La saison des jeux de foot a commencé. FIFA 2005 a ouvert le bal, puis viendra le tour de PES 4 de fouler la pelouse virtuelle de nos consoles. Entre les deux, voici Club Football 2005, un outsider qui restera malheureusement hors jeu.
On se souvient de Club Football sorti l'an passé qui misait gros sur toute l'affection qu'un supporter peut vouer à son club favori. Rebelote cette année pour une version 2005 avec ce coup-ci des éditions spécialement dédiées à des clubs français. Bon, il n'y en a que deux, mais le choix est plutôt judicieux puisqu'il s'agit du PSG et de l'OM, clubs hautement représentatifs du football français. Les autres éditions concernent d'autres équipes européennes telles que le Real de Madrid, l'Inter de Milan, la Juve, Manchester United, Arsenal, le Bayern de Munich, Newcastle United ou encore Aston Villa. En tout, Club Football se décline sous plus de vingt éditions différentes. Cela dit, quelle que soit la version choisie, le jeu reste le même, seul l'habillage change pour être raccord avec le club mis en valeur.
L'habillage ne s'arrête cependant pas à la seule page d'accueil ni au petit clip d'intro qui présente le stade de l'équipe sous toutes les coutures. Non, il y a un peu plus que cela. On trouve par exemple une section qui nous raccrochera à nos bons souvenirs de petits écoliers puisqu'on pourra y collectionner des images de joueurs et des photos issues des moments forts du club, exactement comme les vignettes Panini de notre enfance. L'autre section propre à l'édition de jeu achetée se rapporte à un mode scénario ayant pour mission de vous faire revivre les grands matches de l'équipe. Par exemple, dans l'édition du PSG, vous pourrez rejouer la fin du match de la ligue contre Montpellier en prenant les rênes de l'équipe à la 73ème minute, alors que le tableau d'affichage indiquait l'égalité parfaite entre les deux camps. En plus des six scénarios proposés, il est toujours possible de créer sa propre situation de match et refaire l'histoire à sa guise.
En apparence, Club Football 2005 pourrait être un rêve pour le fan, le jeu qui se consacrerait presque uniquement à l'équipe qu'il encourage. Ce n'est pourtant pas le cas, puisque dès que l'on quitte le vestiaire et que l'on parle conditions de jeu, la donne est tout autre, faussée par plusieurs vilains défauts récalcitrants. Comment apprécier un jeu de foot si les sensations sur le terrain ne sont pas là ? Car c'est bien ça le problème, derrière tout l'enrobage susceptible d'attirer le supporter, se cache un jeu de foot plutôt moyen, incapable de rivaliser avec ses deux concurrents directs que sont FIFA et PES. L'IA est simplement mauvaise, je ne trouve pas d'autres mots pour l'exprimer. Le mieux pour s'en rendre compte est de créer un joueur et de le sélectionner pour un match. Dans cette configuration, vous ne dirigerez que ce joueur et laisserez la console s'occuper du reste de l'effectif. Vous verrez alors des phases de jeu indignes d'équipes nationales avec des joueurs qui se la jouent un peu trop perso. Même lorsqu'on arrive à se démarquer et à se placer correctement, rares sont les fois où on vous passe la balle. Du coup, on assiste en spectateur à un match idiot et franchement lassant.
Bien entendu, rien ne nous oblige à jouer ainsi puisque la méthode classique où on dirige l'équipe dans son ensemble est toujours là. Mais je vous avouerai que même comme ça, le jeu n'est pas passionnant. Le ballon fait le choix de s'appuyer sur une physique assez spéciale. Disons qu'il manque d'inertie et qu'il a la mauvaise habitude de se comporter comme un vulgaire ballon de plage surgonflé, flottant dans l'air et rebondissant à la moindre petite pichenette. On croirait même entendre le bruit du plastique bon marché à chaque frappe ! Tiens, puisqu'on y est, on peut préciser que Mr Eugène 'Ooooooooooooon refait le match' Saccomano commente chaque rencontre. On sent bien que le bonhomme n'est pas un habitué des jeux vidéo, ses interventions manquent terriblement de naturel et ses expressions varient du tout au tout lors de la même phrase en raison d'une mauvaise direction artistique lors de la prise de son. Rien de comparable à FIFA, croyez-moi. Graphiquement, c'est aussi en dessous de la concurrence. C'est pas vilain, attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, c'est juste moyen. En plus, il y a peu d'ambiance dans les tribunes, quelques drapeaux par-ci par-là et basta !
Club Football 2005 s'est lancé un défi trop grand pour lui. Ses licences d'équipes satisferont peut-être le fan absolu de tel ou tel club, mais finalement, quand on y regarde de plus près, tout ça fait vraiment gadget face aux autres jeux de foot. Toute la différence se fait bien sur le terrain, et à ce jeu-là, FIFA et PES ont encore un bien meilleur toucher de balle.
- Graphismes11/20
Il manque une âme à Club Football 2005, quelque chose qui ferait qu'on peut s'y attacher. Visuellement, le titre semble déjà dater d'il y a quelques années avec des joueurs certes reconnaissables, mais pas vraiment à leur avantage.
- Jouabilité10/20
Lourdé par son IA qui a fichu le camp depuis longtemps et par une physique de balle pour le moins étrange, le gameplay de Club Football a toutes les peines du monde à convaincre. Il paraît de plus bien plat face aux trouvailles de FIFA et de PES.
- Durée de vie13/20
A condition d'être un fan pur et dur, on pourra s'atteler à débloquer tous les bonus du club mis en vedette dans sa version. A part ça, il n'y a pas grand-chose à voir dans Club Football 2005.
- Bande son12/20
Bien que les supporters donnent de la voix dans les tribunes, il manque encore un peu d'ambiance dans les stades. Les commentaires de Saccomano sont trop sporadiques pour faire vrai, tandis que ceux d'avant match nous renvoient directement au ton éducatif de la série "Il était une fois la vie".
- Scénario/
-
L'habillage propre à chaque club s'effrite vite fait pour laisser transparaître les défauts du jeu de foot qu'il renferme. Principalement mises en cause : l'IA et la physique du ballon laissent le titre loin derrière FIFA et PES. Même les fans absolus de l'une des équipes mises en lumière ne tarderont pas à s'en apercevoir.