Si devenir un souverain du Moyen Age a toujours été un rêve pour vous, préparez-vous à faire chauffer vos disques durs puisque voici venir Medieval Lords. Le jeu de Monte Cristo propose en effet de construire, de gérer et de défendre sa cité en ces temps troublés. C'est une espèce de Sim City au Moyen Age en quelque sorte, qui n'est pas sans rappeler les fameux jeux de gestion du couple Impression/Sierra comme Empereur : L'Empire du Milieu ou Zeus : Le Maître de l'Olympe.
A la différence de ces illustres noms, Medieval Lords n'est pas en 2D, mais en 3D. Le moteur permet de se balader en vue subjective dans sa ville mais aussi de procéder à des rotations et à des zooms pour avoir une meilleure perception de sa cité. Hélas, la qualité des graphismes n'est pas fantastique. Les textures utilisées manquent de détails. De plus, les décors et les unités n'échappent pas au problème de l'aspect cubique caractéristique d'une carence en polygones. Il faut aussi signaler que les animations ne sont pas très convaincantes : ainsi, les charrettes tournent brusquement aux intersections et plus généralement l'attitude de toutes les unités manque de naturel et de fluidité dans le mouvement. Côté son, ce n'est pas non plus franchement emballant : les musiques sont répétitives car peu nombreuses et les bruitages sont vraiment très basiques. La première impression que l'on a du jeu n'est donc pas très positive.
Heureusement, à mesure que le temps passe, on découvre une interface fort bien pensée. Les bâtiments que vous pouvez construire sont classés par thème : eau, nourriture, sécurité, technologie... ce qui permet de trouver celui que l'on cherche très facilement. Ensuite, on apprécie vraiment de ne pas devoir construire des routes à chaque fois que l'on bâtit quelque chose : les chemins sont en effet automatiquement créés et reliés aux routes déjà existantes. Pratique ! D'autant que si la disposition automatique ne vous plaît pas, il est toujours possible d'effacer et de refaire le tracé à la main. Evidemment, il ne faut pas bâtir n'importe quoi n'importe où et le but est bien de satisfaire chacun des habitants de votre ville pour qu'il puisse améliorer lui-même sa maison et ainsi accroître sa capacité et par voie de conséquence la population. Pour connaître les desiderata de tous les foyers, il suffit de cliquer sur une maison et une fenêtre s'ouvrira pour vous préciser quels en sont les besoins en eau, nourriture, santé, sécurité... C'est comme cela que vous pourrez construire les bâtiments que demandent vos sujets. Enfin, si vos ressources le permettent ! Il faut en effet gérer au plus juste les revenus des impôts. Heureusement si vous n'avez pas une âme de gestionnaire, des conseillers sont là pour vous dire ce que vous devriez faire.
Si cet aspect gestion et construction est très prenant grâce à une interface intuitive et pratique, il en va tout autrement lorsqu'il s'agit d'aborder le système de combat. En effet, votre ville doit être défendue contre tous vos ennemis, et vous devrez aussi attaquer les territoires adverses pour les conquérir. Le problème, c'est que vous ne contrôlez pas directement vos unités sur le champ de bataille : vous ne faites que les placer et c'est ensuite l'intelligence artificielle qui se charge de définir les cibles à attaquer. Et c'est là que le bât blesse. En effet, on apprécierait de pouvoir définir soi-même les groupes d'ennemis à attaquer, mais ce n'est possible et les combats se ressemblent dès lors tous. En fait, tout se déroule toujours de la même façon si on veut annexer un territoire : on masse notre armée à la frontière, on déclare la guerre au camp adverse, on attend ensuite pendant un certain temps et l'attaque débute automatiquement. Vos unités se ruent sur le donjon principal adverse en liquidant les ennemis qui sont sur leur chemin. Si vous avez massé assez de troupes, c'est la victoire assurée, sinon, il faudra recommencer une autre attaque plus tard. L'aspect stratégique des batailles est donc totalement occulté puisque c'est l'IA qui fait tout (et de façon pas toujours très efficace, il faut bien l'avouer). Autre gros problème, il n'y a ni mode escarmouche, ni multijoueur. Il faut donc se contenter des missions de la campagne. Bon, il y a bien un éditeur de cartes mais on aurait vraiment aimé pouvoir jouer sur ses propres créations à plusieurs. Ce n'est hélas pas possible et la durée de vie en prend un coup. Bref, malgré un aspect gestion très bien réglé, Medieval Lords ne parvient pas à convaincre totalement. La faute au système de bataille mal pensé mais aussi à l'absence de mode multijoueur qui aurait certainement donné un peu de piment aux parties.
- Graphismes12/20
Le moteur 3D utilisé n'est pas capable de prouesses techniques, c'est évident : les bâtiments et les unités manquent cruellement de polygones et les textures utilisées ne sont pas des plus détaillées. En outre, les animations sont elles aussi défaillantes.
- Jouabilité13/20
Si l'interface dédiée à la gestion de sa cité est bien pensée, ce n'est pas le cas du système de combat vraiment perfectible : ainsi, on ne contrôle pas directement ses soldats et l'IA n'est pas d'une efficacité redoutable dans ce domaine. De plus, le fait que la prise du donjon principal suffise à la conquête de tout un territoire rend les techniques de rush trop efficaces.
- Durée de vie12/20
Même si le jeu comporte un éditeur de cartes et que la campagne est d'une longueur honnête, l'absence de modes multijoueur et escarmouche se fait cruellement ressentir.
- Bande son12/20
Rien de bien exceptionnel côté ambiance sonore : les thèmes musicaux sont peu nombreux et répétitifs, quant aux bruitages, ils restent basiques.
- Scénario/
Medieval Lords aurait pu séduire les nombreux amateurs de jeux de gestion de cité si seulement ses lacunes et ses défauts n'étaient pas aussi nombreux. Ainsi, l'intelligence artificielle qui gère en grande partie les combats n'est pas des plus efficace ce qui a le don de frustrer grandement les joueurs que nous sommes. C'est d'autant plus regrettable que l'aspect gestion est pour sa part soigné. Mais l'autre gros problème du jeu c'est l'absence d'option multijoueur qui plombe totalement la durée de vie. Durée de vie qui est aussi limitée à cause de l'absence de mode escarmouche, ce qui vous oblige à vous contenter de la campagne incluse. Dommage !