Fatigué le papy du skate ? Pas le moins du monde ! Il tient même la super forme, toujours prêt à faire la fête aux quatre coins du globe avec sa bande de copains, as de la planche à roulettes eux aussi. Ce coup-ci, il entraîne aussi avec lui toute la bande de Jackass. Autant dire qu'il va y avoir de la casse. Beaucoup de casse.
Cela fait bien six ans que ça dure et six ans qu'on en redemande. De quoi je vous parle ? Mais de la série Tony Hawk bien sûr ! Depuis la tout premier épisode, on est tombé sous le charme de la formule qui a fait de nombreux émules par la suite. On a beau critiquer que c'est plus ou moins pareil à chaque épisode et que la série peine à se renouveler, le fait est qu'on y revient toujours, bien obligé d'admettre son niveau d'excellence. Et puis de toute manière, dire que la série n'évolue pas n'est pas tout à fait vrai. Tenez, l'année dernière marquait un gros changement pour la franchise puisque pour la première fois, le mode principal était scénarisé. Il ne s'agissait plus de remplir des objectifs sans lien les uns avec les autres, mais de suivre l'ascension d'un jeune skateur désireux d'entrer de plain-pied dans le monde professionnel de son sport favori. Ce changement d'optique, même s'il apportait un peu de fraîcheur à un concept trop bien huilé, n'avait pas totalement convaincu les fans de la première heure qui regrettait les niveaux d'antan, ceux qui se déroulaient en temps limité avec une liste d'objectifs bien précis à remplir. Que fallait-il donc faire avec Tony Hawk's Underground 2 pour plaire à tout le monde. Conserver la direction prise par le volet précédent ou revenir aux sources de la série ? Il semble que la bonne solution ait été de faire les deux à la fois.
Et oui, Tony Hawk's Underground 2 (THUG 2) est en quelque sorte une compilation de tout ce qui avait été fait jusqu'à présent. Il réunit en son sein un mode histoire reprenant les concepts instaurés dans Tony Hawk's Pro Skater 4 et THUG 1 et un mode dit "classique" pour les nostalgiques des trois premiers Tony Hawk's Pro Skater. Comme ça, il n'y a pas de jaloux, tout le monde devrait y trouver son compte, quelque soit l'épisode de la série qu'on a aimé. Cela veut aussi dire que celui qui aime disséquer son jeu dans les moindres détails aura une durée de vie quasiment doublée par rapport aux autres volets de la série.
Sur le plan des tricks et autres mouvements de "oufs-guedins" que les skaters sont capables de réaliser sur leurs planches, il y a bien quelques nouveautés comme le wall push qui permet de s'appuyer contre un mur pour prendre un peu de hauteur. Mais rien de terriblement excitant au point de chambouler notre manière d'aborder le jeu. Rien de comparable au caveman apparu l'année dernière, et toujours disponible, qui nous fait quitter la planche pour se balader à pinces à travers les niveaux. Ah si, on peut désormais taguer les murs des bâtiments, avec en prime un éditeur de graffitis dans le menu afin de personnaliser nos oeuvres, ou même se concentrer un instant pour voir la vie au ralenti et mieux profiter de l'enchaînement des tricks. On peut enfin faire monter une jauge d'énervement à chaque chute pour voir une animation où notre avatar jette sa planche ou pire, la brise en deux.
Les nouveautés se font alors dans le mode histoire, bien barré puisque mettant en scène les tarés de Jackass. Tout commence par un concours entre deux équipes dirigées respectivement par Tony Hawk et Bam Margera. Le but est de s'amuser en ridant dans différents pays et en réalisant des défis pour gagner des points. A la fin du concours, l'équipe perdante devra payer les frais de déplacements de tout le monde. Vous êtes un jeune skateur enrôlé dans l'équipe de Tony, il va falloir faire votre possible pour honorer votre team et respecter les objectifs que vous donnera le big boss du skateboard. Ces défis sont assez amusants et dépendent directement du lieu où vous vous trouvez. Il y a huit objectifs principaux à chaque fois du plus sage (un trick à réaliser sur un module spécial) au plus barré (jeter des tomates sur les passants). On vous demande aussi à chaque fois de choisir un équipier pro avant chaque niveau. Si vous le trouvez, vous pourrez jouer avec lui et avoir accès à d'autres objectifs. En plus du skater pro à dénicher, il y a également un invité surprise dans chaque zone. Lui aussi, s'il se fait démasquer, donnera droit à d'autres défis. Du coup, 12 autres objectifs viennent s'ajouter aux 8 de bases et on se retrouve avec une vingtaine de défis pour chaque niveau. Plutôt pas mal, non ?
Le mode classique ne réserve pas de surprises. Chacun des treize niveaux affiche une liste de dix objectifs qu'il faut remplir. Le problème, c'est que le temps est limité à deux minutes. Il faut donc plusieurs essais pour les remplir tous. Les objectifs de ce mode sont très basiques, il s'agit là de récupérer les lettres du mot SKATE, ou d'effectuer un combo de 20 000 points. C'est très basique, mais force est de constater que le plaisir est toujours de mise, et qu'on s'éclate à chercher les meilleurs spots et les gaps cachés. A côté de ça, THUG 2 conserve ses éditeurs de parks, de skaters, de tricks et d'objectifs. Il garde également la plupart de ses modes multijoueurs (trick attack, graffiti, pendu) mais prend tout de même soin d'en inclure de nouveaux comme la chasse au trésor où chaque joueur doit cacher des pièces dans le niveau avant de partir à leur recherche. A propos du multi, la version PS2 est la seule à disposer de fonctions online permettant jusqu'à huit participants de se réunir. Les versions Xbox et GameCube devront se contenter de modes deux joueurs, offline.
Il est inutile, je pense, que nous nous attardions sur la réalisation, puisqu'une nouvelle fois, la qualité est au rendez-vous que ce soit musicalement ou graphiquement. Aussi bien les skaters pros, que les débiles de Jackass ou les skaters créés de toute pièce, tout le monde a droit au même traitement de faveur sur l'écran. Avec la petite touche crasseuse qui caractérise la série, chaque perso profite d'un large panel de mouvements, avec une animation fluide et rapide. Du Tony Hawk comme on les aime, et puisque cette année on a droit à une double ration, on ne va surtout pas bouder son plaisir. Ce serait vraiment trop bête !
- Graphismes16/20
On reconnaît aisément la touche THUG. Les couleurs délavées sont idéales pour dépeindre des environnements urbains riches en gaps et half-pipes et donner un look très "street" aux skaters.
- Jouabilité17/20
La série a toujours mis un point d'honneur à proposer une maniabilité tip top. Il n'y a aucune raison pour que ça change ici.
- Durée de vie17/20
Bien plus long que le précédent volet, plus complet aussi, cet épisode est de loin celui qui vous occupera le plus longtemps. Les modes multijoueurs sont plus nombreux que d'habitude.
- Bande son17/20
Le playlist brasse large en piochant des répertoires hip-hop, rock et punk. Le mélange passe très bien.
- Scénario/
Rejoint par la bande à Jackass (Bam Margera, Weeman, Steve-O et d'autres), Tony Hawk n'a jamais été aussi drôle, ni graveleux d'ailleurs.
Ce volet de Tony Hawk fait un pas supplémentaire dans la folie grâce à toute la bande de Jackass. Le mode histoire s'en trouve bien plus fun et déjanté. Pour ceux qui préfèrent un jeu un peu plus propre sur soi, il y a de toute manière le mode classique pour revenir au gameplay originel de la série.