Petit rappel des faits. En novembre 2002, Tony Hawk's Pro Skater 4 sortait sur consoles suivi moins d'un an plus tard par sa version PC uniquement disponible sur le marché nord-américain. En novembre 2003, la série se remettait en question et troquait son nom contre Tony Hawk's Underground afin de bien marquer le coup. Comme précédemment, seuls les joueurs consoles purent en profiter puisqu'aucune version PC ne sortit chez nous. Aujourd'hui, Tony Hawk's Underground 2 sort sur consoles, une version PC est aussi prévue, mais cela n'empêche pas l'éditeur d'essayer de nous refourguer Tony Hawk's Pro Skater 4, soit l'avant-avant dernier épisode de la série. Oui, ça sent le foutage de gueule, et oui, il y a de quoi être en colère ! Surtout qu'aucune optimisation n'a été apportée depuis l'original.

Ce sont donc les mêmes niveaux qu'il faut explorer à la recherche de défis divers (et d'été). Certains sont hyper classiques (trouver les lettres du mot SKATE, réaliser un score méga impressionnant en deux petites minutes, effectuer une série de tricks dans un ordre bien déterminé), d'autres sont plus farfelus (jouer au tennis avec sa planche, s'accrocher à une voiture pendant quelques secondes). Tony Hawk 4 était le premier épisode à faire fi de son chronomètre et à nous laisser déambuler librement dans les niveaux. Dès lors, on se sent plus libre de faire ce que l'on veut et de prendre son temps pour repérer les gaps secrets de chaque secteur. Par rapport aux épisodes précédents, la liste d'objectifs est toujours de rigueur mais les défis vous sont lancés par les piétons à qui il faut maintenant parler. Globalement, ça revient au même, sauf qu'on ne s'attarde plus que sur un seul objectif à la fois. Il n'est donc plus possible d'en commencer un, puis un autre, de revenir sur le premier avant d'en essayer un troisième. Cela dit, rien ne nous oblige à en terminer un avant de passer à un autre. Si on bute sur un défi trop difficile, il suffit alors de l'arrêter et de passer à la suite, quitte à y revenir plus tard.

Dès le départ, on peut choisir d'incarner un skater pro (Hawk, Kosten, Burnquist...) ou bien un skater de notre création. Quel que soit notre choix, l'évolution du personnage sera la même, elle passera obligatoirement par des points de statistiques obtenus en remplissant les objectifs donnés. Chaque défi libère un point de stat permettant de faire progresser notre skater dans un domaine bien précis (équilibre, manuals, air...). L'évolution est assez rapide, en un rien de temps, on se retrouve avec un fou de la planche, réalisant des tricks au coping sur une main et des grabs de folie. Il y a cependant plusieurs problèmes de maniabilité qui rendent le titre peu agréable à manier. Déjà, vous pouvez oublier le jeu au clavier, c'est tout simplement injouable. Reste alors à brancher une manette, en espérant que l'accessoire soit compatible. Nous avons essayé deux manettes différentes et il manquait à chaque fois les touches pour réaliser les transferts. Et comme il n'y a pas d'options pour reconfigurer les boutons, il a fallu nous passer de cette figure. Dommage.

Si le gros du morceau concerne le mode carrière, Tony Hawk 4 se dote aussi de plusieurs modes multijoueurs (en LAN ou via le net), d'un mode session simple et même d'un éditeur de parks pour concevoir le domaine "ridable" de ses rêves. Ceci dit, le titre ne peut tricher sur son âge. THPS 4 était bien lorsqu'il est sorti en 2002, depuis, deux autres épisodes sont apparus apportant chacun quelques nouveautés dont on a du mal à se passer aujourd'hui. Rien qu'au niveau tricks, on se sent bien à l'étroit dans la liste de figures disponibles. Adieu par exemple au caveman de Tony Hawk's Underground (la fonction qui nous permet de courir la planche sous le bras). Adieu aussi au wall push et au sticker slap de THUG 2.

En fait, rejouer maintenant à Tony Hawk's Pro Skater 4, c'est un peu comme revenir au Cheeseburger après avoir goûté au Big Mac. C'est bon, mais il n'y en a pas assez. Le même constat s'impose pour la réalisation, largement dépassée, surtout pour du PC. Graphiquement pas terrible, le jeu nous fait aussi l'affront de mépriser son frame rate, une sacrée performance dans la mesure où les environnements ne sont pas particulièrement chargés. Enfin, on décèle régulièrement des bugs de collisions (le plus souvent entre un personnage et un élément du décor). Résumons. Voici un jeu qui arrive sacrément à la bourre et qui ne fait rien pour tenter de justifier son retard. Je ne sais pas vous, mais moi, ça ne me donne pas envie de l'accueillir à bras ouverts.