Le petit monde des jeux d'infiltration est dominé depuis des temps immémoriaux (bon d'accord, j'exagère un peu) par deux grands noms : Metal Gear Solid et Splinter Cell. Namco compte cependant se faire une petite place en sortant Kill.switch, un titre sympathique mais qui, comme nous allons le voir, est loin d'arriver au niveau de ses aînés.
Le jeu débute alors que votre avatar se trouve dans un camp d'entraînement. Vêtu d'un treillis et suivant les ordres qu'on lui donne à la lettre, on croirait au premier abord incarner un soldat défenseur de la paix et de la liberté. Et pourtant, la suite du jeu va démentir cette première impression. En effet, vous devrez remplir des contrats aux objectifs peu avouables. Il semble bien que ce soit vous, le méchant de l'histoire, le mercenaire sans scrupules qui gagne sa vie en obéissant à des ordres provenant d'on ne sait trop où. De plus, vous êtes muni d'une liaison neuronale qui permet à vos commanditaires d'entrer directement en contact avec vous sans que vous n'ayez d'équipement radio. Si l'idée de départ est bonne, elle est ensuite totalement gâchée par un manque de rebondissement et de suivi. En fait, on participe à des missions qui consistent souvent à simplement arriver à la fin du niveau en tuant tous les adversaires qui se mettent en travers de notre route. Question variété, on repassera !
Kill.switch est donc très linéaire aussi bien du point de vue scénaristique qu'en ce qui concerne l'architecture des niveaux. En effet, il n'existe qu'un seul moyen d'arriver à les finir. Le jeu vous met sur des rails et vous n'avez qu'à gentiment avancer selon le schéma prévu par les développeurs. La rejouabilité est donc nulle, surtout qu'une fois que vous avez fini le jeu aucun bonus ou arme spéciale ne se débloque. Ce ne serait pas trop gênant si le titre était assez long, mais ce n'est hélas pas le cas. Il ne faudra pas plus de 6 heures à un joueur moyen pour voir s'afficher le générique de fin, et ce sans utiliser de quick save puisqu'il n'est possible de sauvegarder qu'à la fin de chaque niveau. En tout cas, le jeu est beaucoup trop court d'autant qu'aucun mode multijoueur n'est là pour augmenter la durée de vie.
Et on regrette d'autant plus cet état de fait qu'un gameplay plutôt efficace caractérise Kill.switch. La première mission est une sorte de tutoriel qui explique parfaitement ce que vous devez savoir pour avoir le jeu bien en main. Et il faut bien avouer que le tout se révèle simple et intuitif. Le jeu innove même en proposant la possibilité de tirer en restant à couvert. Vous ne sortez alors que votre arme de votre planque pour dégommer ce qui se trouve face à vous. Evidemment, c'est beaucoup moins précis que si vous choisissez de sortir la tête, mais c'est quand même très utile en cas de tirs adverses nourris. Pour ne rien gâcher, tout cela se fait très simplement : il suffit en fait d'être près d'un mur et d'appuyer sur la bouton droit de la souris (reconfigurable) pour se coller à la paroi. Ensuite, vous pouvez vous déplacer le long de celle-ci avec les touches directionnelles ou encore vous pencher. On aurait difficilement pu faire plus simple. Idéal pour les débutants qui veulent s'initier en douceur aux jeux d'infiltration, d'autant que Kill.switch n'est pas très difficile si on prend bien le temps d'observer autour de soi et d'avancer prudemment.
Quelques gâteries sont présentes comme la localisation des dégâts, ainsi, si vous tirez dans les jambes de vos assaillants, on les voit s'effondrer et ramper avant de succomber. A ce propos d'ailleurs, les animations sont plutôt bonnes, tout comme la modélisation des personnages. En revanche, pour ce qui est des décors, ce n'est pas la joie. Aspect cubique et textures grossières font la loi dans Kill.switch. Autre point faible à l'heure où de plus en plus de jeux incluent une intelligence artificielle soignée, celle du titre de Namco n'est en fait composée que de scripts, ce qui fait que si vous recommencez une mission plusieurs fois, vous vous apercevrez que vos ennemis ne changent absolument pas leur façon de faire. Dommage ! Au final, même si on est loin de nombre de possibilités d'un Splinter Cell, Kill.switch pourra convenir aux novices qui veulent s'initier à ce genre très particulier qu'est l'infiltration.
- Graphismes11/20
Si les personnages ont bénéficié d'un soin tout particulier ce n'est pas le cas pour les décors qui ont des textures grossières. Le fait que la résolution maximale soit de 1024x768 n'arrange pas les choses. Enfin, on note aussi quelques problèmes de framerate.
- Jouabilité14/20
Le gameplay se révèle simple et agréable. Le jeu parvient même à innover avec la possibilité de tirer à l'aveugle en restant à couvert. Mais on n'atteint cependant pas le nombre phénoménal de possibilités d'un Splinter Cell. En outre, on regrette un peu que le jeu soit scripté jusqu'à la moelle si bien que les réactions de vos adversaires sont identiques d'une mission à l'autre.
- Durée de vie8/20
C'est beaucoup trop court ! La campagne solo se termine rapidement (pas plus de 6 heures de jeu), et il n'y a aucun bonus à débloquer, rien ! Et pour couronner le tout, aucun mode multijoueur n'est présent.
- Bande son14/20
L'ambiance sonore est de bonne qualité que ce soit pour les musiques ou pour les bruitages.
- Scénario10/20
Si le scénario débute sur de bonnes bases au début du jeu, il s'essouffle ensuite et le titre sombre peu à peu dans un simple enchaînement de niveaux qu'il faut terminer pour passer au suivant.
Kill.switch n'est pas un mauvais jeu, mais sa courte durée de vie, sa réalisation en demi teinte et son scénario minimaliste le privent d'une note plus élevée. C'est d'autant plus dommage que le gameplay se révèle simple et agréable et fait preuve de bonnes idées en comprenant la possibilité de tirer à l'aveugle en restant à couvert. Espérons que si une suite voit le jour, celle-ci corrige ces défauts et on serait alors en présence d'un titre qui pourrait vraiment rivaliser avec les grands noms du genre Metal Gear Solid et Splinter Cell pour ne pas les citer.