs, à ces joueurs, on ne peut que conseiller de rester sagement accrochés aux commandes de IL-2 Sturmovik, bien plus généreux en sensations de vol et en action.
- Graphismes11/20
Les environnements aériens sont bien vides tandis que le relief au sol manque souvent de... relief justement ! Les différents appareils offrent une modélisation juste et fidèle par rapport aux avions d'origine sans pour autant atteindre la finesse et le degré de détails que peuvent avoir ceux de Flight Sim ou IL-2 Sturmovik. Les nuages sont plutôt bien faits, cela dit.
- Jouabilité13/20
Red Jets ne s'embarrasse pas avec la tonne de petits détails susceptibles de ravir les pilotes confirmés. Au contraire, il préfère adopter un pilotage simplifié pour convenir à tous, même à celui qui n'a jamais joué à un jeu d'avion. Le problème, c'est qu'à trop simplifier, on finit par s'ennuyer puisqu'il n'y a plus grand-chose à faire, ni plus beaucoup de défis.
- Durée de vie13/20
La lenteur de progression promet une longueur raisonnable à chaque mission. Le mode multi pourra offrir quelques heures de plus, mais uniquement en réseau local.
- Bande son8/20
Se voulant assez proche d'un esprit Top Gun, Red Jets emprunte les mêmes sonorités que le film américain. Je dois vous dire qu'on est loin de l'esprit Guerre Froide. Les bruitages ne sont guère convaincants.
- Scénario/
-
Red Jets aurait gagné à être plus ambitieux, à offrir des missions plus originales et peut-être aussi plus d'avions à piloter. On aurait aussi aimé pouvoir découvrir un pilotage plus complet, capable de nous faire ressentir toute la pression venant gifler le visage des pilotes. Un titre plutôt moyen donc, qui ne peut pas rivaliser avec un IL-2 Sturmovik autrement plus complet.