Je vous avouerais qu'apprendre que le Tour Du Monde en 80 Jours allait être adapté au cinéma avec Jackie Chan dans le rôle de Passepartout, ça m'a passablement heurté la sensibilité là où ça fait mal, d'autant que je l'aie à fleur de peau moi la sensibilité (si, si). Entre le roman de Jules Vernes et le dessin animé de notre enfance, il va être difficile de faire une place à ce film rempli de ninjas, enfin si on se fie au jeu en tout cas.

Le Tour Du Monde En 80 Jours c'est une sorte d'épreuve, de challenge ou de démonstration de force visant à prouver que oui, on peut faire un jeu vide. Ce qui fait au moins un point commun avec les héros du livre/dessin animé/film : le goût du challenge. C'est bien sûr Passepartout que l'on incarnera dans ce jeu plus ou moins de plates-formes/action. En fait, on commence un niveau par une discussion entre Philéas, Passepartout et Monique (ben oui il faut toujours une fille). Chaque personnage étant représenté par une photo digitalisée des acteurs, toujours la même d'ailleurs, quelle que soit la situation (bravo, ça aide à rendre les choses crédibles) tout ça pour dire que "mince, Passepartout, nous avons perdu nos bagages, va les chercher et tue donc ces ninjas de la mort en passant". Ah oui il y a des ninjas, mais alors me demandez pas ce qu'ils foutent là, on ne rancarde jamais sur l'histoire dans le jeu. Donc nous voilà partis dans un niveau que l'on devra traverser en lattant des ninjas ou des trappeurs ou des gardes indiens armés de cimeterres et tout un tas d'autres ennemis du genre, sachant que pour chaque niveau, on trouvera un modèle d'adversaire, bravo pour l'imagination et la diversité donc.

Mais ce n'est pas encore le pire. Le père Passepartout ne semble pas très adroit de ses pieds et de ses mains. Ainsi il n'est capable de donner que 3 ou 4 malheureux coups. Un coup de pied, de poing ou un uppercut. Ah ben tiens, c'est que plus ça va plus il est passionnant ce petit jeu dans lequel on tape ad nauseam sur des ennemis clonés avec 3 attaques différentes. Au moins, a-t-on un objectif précis à accomplir ? Et bien, on sait juste qu'on doit vaguement traverser le niveau, mais alors pourquoi, ça, c'est un mystère (un peu comme la présence des ninjas d'ailleurs). Enfin il y a tout de même une chose qu'on sait, c'est que pour passer d'un niveau à un autre, il faut avoir collecté 4 symboles chinois qui feront augmenter la barre de vie... enfin ceci dit je réalise que je n'ai toujours pas compris pourquoi il était obligatoire de les avoir collectés pour avancer... Encore un truc qui sort de nulle part et qui n'a aucun sens.

Finalement, voilà à quoi se résume Le Tour Du Monde en 80 Jours : traverser des niveaux fades en ramassant des bidules bleus et en mettant des coups limités à des ennemis insipides. Ah et aussi à se suspendre par accident à des rebords. Je dis ça parce que les développeurs ont eut la bonne idée de ne pas prévoir une touche pour s'accroupir (alors que le flip gauche est inutilisé, enfin je dis ça, j'y connais rien moi, il doit y avoir une raison à tout ça, peut-être un bouton de secours en cas de crevaison du flip droit ?). Du coup, lorsqu'on est sur une plate-forme et qu'on veut se baisser simplement pour éviter un coup, ben au lieu de s'accroupir on se suspend au rebord comme une chaussette new yorkaise sur une cheminée américaine à Noël. Bon là, je vous présente ça avec un certain lyrisme mais en vérité ça donne lieu à des exultations bien moins poétiques. En bref, en conclusion, in fine, en définitive et en un mot comme en huit : pour en finir, cette adaptation GBA du Tour Du Monde en 80 Jours n'a pas dû demander un gros effort de développement vu qu'on n'y trouve rien, si ce n'est un ennui consternant.