Voir arriver Metal Slug 3 sur PS2 tient autant de la bénédiction que de l'opération marketing proposant un jeu Neo Geo sorti en Arcade en l'an 2000. Mais avant de crier à l'imposture, il sera tout de même bon de voir à quoi nous avons affaire, Metal Slug n'étant rien d'autre que LA série de beat'em all en 2D la plus fun du PVM (Paysage vidéoludique mondial). Mixant avec merveille un humour débridé, un graphisme détaillé et un plaisir de jeu énorme, ce troisième opus s'inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs pour nous transporter dans un monde proche de l'animé tant dans les animations du héros que dans ses péripéties.
Dans le vaste univers des beat'em all, Metal Slug est un cas atypique. Plutôt que de miser sur un monde plus ou moins cohérent, des méchants charismatiques et une ébauche de scénario catastrophe, SNK choisit la voie de l'humour débridé, un peu à l'image de Parodius qu'on pourrait qualifier d'homologue en terme de shoot'em up. Ainsi, dès le départ, le message est clair : Metal Slug est une série qui ne se prend absolument pas au sérieux, pour le plus grand plaisir des joueurs. Vous aurez donc droit à un jeu à scrolling horizontal scandant à qui veut l'entendre que le tout ne sera que déferlement d'effets spéciaux, action survoltée, gags visuels et autres réjouissances du même genre. Plébiscitée par les joueurs, la série continue encore aujourd'hui son petit bout de chemin sur les consoles nouvelle génération puisqu'une compil regroupant les épisodes 4 et 5 arrivera très bientôt sans parler de l'opus 3D prévu sur PS2 pour l'année prochaine. Oui Metal Slug n'est pas prêt de mourir et si on peut regretter que le show fasse les yeux doux à la 3ème dimension, faisons confiance à SNK pour nous concevoir un segment digne de ce nom.
L'épisode qui nous concerne aujourd'hui est donc le troisième de la saga. Chronologiquement, l'histoire de cet épisode commence là où Metal Slug 2 (et par extension Metal Slug X) s'arrêtait, à savoir lors de votre victoire contre des E.T. qui se sont malheureusement écrasés sur Terre suite à votre triomphe. En résultera alors une nouvelle aventure bien plus ambitieuse qu'Independance Day et The Guyver. L'histoire brasse plusieurs ambiances très différentes puisque vous combattrez outre des militaires puissamment équipés, des zombies, des extraterrestres, des monstres mutants, des soldats jonchés dans des mechas très Dragon Ball-style, etc. Par rapport aux autres épisodes, ce nouvel opus incluait à l'époque quelques nouveautés comme la possibilité de choisir votre chemin à l'aide de plusieurs embranchements ainsi que de nouveaux véhicules (une dizaine étant accessibles) ou encore de nouvelles armes. Cette version PS2 est en tout point identique à la version Neo-Geo, incluant le sacro-saint mode Deux joueurs et les 6 niveaux originaux. D'autres modes seront également accessibles après avoir fini le mode Arcade. Vous retrouverez ainsi un niveau se déroulant dans le dernier endroit du challenge Arcade (le vaisseau spatial) que vous pourrez reprendre en incarnant un soldat ennemi. Enfin, un autre challenge s'amusera à vous demander de tirer sur le plus d'ennemis possible afin de ne pas maigrir. Pour le reste, il vous suffira de foncer, de mitrailler à tout-va, de sauver des otages pour récupérer des power-ups, d'utiliser tous les moyens mis à votre disposition et de terrasser vos adversaires pour arriver jusqu'aux boss de fin qui n'ont jamais aussi bien porté leurs noms.
Etant très réceptif à la 2D, j'ai tendance à m'extasier devant ce Metal Slug 3. Les explosions demeurent superbes, les décors sont variés et détaillés (bien que les arrière-plans dénotent un peu), les animations des personnages sont plus que correctes et c'est surtout les réactions des ennemis qui sont à mourir de rire. Après, si je suis conscient que le jeu fait davantage penser à un jeu PSone boosté aux hormones qu'à un titre PS2, je n'y peux rien, j'adore ce titre, et je ne cesse de m'émerveiller en y jouant. Ceci tient sans doute aux environnements de jeu disparates et aux quelques idées vraiment excellentes incluses par les développeurs. Ainsi, alors que le jeu commence sur une plage de sable fin, vous poursuivrez vos pérégrinations dans une jungle épaisse, des cavernes humides, au fond de l'eau, dans un désert, une usine ou bien dans un endroit peuplé de zombies. Ce dernier environnement est vraiment génial puisque vous devrez faire attention à ne pas vous faire toucher par la salive que vous cracheront les monstres, ceci ayant le désagréable effet de vous transformer à votre tour en mort-vivant, encore plus fort que dans Resident Evil : Outbreak ! A ce stade, vous devrez ramasser une trousse de soins qui vous rendra votre état normal. Après ayez en tête qu'en tant que Zombie, vous serez détenteur d'une force incroyable vous permettant de cracher un immense jet de sang pulvérisant tout sur son passage, raffiné et très drôle dans la pratique. Parcourir le jeu tiendra donc de l'enchantement visuel et sonore puisque si la bande-son est caricaturale à outrance, ce choix délibéré, amenant des bruitages cartoonesques, est un excellent moyen pour pousser le jeu dans ses derniers retranchements humoristiques.
SNK oblige, le jeu est parfaitement maniable même si on aurait aimé une vitesse de déplacement plus rapide par moment, chacun des 4 héros jouables ayant le chic pour traîner la patte. De plus, on pourra aussi s'énerver contre le fait que les personnages ne puissent pas tirer dans toutes les directions (le tir en diagonale étant réservé à certains passages), le saut étant par exemple obligatoire pour pouvoir tirer sous son personnage. En dehors de ce petit "soucis", on touche du doigt un gameplay bien rodé qui n'a pas pris une ride. Les persos répondent parfaitement et l'utilisation de véhicules (sous-marins, mechas, chameaux, éléphants, avions, hélicoptères...) apporte un peu de diversité sachant que lors de ces phases, le scrolling passera parfois à la verticale, le jeu tenant alors plus du shoot'em up.
Par contre, bien que les six niveaux soient assez longs (un gros plus par rapport aux premiers jeux de la série), il est inconcevable de voir que cette version PS2 dispose de Continus infinis ! Certes, le jeu était difficile dès le départ mais je ne parviens pas à comprendre pourquoi le joueur peut influer sur le nombre de vies ainsi que sur la difficulté du jeu et ne pas choisir d'avoir des crédits infinis ou non ! Bien sûr, libre à vous d'arrêter après avoir perdu toutes vos vies mais la tentation est grande d'autant que le jeu est un vrai défouloir en solo ou en coop. Bref, j'espère sincèrement que ceci sera réglé dans la version commercialisée et c'est sereinement que nous attendrons la date du 19 novembre pour pouvoir profiter de ce titre qui sera de plus vendu 30 € et qui profitera d'un mode 60 Hz. Après Gradius V, ce sont les amateurs de beat'em all qui vont pouvoir faire revivre leur passion à petit prix !