Quelques mois seulement après la sortie de Yu-Gi-Oh! Les Cartes Sacrées sur GBA, Konami nous propose de découvrir la suite de cette aventure qui tourne toujours autour des fameux duels de cartes imaginés par le mangaka Kazuki Takahashi. Un épisode qui relance l'intérêt du jeu avec l'ajout d'un mode deux joueurs !
Que tous ceux qui craignaient que la série ne tourne en rond se détrompent. Avec ce nouvel opus GBA de Yu-Gi-Oh!, Konami nous prouve que cette nouvelle série qui comporte déjà deux épisodes (Les Cartes Sacrées et Reshef le Destructeur) parvient à relancer la licence en remaniant de manière conséquente le concept des duels de cartes. Mais avant de nous intéresser aux règles proprement dites, voyons ce que nous réserve le scénario du jeu qui, à l'instar de son aîné, propose une véritable aventure solo constituée de duels et de rencontres avec les personnages de la série.
Le drame qui est à l'origine des événements narrés dans cet épisode se traduit dès les premières secondes de jeu par ce qui pouvait arriver de pire à Yugi et ses amis : la disparition des objets du millénium. Yami Yugi et son puzzle du millénium sont évidemment concernés par ces faits et disparaissent de la circulation. Ishizu Ishtar, la soeur de Marek, fait alors part à nos héros de la signification de ces funestes événements. La disparition des objets du millénium serait liée directement au retour de Reshef, également connu sous l'appellation d'être des ténèbres. Alors qu'un individu semble avoir réalisé une fusion des cartes de dieux égyptiens (Slifer le Dragon du Ciel, Obelisk le Tourmenteur et le Dragon Ailé de Ra étant pour la première fois jouables !), celles-ci se sont vues dépourvues de tout leur pouvoir et changées en pierre. Le seul moyen de les restaurer est de retrouver les objets du millénium éparpillés à travers le monde pour ensuite enfermer définitivement l'esprit de Reshef.
On le voit, cet épisode ne délaisse pas le côté scénaristique et fait partie des rares opus de la série à bénéficier d'un véritable scénario. Mais si l'on pouvait reprocher à l'épisode précédent, à savoir Les Cartes Sacrées, l'absence de duels entre joueurs, cette suite répare cet oubli en ajoutant également la possibilité de participer à des duels en link, la connexion permettant également de faire des échanges de cartes. La cartouche comporte donc tout ce que le fan lambda peut espérer : une progression solo scénarisée et l'opportunité de confronter son deck à celui de ses amis. Encore faut-il adhérer au nouveau système de règles... Si vous ne connaissez pas l'épisode précédent et que vous êtes plutôt du genre à foncer tête baissée dans le jeu avant de potasser la notice, vous serez rapidement freiné dans votre élan par un problème de taille. Dès les premiers duels, vos adversaires semblent tricher en terrassant vos cartes avec des invocations beaucoup moins puissantes que les vôtres, vous laissant dans l'expectative. La réponse est pourtant simple : comme son prédécesseur, le jeu apporte une nouvelle donnée cruciale à prendre en compte au niveau des règles et qui concerne la nature des cartes invoquées.
L'idée est donc la suivante. Au lieu de se contenter de résoudre un combat en comparant les points d'attaque et de défense des deux cartes qui se livrent bataille, il faut à présent considérer le symbole qui désigne le type de carte jouée. Concrètement, et pour prendre un exemple simple, une carte de type Feu terrassera systématiquement une carte adverse de type Forêt, et ce quelle que soit la puissance d'attaque et de défense de ces deux cartes. La résolution se base ainsi sur les deux cercles de domination suivants : Feu > Forêt > Vent > Terre > Eclair > Eau > Feu, et Ténèbres > Lumière > Démon > Rêves > Ténèbres, un schéma à ancrer dans sa mémoire dès les premiers duels. Il devient donc possible de se débarrasser de n'importe quelle carte à l'aide d'une invocation liée au type supérieur, et donc d'éliminer en un coup un monstre de plus de 2000 points d'attaque avec un monstre doté seulement de 200 points d'attaque. Autant dire que ça change beaucoup de choses au niveau des duels, le type des cartes étant l'élément à prendre en compte en premier lieu, avant même la puissance des monstres.
Enoncé de cette façon, on peut penser que le principe risque de saborder complètement les règles savamment mises en place dans la série. Mais il n'en est rien. Pour avoir pas mal avancé dans le jeu, je peux vous dire que ce concept a le mérite de dynamiser considérablement les duels en relançant constamment la donne. On ne reste plus bloqué face à un monstre puissant issu de plusieurs sacrifices, mais il suffit simplement d'assurer la défense jusqu'à tirer une carte de type supérieur, sachant que cela est valable également pour l'adversaire. La formation du deck devient donc plus que jamais primordiale, l'idée étant généralement de constituer un deck possédant un maximum de types de cartes différents. A l'inverse, lorsqu'un ennemi vous affronte avec une majorité de cartes du même type sur un terrain qui est à son avantage, vous savez qu'il faut constituer un deck contenant un maximum de cartes du type supérieur. Autant dire que les duels ne perdent pas en stratégie, et les parties en deviennent d'autant plus passionnantes. Précisons tout de même que l'on retrouve bien évidemment tout ce qui est rituels, sacrifices, tributs, pièges, envoûtements, bref tout ce qui faisait l'attrait des duels de cartes jusqu'à maintenant. On peut maintenant penser à juste titre que ces règles seront conservées par la suite dans les prochains opus de cette série exclusive à la GBA, mais je ne peux que conseiller aux fans de ce type de jeux de tenter l'expérience, même s'ils n'ont pas forcément adhéré au précédent volet. La possibilité de jouer en link compense la durée de vie modeste du mode solo, et pour peu que vous accrochiez au concept de Reshef le Destructeur, vous ne pourrez plus vous en défaire.
- Graphismes14/20
Non seulement la réalisation est identique au précédent volet (Les Cartes Sacrées) mais on retrouve également la plupart des lieux. L'ensemble reste plutôt joli et l'interface est parfaitement lisible, le descriptif des cartes pouvant être consulté à tout moment.
- Jouabilité16/20
Aucun souci de maniabilité, en revanche il faut adhérer aux nouvelles règles qui caractérisent cette série. Personnellement, j'estime qu'elles sont idéales pour renouveler les duels et les rendre plus imprévisibles, mais il faut un peu de temps pour s'y habituer et mémoriser le schéma de complémentarité entre les types de cartes. Si l'on bloque sur un duel, il suffit de défier un adversaire plus faible à tout moment avec le bouton R.
- Durée de vie16/20
L'aventure solo est relativement courte, mais le jeu comporte 800 cartes différentes et surtout un mode deux joueurs via le câble link. On peut jouer pour la première fois avec les trois cartes de dieux égyptiens.
- Bande son13/20
Un bon accompagnement sonore mais sans originalité, et qui pourra donc être remplacé par tout autre musique qui aurait votre préférence.
- Scénario15/20
Sans être fabuleux, le scénario a le mérite de surprendre et surtout de faire intervenir de nouveaux protagonistes ainsi que les cartes de dieux égyptiens. On contrôle un nouveau personnage qui vient en aide à Yugi Muto et Joey Wheeler.
Que ceux qui seraient restés sur leur faim avec les autres épisodes de Yu-Gi-Oh! se rassurent, le second opus de cette série risque fort de les réconcilier avec la licence grâce à l'ajout du mode deux joueurs en link et l'intégration de règles spéciales qui caractérisent désormais cette série exclusive au support GBA. Les duels en deviennent plus intéressants que jamais et ne perdent rien de leur dimension stratégique qui prend également sa source dans la construction du deck. Les amateurs se doivent de le découvrir.