Alors que Killy pêche encore la loutre hawaïenne avec m'sieur Kelly Slater, que Jihem chasse le skateboard sauvage avec Tony Hawk, je me vois, moi, confié, le Shaun Murray. Son truc à lui, ce sont plutôt les gros hors-bord, ceux qui font plein de bruit, plein d'écume et qui tractent des bellâtres ou des naïades sur des planches de wakeboard. Ladies and gentlemen voici donc aujourd'hui sur PC, le jeu qui a demandé plus de deux mois de recherche rien que pour le titre à rallonge : Wakeboarding Unleashed Featuring Shaun Murray.
L'art du wakeboarding est né de l'union du surf et du skateboard. La recette est pourtant on ne peut plus simple à réaliser. Prenez une étendue d'eau bordée d'obstacles et de bâtiments en tout genre, rajoutez-y un hors-bord tractant un sportif sur une planche à repasser, intimez à ce dernier d'effectuer des figures pour le plaisir des yeux et hop le tour est joué. Pas plus compliqué que ça dans l'absolu, le tout se complexifie très rapidement une fois sur le terrain, réel ou virtuel.
Le soft d'Activision, en tant que simulateur de sport extrême a tout d'abord pour lui une bonne couche de fun. Que vous soyez ou non fan de ce genre de titres, s'il y a une chose qui ralliera tout le monde est bien ce petit quelque chose qui fait qu'on pénètre dans le titre très aisément pour se laisser asperger le visage d'embruns. Ceci se ressent d'ailleurs dans les trois modes de jeu : Carrière, Free Ride et Free Drive. Si nous reviendrons sur le premier mode un peu plus loin, glissons juste quelques mots sur les deux challenges sus-nommés. Le Free Ride est une sorte de mode d'entraînement, commun à 100% des jeux de sport. Vous pourrez rider dans n'importe laquelle des 11 courses, qu'il faudra débloquer au préalable dans le mode Carrière. Le mode Free Drive, quelque peu dispensable, vous donnera les commandes du hors-bord pour voir les choses d'une perspective différente, dixit la notice, mouais si on veut. On lui préférera sans nul doute le mode Co-Op où le premier joueur dirigera le bateau tandis que le second sera sur la planche de wakeboard, bien plus sympathique dans ses défis à remplir pour passer au niveau suivant. A ce sujet trois autres modes Deux joueurs seront de la partie : Tug-O-War, basé sur le principe d'une longueur de corde qui diminue à mesure que votre adversaire réalise des figures, Trick Attack ou H.O.R.S.E avec une surenchère de figures à effectuer.
Passons au mode Carrière qui est exactement construit de la même manière que celui des jeux Tony Hawk ou Kelly Slater. Tout commence donc par un tutorial que vous devrez obligatoirement réussir pour passer au niveau suivant. Passage intéressant qui vous apprendra les bases de ce sport, vous ne devriez avoir aucun souci pour le passer, la jouabilité se voulant simple et très attractive. Ensuite ce sera une toute autre paire de manches. Si on garde les niveaux fermés qui seront accessibles au fur et à mesure de votre progression, il faut bien voir que la progression sera lente et demandera énormément d'entraînement, une autre constante de la plupart des jeux de sport extrême. A ce stade, le joueur a devant lui trois types d'objectifs différents : objectifs Groove, Défis et Gaps. Chaque niveau comprend 8 objectifs Groove de base qui une fois réalisés débloquent des défis spécifiques ou d'autres objectifs. Les Défis se déverrouillent à mesure que les Gaps sont réussis, terminer ces derniers étant une condition sine qua non pour passer au niveau suivant. Une fois que vous aurez terminé un gap, vous obtiendrez alors une clé de gap qui vous permettra de voir où se trouve le gap suivant et ainsi de suite. Ceux-ci pouvant être de nature variée, ils seront pour la plupart synonymes de sensations intenses. Vous devrez par exemple passer au-dessus d'un promontoire rocheux haut d'une vingtaine de mètres, rider sur la surface d'un bâtiment, etc. Les autres défis et objectifs seront rattachés à un nombre de figures à réaliser, des autochtones à bousculer, des animaux à sauver...
Mais dans le monde de la Grande bleue, tout n'est pas rose. Ainsi si le jeu se pare d'un rendu de l'eau réaliste (un des points forts de la version console), je pense que le PC est capable de bien mieux à l'heure actuelle. C'est d'autant plus dommage qu'à la base le jeu mise beaucoup sur ceci pour l'immersion du joueur. Dans tous les cas, on pouvait s'attendre à mieux mais il n'empêche que l'adaptation PC est d'un bon niveau et vous proposera des environnements enchanteurs du lac Powell à la ville de Springfield dévastée par une tempête, un petit passage par Hong Kong, la Floride, Venise, Timber Lake ou encore un cimetière de bateaux. L'intérêt de rider à travers le monde est de visiter des endroits disparates et ceci, Wakeboarding Unleashed l'a bien compris. C'est plutôt joli, dépaysant, étonnant et suffisamment bien réalisé pour qu'on y prenne du plaisir dès qu'on a glissé sur la première vague. Mais attention car il faut bien distinguer le gameplay des défis à relever.
Comme je le disais plus haut, la jouabilité s'appuie sur les tricks, grinds, grabs et autres Rail Tricks à effectuer. Pour être franc, si je ne suis pas un habitué de ce genre de production, je me suis amusé comme un petit fou avec ce jeu. Ceci tient sans doute aux contrôles qui permettent de nombreuses figures tout en restant accessibles au plus grand nombre. Mais il est sûr que réaliser une figure lors du tutorial est complètement différent que de le faire lors du championnat (le temps limité étant source de stress), mais si vous êtes patient, vous pourrez profiter pleinement du soft après quatre ou cinq heures. Les habitués de la série Tony Hawk retrouveront leurs marques après une vingtaine de minutes. Concernant le temps limité évoqué plus haut, et représenté par une jauge de groove qui baissera continuellement, vous pourrez par contre gagner de précieuses secondes en réalisant des combos et des tricks. A noter qu'une fois le compteur spécial de tricks rempli, vous aurez la possibilité de placer des figures spéciales, ou d'en effectuer au ralenti. Enfin 7 riders aux caractéristiques distinctes vous tendront leurs planches (elles aussi de natures différentes) et entre Shaun Murray, Parks Bonifay, Tara Hamilton, Darin Shapiro, Cobe Mikacich, Collin Wright ou Dallas Friday, vous devriez trouver bronzage à votre goût.
Si quelque chose me disait que cette adaptation ne surferait pas sur la vague du bon goût, il en est tout autre. Nous ne tenons pas là un chef-d'oeuvre mais le boulot de Aspyr est suffisamment correct pour qu'on s'amuse comme un petit fou dès les premières parties. Maniable mais demandant de l'entraînement, joli sans être fantastique, Wakeboarding Unleashed Featuring Shaun Murray est un investissement à petit prix (30 euros) qui apportera un vent de fraîcheur dans votre PC.
- Graphismes12/20
Le rendu de l'eau demeure le même que sur consoles mais si le tout était d'une beauté saisissante sur PS2, on a déjà vu mieux sur PC. Sorti de là, les endroits où l'on ride sont assez originaux, correctement modélisés, et on aurait juste aimé que les animations des personnages soient un peu plus souples.
- Jouabilité15/20
Les commandes sont simples à assimiler mais difficiles à maîtriser en plein championnat, rapport au temps limité qui stresse un peu et à certaines figures assez complexes à sortir. Si vous êtes un adepte du genre, vous serez comme un poisson dans l'eau, tous les autres devront s'entraîner pendant une heure ou deux avant d'être à l'aise. Le gamepad est à privilégier au clavier pour davantage de souplesse. D'ailleurs mentionnons ici que j'ai eu quelques soucis avec le gamepad Logitech Dual Action qui était reconnu par le jeu avant le lancement mais qui ne fonctionnait plus une fois le titre lancé. Pour info, le test a été réalisé à l'aide du Sidewinder de Microsoft.
- Durée de vie14/20
Les modes Deux joueurs sont intéressants et apportent un réel plus au jeu, surtout le mode Coop. où un joueur dirigera le hord-bord tandis que l'autre ridera. Le mode Carrière est long et difficile et vous passerez beaucoup de temps avant de le terminer, en surface ou en profondeur via les nombreux défis à débloquer.
- Bande son14/20
Une quinzaine de titres issus de la scène pop-rock américaine qui sanctifient l'esprit : Sea, sex & surf. Les bruitages sont plus discrets et un peu étouffés même en augmentant le volume sonore.
- Scénario/
Encore un jeu arrivant tardivement après les versions consoles, n'ayant subi aucune modification mais qui s'en sort très bien, même si le tout dénote d'une adaptation un peu légère avec son absence de gestion de la souris ou ses graphismes qui n'ont pas eu droit à un petit lifting. Mais puisque le jeu est maniable et définitivement fun, il serait idiot de s'en priver surtout que son prix n'excède pas les 30 euros.