Hip Interactive vous invite à partir en villégiature au pays des Pharaons et des momies maudites. Inspiré de la série animée elle-même dérivée des films gravitant autour du nanar La Momie, le jeu que voilà n'affiche aucune prétention, ce qui le sauve de la noyade d'ailleurs, pour 20 euros on peut être compréhensif.
On a généralement raison de craindre le pire quand on voit débouler des adaptations de séries animées, car on a alors à faire avec deux facteurs usuels de médiocrité : la licence et la cible jeune qu'on considère trop souvent comme un public de second ordre. Ensemble défendons les droits des enfants à avoir des jeux comme les autres. Non mais, nous à leur âge on jouait à Mario nom de nom ! La Momie n'échappe pas à cette règle immuable même si on peut dire qu'elle s'en sort relativement bien malgré une jouabilité douteuse et un gameplay plutôt plat. Le joueur incarnera donc dans cette adaptation le jeune Alex O'Connor, aventurier sans peur et armé de son lance-pierre et d'un bracelet magique. La tâche de ce jeune héros imberbe sera d'empêcher un méchant poussiéreux, moisi et couvert de bandelettes ridicules de faire des choses qui font peur.
La Momie ne fera guère d'effort particulier pour surprendre le joueur dans la catégorie des jeux d'action/plates-formes. Un peu de combat plutôt limité, 2 ou 3 sauts sur une plate-forme, un puzzle bien simple et voilà le tout. Alex sait faire quelques tours cependant. Par exemple, avec son bracelet, il est capable de déplacer des objets à distance qu'il peut même lancer sur les ennemis trop bien protégés et qui résistent à sa fronde ou ses coups de pieds. Enfin l'ennui c'est qu'en général, le temps qu'on soulève mollement l'objet, qu'on vise et qu'on l'envoie, l'ennemi en question est déjà à 10 cm de votre crâne. Peu importe, on pourra toujours utiliser ce don pour placer un gros rocher sous une plate-forme inaccessible ou résoudre des énigmes en replaçant une statue sur son socle. En gros, c'est un peu comme quand Lara pousse un caillou mais en moins pratique. Le pouvoir est en effet mal exploité, la caméra mal placée vous empêche de voir correctement ce que vous faites et sans poser de réel problème la manipulation télékinesthésique n'est pas vraiment agréable à utiliser.
Mais Alex pourra également user d'autres pouvoirs de manière ponctuelle, comme l'électricité pour lutter contre certains types d'ennemis ou un sort de protection pour se mettre à l'abri. La vision quant à elle permettra de voir les interrupteurs cachés et une fois de plus de résoudre des énigmes simplistes dont la solution saute systématiquement au visage comme un roquet hargneux. Comme les compagnons d'aventure sont à la mode, Alex pourra lui aussi demander à son petit animal d'aller appuyer pour lui sur une dalle afin d'actionner un mécanisme. Tut, c'est son nom, ira joyeusement là où on lui dira d'aller. Et on aurait tort de se priver d'user et d'abuser de notre cher petit Tut. Non franchement, faut lui trouver un autre nom à cette bête.
Pas vraiment passionnante tant elle se montre bateau et évidente, la progression dans le jeu est de surcroît alourdie par une maniabilité très approximative, les sauts manquent beaucoup de précision et l'absence de garde vous oblige à encaisser bêtement des coups lors des combats au corps à corps. La gestion des collisions étant en plus assez laxiste en faveur des vilains, il n'est pas évident d'éviter les chocs. Destiné aux jeunes joueurs, ces derniers n'apprécieront peut-être pas grandement la chose. Techniquement, le bilan est sans surprise et le couple licence/jeunes joueurs fait encore des ravages. Le jeu ressemble à un soft PSOne. Alors soit, le design de la série semble respecté, mais de là à excuser les modèles ultra grossiers et les textures à la gouache, il y a un pas que je ne franchirai pas. C'est pas mon genre. Les effets sont inexistants et personne n'a même eu l'idée d'inclure l'ombre du héros, ne serait-ce que sous la forme d'une vulgaire tache ronde. Je rappelle tout de même que dans un jeu de plates-formes 3D, l'ombre du héros est juste un petit peu là pour permettre de savoir où on tombe quand on saute. Un détail ? Oui mais à force ça commence à faire une jolie addition.
- Graphismes9/20
Personnages moulés en usine, textures plates, lumières et ombres absentes, aliasing et angles bien carrés. Le bilan est assez calamiteux sur le plan graphique.
- Jouabilité10/20
La Momie se montre peu intéressante et sans la moindre surprise et la progression est plate, de combats lourdauds en énigmes simplistes. Le pouvoir de télékinésie aurait pu être sympa mais finalement, on aimerait autant pousser les objets. avec les mains.
- Durée de vie11/20
S'adressant aux jeunes joueurs, Hip a pondu un titre au niveau de difficulté peu élevé mais les problème de jouabilité peuvent poser des soucis au cours de certains combats. Enfin on avance vite tout de même.
- Bande son12/20
Les musiques sont inconséquentes mais les doublages sont convaincants. Il est cependant regrettable de constater l'absence d'un doublage VF pour un jeu destiné aux enfants.
- Scénario/
Au final, La Momie n'a pas énormément d'arguments en sa faveur. Hip nous sert un jeu pas vraiment passionnant, pas vraiment beau. En même temps, la plupart de ses défauts ne sont pas insurmontables, c'est simplement qu'on s'ennuie. Mais pour 20 euros, on n'allait pas demander la lune.