Qu'un développeur ait la bonne idée de sortir un nouveau RPG sur Gameboy Advance c'est une chose, mais lorsqu'en plus il nous invite à redécouvrir les piliers du jeu de rôle sur consoles, c'est un voyage vidéoludique culturel qui ne se refuse pas. Annoncé pour le 10 décembre, Final Fantasy 1 & 2 : Dawn Of Souls constitue le cadeau de Noël rêvé pour tout rôliste nostalgique.
Tout a commencé le 18 décembre 1987 au Japon lorsque Hironobu Sakaguchi décida d'abattre sa dernière carte pour sauver sa société. Son nom : Final Fantasy, sa demeure : la Famicom (version japonaise de la NES), sa famille : Squaresoft. L'histoire de la plus célèbre saga du RPG sur consoles a vu le jour avec ce titre, et c'est cet épisode accompagné du second volet de la série que Square Enix nous invite à redécouvrir aujourd'hui sur GBA.
Une résurrection qui avait d'ailleurs déjà eu lieu l'année dernière avec Final Fantasy Origins sur Playstation. L'idée reste donc la même, à cela près que Final Fantasy 1 & 2 : Dawn Of Souls sur GBA comporte un certain nombre d'éléments inédits qui, vous allez le voir, s'adressent directement aux fans de la série. Alors bien sûr, nous avons affaire à un jeu qui rapproche beaucoup du Final Fantasy Origins, qui lui-même se basait très largement sur la version WonderSwan Color sortie au Japon. Le remake est donc à mille lieues des versions originales sorties sur Famicom. Les graphismes sont dignes d'une 16 bits et se révèlent agréablement colorés sur GBA, quant à la bande-son, elle a été joliment retravaillée. D'ailleurs puisqu'on en parle, je me permets de souligner la majesté des compositions de Nobuo Uematsu pour ces deux premiers FF, avec des thèmes certes parfois simples mais suffisamment enchanteurs pour rester gravés dans nos têtes. Ainsi, en dehors du "crystal theme", je ne saurais que trop vous conseiller le thème principal de FFII et le "Matoya's cave" de FFI digne d'une ballade de troubadour. Bien évidemment, les principales caractéristiques de ces remakes ont été conservées. Il est possible de sauvegarder à tout moment mais de façon temporaire grâce à la fonction Mémo, et on peut consulter toutes les statistiques des ennemis dans le bestiaire. Pour le reste, nous sommes en face d'une cartouche qui renferme deux RPG majestueux, certes plus courts et moins développés que les autres opus de la saga, mais qui, à eux deux, réservent une bonne soixantaine d'heures de jeu.
Comme nous reviendrons plus en détails sur les particularités de chaque épisode lors du test, je me contenterai de rappeler ici les éléments qui définissent le mieux ces deux premiers chapitres. Final Fantasy I surprend par son atmosphère typique du domaine de l'heroic fantasy, avec son univers peuplé d'elfes, de nains et de dragons. On y incarne quatre héros qui partent en quête des cristaux gardés par des monstres légendaires. Le joueur est libre de choisir au départ quatre classes de personnages parmi les six proposées, des classes qui atteindront leur niveau de maîtrise à un certain moment du jeu lors d'une rencontre avec une chimère bien connue des fans de la série. FFII propose pour sa part un système de jeu audacieux qui se traduit par l'absence de niveaux d'expérience pour les personnages. Ceux-ci évoluent en effet selon la manière dont ils agissent, développant les techniques qu'ils utilisent en priorité au détriment d'autres aptitudes.
Mais l'argument le plus solide pour les fans réside dans les bonus inédits de cette version GBA. Une fois l'aventure de FFI terminée, on pourra explorer un nouveau donjon répondant au nom de Soul of Chaos qui renferme des boss mythiques tirés des épisodes IV, V et VI. Dans le cas de FFII, une quête secondaire nommée Soul Of Re-birth permettra d'aller plus loin dans l'histoire liée à chaque protagoniste, le scénario de ce second volet étant autrement plus étoffé que celui du premier. Le temps risque de nous paraître bien long jusqu'au 10 décembre, mais on peut s'estimer heureux de voir que des titres aussi mythiques ne subissent pas le même sort que certains ancêtres poussiéreux qui finissent par tomber dans l'oubli. Et puisqu'il y a parfois des rêves qui se réalisent pour les nostalgiques, serait-ce trop illusoire d'espérer voir un jour les versions originales de FFI et II et des premiers opus de Dragon Quest dans la gamme Famicom Mini ?