Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le gnome tient la vedette dans un titre Playstation 2. Ceux qui avaient acheté le Mario Kart-like nommé Hugo : Bukazoom s'en souviennent sûrement... amèrement ! Mais comme le petit personnage teigneux aime bien faire parler de lui, même si ce n'est pas dans les meilleurs termes, il remet ça dans un nouveau soft intitulé Hugo : CannonCruise.

Surprise générale, le nouveau Hugo se fait flibustier et part à la chasse aux vikings dans un jeu qui s'apparente à une bataille navale. Croyez-le ou non, après un essai infructueux en matière de karting, Hugo hisse la grand-voile pour tester ses talents de marin. On oublie donc le côté rétro des pseudo jeux interactifs basés sur la licence Hugo Délire pour retrouver uniquement le personnage principal dans un titre où l'on aurait pu mettre n'importe qui d'autre en guise de héros. En d'autres termes, le gnome en question n'ayant jamais possédé d'univers à lui, on se retrouve avec un produit sans âme et totalement dénué de personnalité.

Mais qu'importe si le jeu est bon ? Hélas, ça n'est pas vraiment le cas. Pourtant on ne peut pas dire que le concept basé sur les batailles navales soit mauvais, celui-ci ayant déjà donné lieu à quelques titres surprenants. Je pense notamment à la Planète au Trésor sur PC qui faisait quasiment office de simulation de vaisseaux. Malheureusement, dans le cas d'Hugo : CannonCruise, on ne ressent guère le souffle des batailles épiques inhérent au contexte de la flibuste. Alors certes, les boulets de canon sifflent et volent dans tous les sens, les bateaux coulent et la vigie braille du haut de son mât, mais l'effet est aussi terrifiant qu'une bataille navale dans la piscine des Schtroumpfs.

Les possibilités de jeu se résument en deux lignes. Le joueur dispose de trois vues permettant de suivre l'action depuis l'arrière du bateau, à la place du canon et à travers la longue vue. Lorsqu'une cible se présente, on s'arrange pour la contourner tout en mitraillant la gâchette du pad afin d'éjecter un maximum de boulets de canon, et puis on passe soigneusement au-dessus des débris du vaisseau ennemi pour récupérer de la vie et des munitions. Les mines sont les seuls items spéciaux que l'on peut récupérer, et le jeu se résume à nous indiquer sur une carte les lieux où il faut se rendre. C'est pauvre, vide et sans intérêt.

Si vous me demandez quelles sont les sensations que procure ce titre, je vous répondrais que la mer étant désespérément immobile, ce ne sont pas les quelques remous provoqués par les tirs ennemis qui risquent de faire tanguer cette vulgaire coquille de noix dans laquelle le gnome est embarqué. La question que l'on se pose après une bonne heure de jeu c'est comment trouver la force de terminer les 15 niveaux que comporte le jeu sans s'endormir devant sa console. Remarquez que pour 30 euros, Hugo : CannonCruise annonce clairement la couleur. Espérons que les plus jeunes ne se laisseront pas piéger.