Ascaron et les bateaux c'est une grande histoire d'amour, après s'être cloné eux-mêmes dans Tortuga, les développeurs reviennent avec la suite de Port Royale. Pareil mais en pas vraiment mieux en fait. Interface toujours aussi lourdaude, quasiment pas de nouveauté et moteur graphique à l'ouest, dur, dur de vivre aux Caraïbes quand on a la peau sensible au soleil.
Tout en ayant un potentiel assez intéressant, Port Royal premier du nom avait échoué à convaincre en raison de la redondance de son gameplay, de son interface mal pensée ou encore de ses batailles navales aussi prenantes qu'un mot croisé du Journal de Mickey. Ascaron revient pourtant à la charge avec Port Royale 2, suite pas très innovante il faut bien le dire, de ce jeu de gestion maritime.
Nous revoilà donc au coeur des Caraïbes, au 17ème siècle et prêt à faire fortune en rodant les premiers rouages du capitalisme. A la base du jeu se trouve toujours cette nécessité de faire du profit selon le principe simple de l'offre et de la demande. Si à Tortuga on est en pénurie de corde alors qu'à Margaritta (en voilà un joli nom) elle déborde des entrepôts, il suffit de l'acheter à bas prix et d'aller la revendre une fortune à ceux qui ne peuvent plus faire leur lacet. L'argent gagné étant réinvesti afin d'acheter encore plus de biens à revendre, puis d'acheter de nouveaux bateaux, des plus gros, un équipage, une maison, une ville, une île, uns société informatique... le monde !!! Oh pardon, je m'emporte... j'anticipe. Savoir gérer vos stocks, créer des entrepôts et même des fabriques quand on en a les moyens, voilà ce qui vous attend en tant que commerçant maritime. L'une des nouveautés de cette suite étant d'ailleurs d'aller jusqu'à la possession de sa propre ville.
Mais pour atteindre votre but de réussite commerciale, il ne suffit pas d'acheter et de vendre bêtement. Il conviendra de soigner votre réputation, ce qui pourra se faire notamment en vous attirant les bonnes grâces des gouverneurs locaux. C'est que dans les Caraïbes à cette époque, il y avait bien du monde, français, anglais, espagnols, hollandais etc. Et tout ce beau monde n'avait pas nécessairement de grandes notions de vie en commun. Libre à vous alors de livrer vos services à l'un d'eux qui pourra vous donner diverses missions comme aller aborder des navires marchands, défendre une ville d'une attaque ou plus pacifiquement, porter secours à un équipage en déroute au large d'une île obscure.
En bref, si vous avez joué à Port Royale, vous n'allez pas être perdu, cette suite lui ressemble trait pour trait. Ce qui veut dire qu'on a droit une fois de plus à l'interface poussive qui vous oblige à faire des allers et retours permanents d'une carte à l'autre (maritime vers la ville) pour savoir avec quoi remplir vos cales. De même, le côté redondant des transports de marchandise ou de colons et des phases de combat n'a pas disparu. La création de routes automatiques est bien sûr toujours présente et semble au moins mieux fonctionner que dans le premier opus. Malgré tout, on galère toujours autant pour faire bien peu de choses et en conséquence, la foultitude de possibilités offertes par le jeu passent à la trappe. Si on ajoute que les mouvements ne sont pas des plus pas fluides et qu'on subit souvent des déplacements de caméra involontaires lorsqu'on doit accéder à un bouton situé en bordure d'écran, on commence à vraiment patauger dans la semoule. Le fait que la caméra ne bouge que par saccades rend le problème d'autant plus déplaisant.
Du côté des combats qu'on devra livrer assez fréquemment, on trouve du vieux et du neuf. Le vieux, il se cache dans les batailles navales qui consistent toujours à tourner en rond autour du bateau ennemi en tirant des boulets de canons chèrement payés au port. L'arrivée d'un mode duel est cependant à noter. Ainsi le capitaine ennemi peut vous lancer un défi et proposer de régler le conflit entre hommes, l'épée à la main. La chose n'apporte rien de transcendant, il s'agit essentiellement de cliquer comme un petit fou pour arriver à embrocher l'importun.
L'autre nouveauté se trouve au sol puisqu'il est maintenant possible de livrer bataille à terre en dirigeant nos petits soldats vers les cibles voulues. Un petit plus qui change un peu mais qui a bien du mal à faire oublier qu'on vient quand même de racheter le même jeu que celui qu'on avait déjà payé il y a 2 ans.
- Graphismes10/20
Le moteur 3D a pris un très sérieux coup de vieux cette fois, en dépit de quelques améliorations minimes (reflets sur l'eau etc.), le niveau de détails est faible, supportant très mal le zoom. Au moins l'esthétique est quant à elle satisfaisante.
- Jouabilité10/20
Le gameplay n'a que peu très évolué depuis Port Royale et ne s'est pas débarrassé de tous ses défauts pénibles. Les nouveautés n'apportent pas grand-chose et l'interface est toujours aussi mal conçue.
- Durée de vie14/20
Les 8 scénarios du jeu font office de tutorial de longue haleine et c'est le mode libre qui occupera les joueurs. Dommage que plus de défis ne soient pas présents afin de stimuler un peu l'intérêt.
- Bande son12/20
Les musiques sont dans le ton "caraïbesque" et sont plutôt sympa bien que discrètes. Les effets et les voix sont presque inexistants.
- Scénario/
On prend les mêmes et on recommence. Certes on trouve une ou deux nouveautés dans Port Royale 2 mais voilà qui est bien maigre comparé au fait qu'Ascaron nous ressert tout de même presqu'à l'identique un titre déjà peu convaincant il y a plus de 2 ans. Toujours aussi rébarbatif et lourdaud en dépit d'un potentiel une fois de plus mal exploité. En raison de petits soucis techniques, certains sreenshots ci-contre proviennent de l'éditeur.